RC Lens - Niort : Un bon bol d'air
Enfin ! Après trois mois dans la peau d'un relégable, le Racing passe au dessus de la ligne de flottaison, en occupant au soir de cette victoire la 17e place. Tout n'a pas été parfait, loin de là, mais en tant qu'abonné au stade Bollaert-Delelis, j'ai vu un beau match de football, agréable et enlevé.
La première surprise vient de la composition d'équipe concoctée par Eric Sikora et notamment le trident offensif. L'entraîneur lensois décide d'aligner Moussa Maazou dans l'axe, accompagné de Kévin Fortuné dit "le vendangeur" et Cyrille Bayala. Pas de Zoubir et surtout pas de Cristian Lopez : la gestion du meilleur élément offensif lensois pose question, j'aurai l'occasion d'y revenir.
Eric Sikora s'est plaint cette semaine du manque d'ambition des équipes adverses. Les Chamois Niortais n'ont pas fermé le jeu, obligés sans doute par l'ouverture du score précoce de Fortuné sur penalty dès la 9e minute, consécutive à une faute sur Bayala. Les Sang et Or auront l'occasion de faire le break en première période, notamment par Moussa Maazou avec une frappe dans le petit filet à la 18e, et par Fortuné à la 31e dans un de ses innombrables face à face manqués. Sans la victoire, il aurait "mangé la feuille" comme on dit. Cela ne doit pas faire oublier les frissons à la plupart des attaques niortaises. La quasi-totalité des situations venant du côté de Lemos, catastrophique dans cette rencontre. Ainsi Dona Ndoh se présenta seul face à Vachoux à la 16e minute : heureusement le portier artésien se montra prompt dans sa sortie.
A la pause, les Sang et Or mènent 1-0 mais ne dégagent pas une grande sérénité défensive. Je dois bien avouer que je priais pour que Lemos reste enfermé dans le vestiaire. Au retour des vestiaires, Bollaert fut rapidement cueilli à froid par l'égalisation niortaise, à la suite d'un cafouillage dans la surface, sur un coup-franc à l'entrée du rectangle. Lamkel Ze catapulta le ballon sous la barre d'un Vachoux impuissant.
Cette deuxième période va alors se résumer, côté artésien, à un festival de deux joueurs, un côté pile et un côté face. Côté pile, il s'agit de Souleymane Diarra. Celui que vous avez désigné meilleur recrue du mercato fut brillant dans ce second acte. ll propulsa une merveille de frappe dans la lucarne pour le 2-1 et finit par parachever le succès artésien dans les arrêts de jeu en remportant son face à face contre Allagbé. Côté face, il s'agit de Kévin Fortuné. Le football ce n'est pas simplement faire du Forrest Gump. Au lieu de "cours Forrest", ce soir nous avons eu "cours Kévin". Comment peut-on être aussi médiocre face au but et perdre ainsi 3 duels? Heureusement que Diakité côté Niortais a préféré tuer un pigeon plutôt que transpercer les filets à la 76e. Sinon, les critiques se seraient davantage faites sentir sur Fortuné.
Devant un tel manque de lucidité, pourquoi Eric Sikora n'a t'il pas fait rentrer Cristian Lopez ? Car au delà de cette victoire, la gestion de l'attaquant espagnol pose question. Meilleur buteur lensois, il est souvent cantonné au banc de touche. Ce 20 novembre, il est resté au moins 30 minutes à l'échauffement sans même entrer en jeu. De ma place en Delacourt, la réaction du joueur au moment de regagner le banc m'a interpellé. En regardant le classement, nous pouvons respirer. Les Lensois ont désormais leur destin en main pour le maintien. Une victoire lensoise accompagnée le même soir d'une défaite lilloise, les ingrédients d'une soirée réussie sont réunis.
Nicolas Pérez
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