Dayan : « Songer à des choses un peu plus modernes »

Président du Racing, Luc Dayan est à la tête du club afin d'assurer la pérennité du club et de trouver un repreneur pour succéder au Crédit Agricole. Sur le site officiel du Racing, il évoque des idées, des pistes pour l'avenir du Racing.

Votre mission est aussi de pérenniser le club, au minimum en Ligue 2...

Ce n'est pas moi qui le pérennise. Il y a eu des décisions prises au niveau financier qui ont fait qu'il n'a pas déposé le bilan. Et maintenant, il y a tout le travail que l'on fait au quotidien, qui correspond à notre mission : faire du mieux possible avec les contraintes et les avantages dont on dispose, d'une manière assez fine pour travailler, à la fois, sur du court, du moyen, et éventuellement du long terme. Après, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer... Mais on n'est pas là pour « sauver » le club. On est là pour que ce club continue à fonctionner, à être performant dans beaucoup de domaines, pour l'aider à s'adapter à son environnement et à sa situation sportive. Il n'y pas de notion de sauvetage, car ce sauvetage a déjà eu lieu. Je l'avais expliqué à Nantes, quand le groupe Dassault avait décidé d'essuyer les pertes de l'exercice, et de permettre la continuité de l'entreprise. On est vraiment dans le même type de situations... Je pense que les gens ont compris qu'il fallait dissocier, d'une part, les accords entre Gervais et le Crédit agricole concernant des logiques de rachat et de contrôle, et d'autre part, la nécessité de faire fonctionner le club dans une période où l'actionnaire principal a la volonté de sortir. Il faut donc d'abord définir les conditions de cette sortie, et l'on en est loin. Des réunions sont prévues pour imaginer ce qui peut être fait mais cela ne sera pas aussi rapide que dans le cas de Nantes.

Cette mission au RC Lens est différente de celles que vous avez menées par le passé ?

Cela dépend des missions... Cela ressemble beaucoup à ce que j'ai fait à Nantes : je prends la gouvernance du club tout en ayant comme objectif de trouver un relais. Par contre, ce qui est différent avec Nantes, et ce qui m'a frustré, c'est que, là-bas, je n'ai pas eu mon mot à dire concernant la reprise en tant que telle. J'ai préparé les conditions. Il y avait un cahier des charges, et la banque d'affaires a trouvé le bon acquéreur. Le maire était content puisqu'il avait les poches profondes. Moi, je ne pouvais pas dire ce que je ressentais mais cela s'est révélé par la suite. Le football, ce n'est pas qu'un problème d'argent. C'est aussi un problème de compétence. Je ne dis pas que Waldemar Kita [Ndlr. repreneur du FC Nantes] n'en a pas mais la sensibilité, les particularités d'un club, les gens ne l'appréhendent pas à travers les journaux. Ils n'analysent pas profondément ce qui, selon moi, crée les conditions de la réussite.

Quel serait le profil idoine pour le repreneur du RC Lens ?

Je ne sais pas encore... Je ne sais pas d'ailleurs s'il faut un repreneur ou s'il faut monter un « board » à l'anglaise avec une gouvernance professionnelle. Je suis plus pour cette dernière idée mais, franchement, je ne sais pas encore. Il y a aussi d'autres solutions, un peu plus originales, mais c'est encore trop tôt. Comme je le disais, il y a des réunions qui sont prévues, non seulement avec le Crédit Agricole, mais aussi avec les politiques, pour essayer de tracer la perspective du coup d'après, y compris avec Gervais avec qui j'ai déjeuné il y a huit, dix jours... Cette problématique de la gouvernance et de la restructuration du capital du RC Lens est intéressante dans le sens où les solutions vont être trouvées dans une période où le football français est dans une impasse, et qu'il est enfin temps de songer à des choses un peu plus modernes.


Commenter cette actualité (...)