Eric Sikora : « On ne peut pas dire que l’on n’attaque pas »

Eric Sikora RC Lens 02
Depuis son arrivée au poste d'entraîneur du RC Lens fin août, Eric Sikora a tâtonné avant de trouver et d'imposer son système tactique, principalement avec un 4-3-3, qu'il a parfois fait évoluer durant la rencontre, et un jeu plutôt tourné vers l'offensive. Le coach lensois se montre satisfait d'avoir pu renforcer et stabiliser le secteur défensif, qui encaisse moins de but depuis quelques semaines.

Pour l'entraîneur des Sang et Or, son équipe manque surtout de confiance pour transformer ses occasions en buts et se mettre en position plus favorable, notamment face à des équipes qui jouent davantage derrière et en contres.

« Aujourd’hui, si tu me dis Lens que Lens n’attaque pas, je ne sais pas ce que font les autres équipes. Il faut aussi se dire que, si nous on n’attaque pas, dans le championnat il n’y a pas beaucoup d’équipes qui attaquent. Je pense que, si on était efficaces, la question serait différente ou on ne la poserait pas. On ne peut pas dire aujourd’hui que l’on n’attaque pas. Contre Lorient, tu as la possession mais tu as aussi des centres. A Clermont, on a aussi des centres. Si tu as des centres, c’est que tu es dans la partie adverse, que tu attaques : on ne peut pas dire que les intentions de l’équipe ou du RC Lens ne sont pas d’aller vers l’avant. Si à Châteauroux, on est à 5-6 points de plus, on est avec eux : peut-être qu’à un moment, je prends le risque de dire “allez vas-y, on met ce deuxième attaquant”.

Et c’est ce que j’ai dit après le match : dans ta situation où tu sors du match de Reims que tu as perdu, tu vas à Châteauroux aussi pour te rassurer et aussi te dire qu’il faut qu’on ramène quelque chose. Il y a cet aspect du match précédent qu’on perd : avec deux déplacements, les intentions d'attaquer sont là mais, à Châteauroux, tu as la première occasion et si tu la mets… Reims, eux, ils la mettent et c’est terminé. Nous, il nous faut 3-4 occasions pour marquer et encore, tu marques à la 84e par un latéral qui est gaucher et qui marque pied droit : il faut vraiment aller jusqu’au bout et vraiment tout tenter pour égaliser alors que des opportunités, on en a avant. On en a à la 49e, à la 51e à Nancy…

C’est un problème de conscience, d’être attentif, d’être là au bon endroit, de faire le geste qu’il faut au bon moment : c’est ça qu’on doit travailler. On ne peut pas se permettre d’être relâchés et de ne pas être à 100% ou 110% dans chaque situation : sur un coup de pied arrêté, sur une touche, sur une remise en jeu, sur un coup-franc pour nous ou contre nous, on doit toujours être à 110%. Sur un dixième de seconde… Sur le coup-franc à Valenciennes, on est en place mais tu te fais avoir parce que tu as ce dixième où tu es relâché qui fait la différence.

C’est un aspect offensif mais aussi défensif car, quand on prend les buts qu’on prend sur certains matches, il y a largement mieux à faire. C’est dans les deux domaines. Même si l’aspect défensif est un peu mieux par les chiffres, offensivement depuis Orléans on est passés au positif, on a + 4. Il y a quand même des choses qui se mettent en place. Il y a un match où on met 6 buts, mais on l’a fait quand même. Par rapport à Bourg où tu as les deux équipes qui jouent dans le même système à peu près, avec des latéraux qui vont chercher ce qui permet d’avoir des opportunités d’aller gagner ce match-là, tu joues à Châteauroux où ils sont à 5 alignés et 4 milieux. Je ne critique pas les équipes adverses : chaque équipe joue par rapport à son schéma, par rapport à ses joueurs. C’est à nous de s’adapter par rapport à ça et trouver des parades pour les mettre en difficulté. Mais si, sur le match de Châteauroux, on marque sur la première occasion, on est à 1-0 et peut-être que le match se débride, qu’il y a plus d’espaces et c’est un match différent. Mais tant qu’on est à 0-0, c’est un match différent, l’adversaire ne se livre pas...

Dans le système de Châteauroux ou Nancy, quand tu joues en 4-3-3, avec Chantôme, Diarra, Bellegarde, Bayala, Zoubir et Lopez, tu as quand même 3 attaquants, en plus des deux qui doivent accompagner. Même si tu as un latéral qui sort, t’as toujours du monde dans la surface. Justement, cette sécurité, Chantôme doit te libérer ces deux milieux qui sont un peu plus haut car tu sais que tu as toujours ce libéro devant ta défense. J’ai vu des matches où on était beaucoup dans la surface. Après tu peux y être nombreux, mais il faut être en mouvement…

Pour l’instant, le côté gauche est plus efficace que le côté droit. Cela penche un peu plus côté gauche, peut-être du fait que Karim a aussi cet aptitude à être porté vers l’offensive. Il s’entend peut-être aussi mieux avec celui qui joue devant. Ils ont aussi des affinités parce qu’ils se connaissent depuis un moment. Sur le dernier match, c’est lui et Zoubir donc ils se connaissent. De l’autre côté c’est Duplus/Markovic ou Duplus/Bayala : il faut encore que ça se travaille à l’entraînement, qu’il y ait des affinités. Cela combine plus à gauche qu’à droite. »

Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens


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