Un forumiste de MadeInLens face à Gervais Martel sur RMC

Hier soir, dans l'émission Coach Courbis sur RMC, un de nos anciens et vénérables membres du forum MadeInLens, Arno74, a été invité à participer au débat avec Gervais Martel et a tenté de l'interroger sur les objectifs réels du racing cette saison.

Arno : Salut Gilbert, salut Coach et bonsoir Président
Courbis : Salut Arno
Martel : Bonsoir
Brisbois : Vas-y Arno
Arno : On m'a demandé de poser une question, ça m'ennuie parce que j'en avais une dizaine à poser au Président
Brisbois : Ah non, mais tu peux y aller : tu fais c'que tu veux, Arno. Vas-y.
Arno : Je n'en poserai pas une dizaine, je pense que je ne suis pas le seul à passer...
Courbis : Tu me demandes la permission ?
Arno : Coach, s'il te plaît, est-ce que je peux poser plusieurs questions ?
Courbis : Deux. (rires)
Arno : Président, je vais tout d'abord commencer par les choses qui ne fâchent pas. A savoir : merci pour l'ensemble de ce que vous avez fait pour le RC Lens. Ça pour moi, c'est indéniable : je ne fais pas partie de ceux qui crient haro sur le baudet...
Brisbois : Y'en a pas beaucoup, franchement, non ?
Arno : Il y en a eu et il y en aura toujours. On ne peut pas plaire à tout le monde. C'est le titre d'une émission mais c'est la vérité, mais ce n’est pas le sujet. Président, sur la question qui vous a été posée juste avant, votre réponse ne me convient pas en tant que simple supporter, à savoir : que fait-on avec le budget si on reste en Ligue 2 ? La réponse que j'aurais aimé vous entendre dire, c'est que, de toute façon, on ne restera pas en Ligue 2, mais...
Martel : C'est ce que je vous ai répondu indirectement. C'est que j'ai répondu indirectement
Arno : Tout d'abord, vous avez répondu :  « On fera face... »
Martel : Nan nan, mais...ouais...
Arno : Et ça, ce n’est pas la réponse que j'aurais aimé de votre part. Mais ce n’est pas grave. La question que j'ai à poser est simple : en début de saison, on nous a annoncé qu'on visait la montée, etc... On a relancé la campagne d'abonnements... (Il se fait couper par Gervais Martel)
Martel : Je n'ai jamais annoncé ça, cher monsieur, excusez-moi. J'ai simplement annoncé... Non non, attendez ! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je vous mets au défi de trouver une phrase ou un mot où j'ai annoncé ça. J'ai simplement annoncé qu'on était sur une année de reconquête, c'est à dire reconquête. Je parlais surtout au niveau de l'état d'esprit, du comportement de mes joueurs vis-à-vis de l'environnement, et des choses qui m'ont pas plu et qui n'ont plu à personne la saison dernière. Bien entendu qu'au niveau sportif, si on demande à un président de club ou à un joueur : « quand on joue en seconde division, quelle est votre envie ? » A moins d'être complètement débile ou idiot, si le gars ne répond pas qu'il a envie de monter en première division, il faut qu'il aille jouer au bowling. Mais moi, je ne me suis pas prononcé sur ça. Je suis surtout parti du fait qu'on allait changer beaucoup de gens au niveau du club, notamment au niveau des joueurs, et qu'on allait repartir sur un club qui
llait retrouver ses valeurs, qu'on a quand même, excusez-moi, perdu quelque peu en route la saison dernière.
Courbis : Oui
Arno : Oui. Alors je vais juste continuer, juste pour poser ma question, ma première question.
Martel : Je vous en prie.
Arno : Du coup, on a lancé les abonnements. Au mois d'août, une première pilule passe et, pour moi, elle a eu du mal à passer puisque je fais partie de ces gens qui se sont réabonnés malgré la descente. On nous a dit, en l'occurrence le directeur sportif, dont je suis très content de la venue, monsieur Blanchard, a dit qu’on a une équipe pour viser les dix premiers. Moi, j'ai une question simple : est-ce que franchement, c'est l'objectif du club ? Quel est l'objectif du club ? Personne ne l'a dit clairement, Président !
