Philippe Montanier : « Rennes et Nottingham, des expériences qui m’ont appris »

Philippe Montanier RC Lens 02
Après des expériences réussies à Boulogne amené du CFA à la Ligue 1, Valenciennes et la Real Sociedad, Philippe Montanier a connu deux expériences plus difficiles au Stade Rennais et à Nottingham Forest. Le nouvel entraîneur du RC Lens revient sur ces deux dernières expériences, sur les raisons qui ont fait qu’il a été écarté de son poste, le coach des Sang et Or soulignant son bon parcours en Bretagne avant son licenciement et le bazar incroyable vécu en Angleterre, très éloigné de ce qu’il espère vivre au sein du club lensois.

« Rennes, c’est un peu bizarre. Quand je pars de Rennes, nous sommes 5e à trois points du podium. Je pense que ce n’est pas insultant pour Rennes d’être à cette place, surtout que mon remplaçant a fini 8e à treize points du podium. Mais c’est le foot, il est ainsi fait. C’est vrai que c’était la première fois en 16 ans de carrière que je me retrouvais remercié par un club. Cela secoue toujours mais, comme tous mes collègues expérimentés m’ont dit que pour être un très grand entraîneur il faut avoir été viré au moins une fois, je me suis dit que je pouvais peut-être postuler à être un grand entraîneur ! (rires). Après, Nottingham était une aventure formidable mais compliquée. Et c’est là que je vais commencer à faire un peu le rapprochement avec le RC Lens. Il y avait un président koweïtien qui devait vendre le club au président de l’Olympiakos. Ce dernier avait recruté un directeur sportif portugais, qui lui me recrute. Tout se passe bien, il faut savoir que Nottingham, c’est assez particulier : vous faîtes une conférence de presse entre deux Champion’s League (remportées en 1979 et 1980, ndlr), mais vous avez 27 millions budget alors que Newcastle en a 120, Aston Villa en a 100… Vous êtes très loin. Mais le but était pareil qu’ici : faire jouer les jeunes. Je crois qu’au premier match, on fait jouer six jeunes de moins de 20 ans. Et à un moment, comme les jeunes ont bien joué, ils les ont vendus 20 millions. Puis, le propriétaire qui voulait racheter le club a dit : « Je ne veux pas racheter le club si vous vendez les bijoux de famille. » Je ne raconte pas toute l’histoire, mais je me suis retrouvé finalement avec le club qui n’est plus racheté, mon directeur sportif et mon directeur général qui démissionnent, plus de docteur… Bref, un truc improbable ! Mis à part les fans extraordinaires, les gens du club extraordinaires, je me retrouve avec un actionnaire qui ne m’a pas choisi. C’est là où j’en viens au RC Lens : j’ai rencontré l’actionnaire et c’était important pour moi, il y a eu trois personnes du club, que je fasse l’unanimité, que j’ai pu rencontrer, que l’actionnaire valide ça. Du coup, ces deux expériences étaient compliquées. Rennes, finir 3e à 5 points du podium, ce n’était pas déshonorant, et Nottingham, c’est une expérience qui m’a beaucoup appris. »

Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens


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