Eric Sikora : Pour les jeunes du RC Lens, « la porte n’a jamais été fermée »

Eric Sikora RC Lens 08
Il y a quatre ans, lors de son premier passage comme entraîneur du RC Lens, Eric Sikora n'avait pas hésité à lancer des jeunes comme Baptiste Guillaume, Jean-Philippe Gbamin, Jérémie Béla, Wylan Cyprien… et c'est de nouveau le cas cette saison, en faisant confiance à Jean-Ricner Bellegarde et William Bianda et en appelant des joueurs comme Modibo Sagnan ou Guillaume Beghin.

Pour l'entraîneur lensois, qui connaît bien la Gaillette et les jeunes en formation au club, c'est un élément important lors de ce mercato dans le choix d'un possible renfort extérieur. Et surtout, « Captain Siko » confirme le message lancé auprès des jeunes du club : s'ils se montrent, ils auront leur chance avec l'équipe première.

« On sait qu’on a des secteurs dans lesquels on doit s’améliorer. Ce mercato est aussi un mercato pour le futur : on ne va pas faire n’importe quoi. Il y a d’abord des joueurs à faire partir avant de vouloir prendre des joueurs parce qu’on a un effectif pléthorique : cela ne ferait que rajouter des joueurs et je pense qu’à un moment, il faut aussi arrêter et laisser de la place aux jeunes du centre de formation. Mais on ne va pas prendre pour prendre. Si on estime que ce n’est pas possible ou que ça bloque un jeune de chez nous, on laissera la place à un jeune. Même si des joueurs partent et qu’on ne trouve personne, on est capables de s’en sortir avec l’effectif qu’on a et les 2-3 jeunes qu’on a ciblés avec la CFA pour venir avec nous, comme Modibo Sagnan qui est entré pour remplacer William Bianda et qui a fait un très bon premier match. Aujourd’hui, on ne doit pas avoir peur de lancer des gamins comme ça.

Modibo Sagnan n’a pas eu une entrée facile. Rentrer à 5 ou 10 minutes de la fin n’est pas évident, surtout pour trouver ses repères. Il n’a jamais joué avec Dankler et Karim Hafez sur un côté, ce n’était pas évident. Mais je pense qu’il a bien fait les choses, même s’il a perdu quelques ballons de relance. C’est un jeune qui découvre et, forcément, ce que tu peux réussir en CFA, au niveau professionnel si tu fais une petite erreur, ça peut vite se retourner contre toi. Malgré ça, il n’a pas baissé la tête, il a continué à lutter et a été présent dans les duels. Dans la relance, il s’est bien rattrapé. C’est quelqu’un sur lequel on compte. Maintenant, c’est aux jeunes de montrer beaucoup plus pour pouvoir rester avec nous et mettre en concurrence les Cvetinovic, les Dankler, les Duverne, les Bianda. C’est une concurrence saine, à eux de se montrer. Il y a quelques jeunes comme ça en CFA : on les suit et à eux de nous montrer qu’on peut les prendre à l’entraînement, les mettre en concurrence et, s’ils sont meilleurs qu’eux, ils joueront comme ont pu le faire William Bianda, Modibo Sagnan ou comme l’a fait un moment Guillaume Beghin. A eux de nous montrer plus, car la porte n’a jamais été fermée. Que ce soit aujourd’hui ou il y a quatre ans, les jeunes ont joué au moment où ils ont fait les efforts et ont été meilleurs que les autres. Aujourd’hui, on est dans le même état d’esprit. Quand on était en CFA, il y avait ces deux jeunes là : William Bianda et Modibo Sagnan, qui étaient déjà au-dessus. William Bianda était entré en deuxième mi-temps contre Noeux-les-Mines, il avait montré de bonnes choses, en CFA et à l’entraînement aussi. A partir du moment où tu dois lancer un jeune, il faut y aller. Il y avait l’opportunité de Reims : on comptait sur lui et il a répondu présent dans les duels. Il a cette capacité au niveau de la relance, il est capable de venir fixer pour décaler, de mettre de bons ballons, c’est ce qu’il a démontré. Maintenant il faut aussi que lui comprenne qu’à un moment, ce qu’il a pu réussir de bien, les adversaires le voient aussi en vidéo : c’est à nous de modifier son comportement dans certaines zones, à nous de lui apprendre. Il a 17 ans, il découvre, il a un bon potentiel. Mais attention à ne pas s’enflammer parce que ça peut aller vite quand on enchaîne les matchs comme ça : à nous de lui faire comprendre les choses sur et en dehors du terrain. Après s’il ne comprend pas, il ira faire un tour ailleurs, pour qu’il comprenne. Mais ce sont de bons gamins : ils sont respectueux, à l’écoute et font bien les choses. Ils nous connaissent bien et savent qu’on leur dit quand c’est bien. Mais quand ce n’est pas bien, on leur faire comprendre aussi et ça les fera avancer. Ils savent comment on gère et comment on agit : s’ils font bien, c’est bien ; s’ils ne font pas bien, ils repartiront faire un petit stage en CFA pour qu’ils comprennent, et ils reviendront quand ils auront compris. »

Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens


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