Exclu MadeInLens – Avec Jean-Louis Leca, le RC Lens a « un gardien de Ligue 1 en Ligue 2 »
Parmi les quatre recrues officialisées par le RC Lens ce lundi, on retrouve Jean-Louis Leca, le gardien transféré de l’AC Ajaccio. En exclusivité pour MadeInLens.com, Jean-Pierre Leca, journaliste à France 3 Corse, évoque le gardien ajaccien et néo-Sang et Or. Pour lui, le club lensois a fait le bon choix, en optant pour un gardien talentueux, d’expérience et qui était l’une des pierres angulaires de l’une des raisons de la bonne saison de l’AC Ajaccio.
Que pouvez-vous nous dire de Jean-Louis Leca ?
« Tout d’abord, il faut rappeler que le gardien n’a passé qu’une saison chez nous. Il nous venait de Bastia. Il est arrivé au mois d’aout, à la toute fin du mercato. Il a été très longtemps hésitant : il avait des contacts avec différents clubs huppés, et même des contacts à l’étranger. Il attendait un signe pour les rejoindre et cela n’est jamais venu. »
Enfin, un Corse en Corse, cela devait le faire, non ?
« Tout n’est pas simple. Jean-Louis a gardé les cages de Bastia. Ce n’est pas Ajaccio. En arrivant chez nous, il a mis du temps à bien se sentir à l’ACA, du temps pour s’identifier à son nouveau club. Le traumatisme avec la rétrogradation, avec l’incertitude de la division dans laquelle Bastia allait évoluer, a pesé et Jean-Louis a eu du mal à s’en remettre. Il était mal. Cela se voyait, cela se sentait. En début de saison, ses prestations n’étaient pas dignes de ses qualités. En fin de match, même lors des victoires, il n’arrivait pas à partager la joie de ses coéquipiers. Jusqu’en novembre, on a senti que son cœur était encore à Bastia même si son corps était à Ajaccio. »
Il lui a fallu du temps pour s’imprégner de l’ACA.
« Jusqu’en fin d’année dernière. Ensuite, le moral est revenu et il a retrouvé tous ses moyens. Il a retrouvé son niveau, un niveau extraordinaire. Il a fait gagner un nombre de points extraordinaire en effectuant des sorties de très grande classe. En l’espace de quelques semaines, il s’est métamorphosé. Il s’est identifié au club, a retrouvé, la joie, le sourire. Il est redevenu le leader. Pour moi, Jean Louis a été le gardien numéro 1 de la Ligue 2. Même si c’est le gardien de Clermont qui a été élu à ce titre. Jean-Louis Leca a la qualité pour jouer en Ligue 1. Il fait partie, pour moi, des 6 ou 7 meilleurs gardiens du championnat de France. Si Ajaccio est monté si haut cette année, c’est grâce à lui. Ajaccio avait un gardien de Ligue 1 en Ligue 2. »
Il est arrivé sur le tard au plus haut niveau…
« Il s’est formé avec des numéros 1 de qualité. Il avait Nicolas Penneteau devant lui à Valenciennes et Mickaël Landreau à Bastia. Cela permet de grandir, d’évoluer, de progresser, même quand on a dépassé la trentaine. Sa première saison, comme titulaire, il a attendu la trentaine pour l’avoir. N’oublions pas qu’il a joué une vingtaine de matches comme titulaire en Ligue 2 à Bastia, quand il avait une vingtaine d’années. Il a appris, doucement mais sûrement. Il est assurément le meilleur en Ligue 2 s’il est bien dans son corps et dans sa tête. »
Quelles sont ses qualités ?
« Il n’est pas très grand. Je crois qu’il fait 1,80m. Mais il est fort au pied, il a une bonne lecture du jeu. Sur sa ligne, il est dur à battre. Il est assez complet. En un contre un, il sait faire face à l’adversaire. Il sait ne pas donner d’indice à l’adversaire sur ses intentions, il sort vite. Je me rappelle, contre le RC Lens, d’une sortie qu’il fait face à Kévin Fortuné. C’est lui qui sauve le score. Le départ de Jean-Louis Leca est une grosse perte pour l’ACA. Mais, une parole avait été donnée. Si un club huppé venait le chercher et si l’ACA ne montait pas, le club le laissait partir pour une somme dérisoire, dans le monde actuel du football. Il est libéré pour services rendus. »
Après Bastia et Ajaccio, il va de nouveau quitter l’île de Beauté…
« L’an dernier, il avait motivé sa venue de Bastia à Ajaccio en précisant qu’il avait fait le choix de rester en Corse pour sa famille, pour la qualité de vie. Mais avoir un club comme Lens qui vient le chercher, avoir un contrat de trois ans, même dans le Nord de la France, cela ne se refuse pas quand on a trente-trois ans. Je vais être franc, je ne le voyais pas partie. Mais Lens a dû avoir des arguments qu’Ajaccio n’avait pas. »
Parle-t-on d’un transfert ou d'un joueur libre ?
« Je crois que la somme sur laquelle tout le monde s’accorde, c’est 200 000 à 300 000 euros. Son transfert correspond à son salaire pendant une année. »
Vous êtes un Leca : vous êtes de la même famille ?
« Les Leca, en Corse, c’est comme les Dupont en France. C’est un bon gars, sympa. En début de saison, on l’a senti traumatisé par l’affaire Bastia. Après, il était parfait, super avec les médias. En plus, il parlait corse : c’est dire si cela nous allait bien… »
Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens
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