Gervais Martel : « On ne payait pas plus que les autres »
Certains se sont quand même bien engraissés à Lens ? « Qui ? »
Des agents, des entraîneurs, des joueurs, des dirigeants. « Je n'ai pas cette impression-là. On ne payait pas plus que les autres, contrairement à ce qui s'est dit. Le plus gros salaire, c'était 150 000 euros (Dindane). De la rigolade par rapport à ce qu'on voit maintenant. Entre 1988 et 2007, y a pas une année où on perd de l'argent, pas mal pour un mec qui ne sait pas gérer. Que j'ai eu des joueurs à 80 000 euros, des entraîneurs à 90 000 oui, mais c'était au niveau de notre classement, en moyenne cinquième, et de l'explosion des droits télé. On est le club qui a vendu le plus de joueurs, entre 1998 et 2008, à l'étranger, pour 120 millions d'euros. On vendait pour équilibrer. Relégué, tu peux pas t'en sortir. Tes droits télé passent de 35 millions à 6 millions d'euros. Aucune entreprise de monde ne peut faire face à la baisse de 80% de ses revenus. Tu descends, t'es un con, même l'empereur des cons si ça fait plaisir à certains. On avait une structure, des frais de fonctionnement, on avait 120-130 personnes, avec, par exemple, une boutique à faire tourner qui faisait 5 millions de chiffre d'affaires, c'est pas Gervais Martel qui va tenir ça avec sa grand-mère. Le cancer, on pense que c'est toujours pour les autres. Jean-Pierre Louvel, au Havre, et Henri Lagarda, au Mans, n'ont pas fait mieux. Y a pas de solution... Le foot, c'est pas une entreprise. Une entreprise, ton erreur est dans ta marge, dans les cinq à dix pour cent. Le foot, c'est trop imprévisible, tu peux pas avoir de business plan. »
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