Martel : Mais, mais bien sûr que non, mais écoutez monsieur vous pouvez pas…
Courbis (sur le ton de l’humour) : Je te rassure : arithmétiquement, si tu termines troisième, tu es dans les dix premiers.
Martel : Mais, de toute façon, votre question, elle tombe sous le sens ! Pour ceux qui me connaissent, ça fait 23 ans que je suis tombé dans la marmite du RC Lens. Vous pensez bien que chaque match où j'me déplace, où j'suis avec mes joueurs, je ne me déplace pas pour faire du tourisme mais évidemment pour gagner des matchs ! Maintenant, on sort aussi d'une saison qui a été catastrophique au niveau sportif, catastrophique au niveau comportement, catastrophique au niveau de l'image et au niveau des valeurs. Il est normal que le directeur sportif ne soit pas là pour ajouter une pression supplémentaire. Mais qu'est-ce que vous croyez monsieur ? Après le match d’Arles, vous savez comment ça s'est passé dans le vestiaire ? Garcia, il a parlé un quart d'heure. Moi, j'ai parlé 10 minutes et Jocelyn 5 minutes. Ils sont restés 30 minutes à nous écouter avant de prendre la douche. Comment vous croyez que ça s'est passé le lendemain du match de Laval ? Vous croyez qu'on est parti jouer au golf ? Le lendemain du match de Laval, ça a recommencé dans le vestiaire de Lens. On a évoqué justement ce dont Rolland a parlé tout à l'heure : le pressing, l'agressivité, la récupération du ballon, la façon de jouer à Bollaert. Tout ça, on en parle tous les jours. Vous croyez qu’on n’a pas envie de monter en L1, que c'est des choses qu'on laisse tomber ? Mais, écoutez, vous ne me posez pas des questions comme ça ! Je ne peux pas vous répondre, ou alors je vous mentirais. Bien entendu qu'on a envie de remonter en L1. Mais ce n'est pas la méthode Coué, monsieur, qui est de dire : « On remonte en L1, on remonte en L1, on remonte en L1 »... Ce n'est pas ça qui fait remonter en L1. Moi, l'année dernière, je me suis battu contre vents et marées en disant : « On a peut-être une chance de se maintenir ». On n'a pas réussi à se maintenir mais, toute l'année, j'étais le seul, peut-être au club, et peut-être à l'extérieur à défendre le fait que Lens avait encore une petite chance de se maintenir. On n’a pas réussi...
Courbis : Mais elle n’y était en plus à 8 journées de la fin.
Martel : Mais bien sûr qu’elle y était à 8 journées de la fin. Si on avait été moins cons, on aurait pris les points nécessaires à...
Courbis : Il fallait après gagner à Nancy à la dernière journée
Martel : Exactement, exactement. Et donc aujourd'hui, moi je ne peux pas vous laisser dire aujourd'hui – qu'est-ce que j'vais avoir l'air malin – ou Jocelyn Blanchard : « Ne vous inquiétez-pas : on va remonter en L1. » Résultat des courses : au bout de 10 matchs, on est douzième ou treizième ou je n'en sais rien, avec 4 défaites, 3 matchs nuls et 3 victoires. C'est totalement insuffisant. C'est la seule chose que je peux vous dire aujourd'hui. Mais je peux vous dire que les 30 matchs qui vont rester, ou les 28 matchs qui restent, on ne va pas les jouer avec des hauts talons, parce que je ne suis pas satisfait du tout des résultats de mon équipe. Maintenant, ça va se construire dans le temps. Ça va se construire avec une remise en cause. Ça va se construire aussi avec le coach, avec tout l'monde, et je peux vous dire qu'on va faire le maximum, évidemment, pour arriver à nos fins.

A noter qu'Arno n'aura pas l'occasion de poser une deuxième question et que, dès la fin de sa dernière phrase, il est coupé définitivement de l'antenne.

Merci à Jack du forum MadeInLens pour la transcription de ce passage.