Sikora : « Le football a complètement changé »

Revenant sur sa carrière pour Nord-Eclair, Eric Sikora évoque ses souvenirs du match contre Auxerre, qu'il considère comme le match le plus important de sa carrière. Il aborde également les mutations de monde du football qui font qu'aujourd'hui, il est quasiment impossible d'effectuer toute sa carrière dans le même club comme il l'a fait à Lens.

Vous avez disputé 586 rencontres officielles. Si vous deviez ressortir un seul match, lequel serait-ce ?
Le match à Auxerre qui fait de nous les champions de France, en 1998. C'est l'aboutissement d'une aventure. Un titre de champion, pour un club comme Lens, c'était impensable. Il y avait des équipes avec plus de moyens, mieux armées que nous. Mais on avait un bon groupe, un entraîneur qui nous poussait et qui voulait toujours gagner. On était mené 1-0 et puis on réussit à égaliser. Avec ce nul, on savait qu'on était champion. Je dirais aussi le match précédent, face à Bastia à domicile où on est mené 0-1 et où l'on gagne 5-1 avec une fabuleuse communion avec le public.

Lorsque l'on évoque votre carrière, on se dit qu'il est impossible, aujourd'hui, de faire comme vous. Que pensez-vous de l'évolution du football ?
Le football a complètement changé avec l'arrêt Bosman et les droits télévisuels. Aujourd'hui, on voit les manager arriver dès les U17 et les U19. Pour nous, éducateurs, c'est un combat permanent. Si les parents des joueurs n'ont pas la tête sur les épaules, c'est compliqué. Aujourd'hui, le but est de faire de l'argent. Avant, le jeu passait avant. Mais il faut vivre avec son temps. Nous, notre boulot, c'est de former, d'éduquer. Il y en a qui écoutent, d'autres pas. Ceux-là, en général, partent et se cassent la gueule.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune joueur ?
D'être à l'écoute et d'écouter les bonnes personnes. L'environnement est compliqué. On essaie de leur faire comprendre qu'avec de la patience, on obtient des choses. Ça ne passe que par le travail.

Pour terminer, Éric Sikora, qui était-ce, sur un terrain ?
Je n'aimais pas perdre. Et je n'admets pas l'échec. J'étais quelqu'un qui ne lâchait pas.


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