Lens, 21 juillet 2018, un air de reprise et le retour des « des plaisirs minuscules »
Le vendredi 11 mai 2018, avec une victoire contre l’AJ Auxerre s’est terminée la saison du Racing Club de Lens. On a rangé notre maillot, nos écharpes, nos drapeaux, tous ces oriflammes qui nous accompagnent à Bollaert-Delelis. Mais avant tout, on a rangé nos habitudes, ces petits moments routiniers des jours de matchs. Ces moments que l’on reproduit chaque quinzaine mais qui font partie, comme le décrit bien Philippe Delerm, « des petits plaisirs minuscules ». Certes, la Coupe du Monde nous a permis de patienter, on a frôlé l’overdose de football. On a vibré devant le parcours des Bleus. Mais, cela par écran interposé, loin du souffle et de la passion qui transpirent des travées de notre bon vieux Bollaert-Delelis.
Alors, en ce 21 juillet, ce n’est peut-être qu’un match amical mais, comme pour tout passionné, c’est un petit peu le début de la renaissance. Comme un animal sortant de son hibernation et qui recommence à écarquiller les yeux. Tel Zizou dans l’iconique pub « c’est toujours les mêmes gestes », je vais recommencer mon petit rituel. Je vais ouvrir le tiroir de la commode de ma chambre, le fameux tiroir des jours de match. Enfiler le maillot, nouer l’écharpe autour de mon cou avec la lampe de mineur bien visible. Je vais prendre la route de Lens, toujours à la même heure pour éviter les bouchons, me garer à la même place depuis 1996. Cette place où on se garait avec mon père. Aller à la même brasserie, manger mon pain-frites avec une petite mousse en essayant bien sûr d’être assis à la place habituelle.
Prendre la direction du stade, rentrer dans sa tribune, se chauffer les mains et la voix pendant l’échauffement. Discuter avec les têtes connues des vacances (un peu), du mercato et du nouveau coach (beaucoup). Rester debout dans les escaliers, chanter, sauter, embrasser et prendre dans ses bras de parfaits inconnus au moment des buts. Encourager ses joueurs, puis les trouver nuls et dire que ce sont des « chèvres », puis les encenser et les applaudir.
Puis au coup de sifflet final, retourner boire un verre et manger une frite (tant pis pour la ligne). Parler du match jusqu’à pas d’heure avec son voisin de comptoir. Rentrer chez soi et attendre une seule chose, la prochaine rencontre. Pour faire patienter les 15 jours, parler du RC Lens encore et encore avec les collègues à la machine à café.
Les jours de match, le temps semble comme suspendu. Comme si on basculait dans une autre réalité, dans un environnement rassurant, dans un cocon d’habitude où se mélangent toutes les palettes des émotions. La passion, l’amour, la déception, la colère, la nostalgie, l’amitié, la fraternité.
C’est bien plus que du simple football, c’est le Racing. Vivement ce 21 juillet et vivement la reprise !
Nicolas Pérez
Commenter cette actualité (...)