FBBP 01 - RC Lens : Les « glorieux de Bresse »
En décembre, chaque année, Bourg en Bresse voit se dérouler les "Glorieuses de Bresse", concours désignant les plus beaux poulets bressans. Cette année, les « glorieux » sont arrivés avec de l'avance. Ce 13 octobre a peut-être vu naître, enfin, le collectif lensois.
On se souvient du piètre 0-0 de l'année dernière avec cette leçon de communication « Casanovesque » sur l'état du terrain, la Marek ayant par la suite cette magnifique banderole « Casa t'es coach ou jardinier ? »
Depuis quelques semaines, les progrès étaient palpables mais encore masqués par un manque criant de confiance. En terre burgienne, terre de rédemption, les joueurs Sang et Or ont fait, en l'espace d'une soirée voler en éclats des semaines de doute.
Supporter depuis 1996, j'ai la nostalgie du jeu « à la lensoise » , fait de percussion, de transitions rapides. Certes, ce n'est que Bourg en Bresse et le RC Lens est toujours barragiste, mais enfin, j'ai revu ce jeu plein de punch. Ce score de 0-6 est même flatteur, tant le Racing aurait pu encore davantage enfoncer leur adversaire.
La première surprise vient de la composition d'équipe où Eric Sikora aligne Abdelrafik Gérard et surtout Cristian Lopez prend place sur le banc. John Bostock, au lieu de traîner sa nonchalance sur le terrain, était resté en Artois. Après 5 minutes de round d'observation, les Lensois rentrent vite dans la partie. A la 7e, Fortuné remise sur Gérard qui voit sa frappe contrée, l'action se poursuit et Markovic croise trop son tir.
Heureusement qu'il se rattrapera ensuite, mais à la 8e minute, la technique incertaine de Kévin Fortuné l'empêche de marquer. Il pousse trop son ballon alors qu'il allait se présenter seul face au gardien. Bien que maladroit, Kévin Fortuné est volontaire et il s'y reprend à deux fois pour ouvrir le score à la 12e minute.
Les occasions se succèdent : Zoubir à côté à la 17e, une frappe de vicieuse de Gérard au ras du montant gauche à la 23e... Ce milieu de première mi-temps laisse apparaître une statistique frappante : 9 tirs côté lensois, 1 seul côté burgien. Les fantômes de ce début de ce saison rodent et je pense que chaque supporter a dû se dire qu'on allait le payer. Notamment quand un pénalty évident est refusé après que Markovic ait été balancé dans la surface.
Mais comme dit le poète Franck Ribéry, « la routourne tourne » enfin dans le bon sens. Malgré une frappe de Fortuné déviée sur la barre, c'est Gérard qui fait le break à la 38e d'un subtil extérieur du pied, après une formidable travail de Zoubir, intenable dans cette rencontre. Hafez assome le gardien en inscrivant le troisième but juste avant la mi-temps, d'une frappe puissante à l'entrée de la surface. 0-3 à la mi-temps, les poulets bressans ont pris le bouillon et le score est léger.
Au retour des vestiaires, les burgiens tentent de redresser la tête et de se transformer en coq. Leur réaction d'orgueil dure 5 minutes avec plusieurs alertes, mais Douchez se montre rassurant.
Après ce coup de chaud, les Sang et Or se contentent de gérer. C'est finalement le banc lensois qui viendra enterrer définitivement Bourg en Bresse. Bayala marque dans le but vide à la 81e, après un superbe travail avec un Gérard plein d'altruisme. Cristian Lopez laisse parler sa rage et sa frustration de remplaçant, en plantant son doublé en 5 minutes de présence sur le terrain. Sur pénalty avec son sang froid habituel à la 85e, et sur une tête puissante consécutive à un centre d'Hafez.
6-0 à l'extérieur contre une équipe qui restait sur trois victoires consécutives à domicile. Un nouveau match sans but encaissé. J'adresse une mention spéciale à Dankler impressionnant de sérénité et d'abnégation. En tant que rédacteur sur Made in Lens, j'ai pu en dire du mal mais je veux bien reconnaître mes erreurs. Surtout, l'équipe semble enfin avoir trouvé son identité de jeu. Fini la possession stérile, un jeu qui se plaît dans la péninsule ibérique. Mais chez nous en Artois, la marque de fabrique c'est un jeu direct, puissant, fait de transitions rapides.
La patte Eric Sikora commence à fonctionner. Le prochain défi s'appelle Reims, un leader défait à Châteauroux qui aura soif de rédemption. Gageons qu'en rééditant ce genre de performance, les Rémois trouveront un adversaire à leur mesure.
En tout cas, après cette soirée, deux mots me viennent à l'esprit: plaisir et merci. Et cela faisait longtemps qu'on n'avait pas ressenti cela.
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