Bölöni et la recherche de l'efficacité offensive

En conférence de presse, l'entraîneur lensois est revenu longuement sur les nouveautés tactiques, les consignes données et sa manière d'obtenir un jeu offensif plus performant.

Le positionnement devant Kovacevic de deux meneurs de jeu, Sertic et Roudet, est-ce une solution à une meilleure animation offensive ?
On a joué comme ça contre Valenciennes. Ca n’empêche qu’on n’a marqué qu’un tout petit but. Donc, il n’y a pas vraiment de vérité… Je pense que mes joueurs ne sont pas encore arrivés à un niveau permettant de dire : « La solution, c’est ça ! »… Mais bon, c’est une solution qu’on étudie aussi... Hier, j’ai regardé le match de CFA au cours duquel nos buts nous ont manqué terriblement face à une équipe bien en place et avec de bons atouts [Lens-Metz : 0-2]. Mais j’ai bien aimé la participation de Sow. J’ai vu la profondeur de ses passes. J’ai vu la recherche vers l’avant de Samba, un petit peu moins latérale, un petit peu moins en reculant son jeu comme c’était le cas face au Paris Saint-Germain en coupe de France, lors de sa première réapparition après très très longtemps. Alors est-ce que la solution, c’est deux milieux offensifs ? Je dirais que ce n’est pas que ça. Pas que ça… Mais je repense au but de Valence, avant-hier, face aux Allemands, ou au but que l’on prend face à Valenciennes. A chaque fois c’est un centre qui arrive dans une zone où l’attaquant ne devrait pas être, et qui surprend la défense. Et moi je pose la question à mes attaquants : « Quand allez-vous faire un appel de cette façon-là ? ». J’attends de mes joueurs qu’ils enrichissement un peu leurs mouvements. Il faut apporter des solutions sur les centres. Un mouvement bien exploité peut t’apporter du bonheur… et du malheur pour les autres. Parce que tu as cette agressivité offensive que tu exprimes par un mouvement. L’agressivité, ce n’est pas seulement de mettre des tacles. Quand je fais « une passe… », c’est une chose. Quand je fais « UNE PASSE ! », c’est autre chose.

Cela veut-il dire que le registre du jeu lensois est trop restreint ?
Pour l’instant, oui. Et ce n’est pas moi qui dis ça. Ce sont les chiffres… Mais n’oubliez pas deux éléments que je voudrais dire. Quand je suis arrivé, on m’a dit « On prend trop de buts, qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on fait ? » On travaille. On discute. Et puis on impose. Et puis on discute de nouveau. Et puis, à la fin, on essaie d’animer d’une telle manière que ça aille mieux. Je crois – et je touche du bois – que, pour l’instant, ça va mieux... C’est la même chose pour l’offensive. J’ai vu les trente buts et quelques uns que l’on a pris mais j’ai vu aussi, de l’autre côté, le peu de buts que l’on a marqué. On est obligé de lutter sur plusieurs fronts. Et on essaie de faire le mieux possible avec nos moyens.

Les consignes strictes que vous avez dû donner sur l’aspect défensif, ont-elles été un frein, dans un premier temps, à l’émancipation offensive ?
Ce serait vraiment la position d’un « petit mec » : « Je ne peux pas faire parce que…». «  Ok, c’est bon, ne le fais pas. » Moi, je n’ai pas vu des joueurs comme ça. En tous cas, pas à Lens. Que ce soit clair : je donne la liberté à tout le monde. Que le joueur s’exprime défensivement ou offensivement, c’est comme il veut. Et s’il ne veut pas défendre, alors qu’il ne défende pas. Moi, je suis le premier à accepter le compromis s’il m’apporte la solution de l’autre côté. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de travailler avec un joueur comme ça. Il s’appelait Mario Jardel et, à la fin du championnat, il était inscrit sur son front « 42 ». Il a marqué 42 buts !... Si je trouve à Lens, un joueur qui pourra marquer sur son front « 20 », je ferais le compromis. Si ce n’est pas le cas, je considère que le football reste un jeu collectif où il y a des moments pour attaquer et des moments pour défendre. Dans ce cas, il faut faire. Mais si tu te considères tellement fort, tellement au-dessus de tout le monde et que tu ne le fais pas, même cela je l’accepte. Mais tu m’amènes quelque chose ! Si tu n’amènes rien du tout, alors je ne vois pas pourquoi on demanderait un compromis… J’essaie de trouver quelles étaient les grandes performances offensives avant que j’arrive, quand c’était « la liberté » – et c’est vous qui y faites allusion, moi, je ne sais pas – et je ne trouve pas. Le jeu offensif, ce n’est pas que le but, même si c’est le plus important. C’est aussi la possession du ballon… Mais restons simple. Si l’intérêt de l’équipe, selon moi, est d’exiger certaines choses, je vais exiger. S’il s’agit de faire un compromis, je ferais un compromis.

Source : site officiel du Racing