Jean-Luc Lamarche : « Un championnat de France à deux vitesses »

Aujourd’hui, les transferts de joueurs semblent compliqués. Etait-ce aussi compliqué à l’époque ?

« Les intermédiaires ne faisaient pas forcément de cadeaux mais les sommes étaient moins élevées ! Les budgets étaient aussi moins élevés. Si l’on ramène les sommes aux budgets, c’était quand même beaucoup d’argent. Le jour où tu dis : « à Lens, on va mettre 7 millions de francs sur Tony Vairelles qui joue en D2 à Nancy et qui a marqué 10 ou 11 buts », les gens vont hésiter. Par rapport à notre budget de l’époque, c’est énorme. Aujourd’hui, je ne parle pas des grandes stars pour lesquelles on est complètement tombés dans l'irrationnel, payer 100 millions va devenir la norme mais cela ne concernera que quelques clubs. Ce que j’observe en France, c’est qu’il y a des clubs qui ont bien moins de moyens que Lens, comme Angers, Dijon, Amiens, qui vont chercher des mecs qui font de très bonnes choses dans des divisions inférieures, en Ligue 2 ou en National. Angers a pris Toko-Ekambi l’année dernière et, cette année, il va partir pour une somme importante, et ainsi de suite. Je vois des clubs comme Dijon : il y a des mecs qui “marchent” bien, je me demande d’où ils sortent… Ils sortent d’où sortaient les nôtres : donc cela veut dire que c’est encore possible. Mine de rien, Dijon, d’années en années, ils sont là… En ce moment, il y a vraiment un championnat de France à deux vitesses. On voit des clubs en fin de saison qui disent qu’ils vont jouer la Ligue Europa, mais ils sont à 20 points du quatrième, ce qui veut dire qu’à partir du 5e du championnat, ils sont tous à mettre dans le même sac. »

Quand on voit que Rennes va jouer la Ligue Europa en ayant fait une mauvaise première partie de saison…

« Bordeaux aussi ! Ils terminent avec un total qui est triste. C’est en décalage complet avec les quatre premiers. »

Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens