1997-1998 - le RC Lens en route vers le titre : épisode 21 - Auxerre - RC Lens

RC Lens MadeInlens 1997 1998 en route vers le titre de champion
Il y a 20 ans, le RC Lens sortait d'une saison calamiteuse et se trouvait à l'aube d'une saison fantastique à l'issue de laquelle les Sang et Or arrachaient le titre de champion de France à Auxerre.

Pour fêter les 20 ans de cette saison exceptionnelle, MadeInLens.com vous propose de vous replonger dans cette saison au travers d'une série d'articles qui vous feront revivre les moments-clés de ce championnat.

Pour ce 21e épisode de notre série « 1997-1998 - le RC Lens en route vers le titre », on se retrouve le 9 mai 1998 sur la pelouse du stade de l'Abbé-Deschamps, lors d'une soirée extraordinaire de suspens qui marquera à jamais l'histoire du Racing Club de Lens.

AJ Auxerre - RC Lens : le résumé vidéo de ce match exceptionnel

9 mai 1998 : on y est. Ce soir, on saura si le Racing ouvrira son palmarès car, quelques jours plus tôt, les Lensois se sont inclinés en finale de Coupe de France contre le PSG (1-2) en ne parvenant pas à se libérer ni à développer leur jeu offensif et flamboyant. Décidément, Dame Coupe se refuse à nous. 1948, 1975 et maintenant 1998 : trois finales perdues. C’est dommage car, dans ces compétitions, on ne retient que le nom des vainqueurs.

Bref, en ce 9 mai, la tension est palpable. Lens se déplace à Auxerre et Metz reçoit Lyon. Comme souvent, je me procure L’Equipe pour dévorer les articles qui concernent mon équipe favorite. En résumé, Lens est champion s’il gagne ou fait nul à Auxerre. La différence de buts est favorable aux Sang et Or (+25 contre +19). Par contre, une combinaison avec une défaite du Racing et une victoire de Metz contre l’OL anéantirait tous nos espoirs.

En ville, c’est l’effervescence. J’ai décidé de regarder le multiplex de Canal Plus chez mon cousin avec des amis. L’appartement est situé près du stade Bollaert, dont on peut voir les tribunes depuis la terrasse. La soirée démarre et je suis tendu comme tout le monde. Les Lensois de Daniel Leclercq sont dans leur match mais je me méfie de cette équipe d’Auxerre. Deux mois plus tard, trois Auxerrois seront champions du monde (Stéphane Guivarc'h, Bertrand Diomède, Lionel Charbonnier) et un sera recalé à la dernière minute (Lamouchi). Bref du beau monde !

14e minute : le ciel nous tombe sur la tête ! Un missile de Sabri Lamouchi bat Guillaume Warmuz et, au même moment, Rodriguez marque pour Metz. À cet instant, Metz est champion. Un cauchemar. L’appartement est silencieux et personne ne pipe mot. Même si les Sang et Or paraissent dans un bon soir, le score ne bouge pas. Seule bonne (petite) nouvelle : Lionel Charbonnier se blesse et laisse sa place dans les buts à Fabien Cool.

Mi-temps. Pas un bruit en ville. Reste 45 minutes pour inverser la tendance. Puis vient la 53e minute. Touche d'Eric Sikora pour Frédéric Dehu qui arrive à s’échapper du pressing auxerrois. D’un extérieur du pied droit, il ouvre sur Yoann Lachor qui profite de l’absence d’anticipation de Fabien Cool pour battre le gardien du pied gauche. But !! C’est de la folie !! On s’embrasse tous et Gervais Martel serre les poings. Les minutes durent une éternité. L’atmosphère est irrespirable. Je ne tiens plus en place. Metz mène toujours 1-0 contre Lyon et un but auxerrois donnerait le titre aux Lorrains. Dernière minute. Le ballon, renvoyé par la défense lensoise, arrive vers Wagneau Eloi. Monsieur Marc Batta porte le sifflet à la bouche. C’est fini, oui, c’est fini, le Racing est champion ! Ça saute de partout dans l’appartement et les cloches de l’église Saint Léger retentissent. La fête va être fabuleuse. Les rues sont noires de monde. Les gens s’embrassent. Les cafés sont bondés et la bière coule à flot. Des chants à la gloire des Sang et Or sont repris de partout. Je suis même allé au stade attendre les joueurs. Trois heures du matin : 30 000 personnes dans un stade ouvert à la dernière minute devant l’engouement général. Un moment inoubliable. Une saison inoubliable. Une fête inoubliable que tous les amoureux du Racing, comme moi, conservent dans un coin de leur tête, notamment dans les moments difficiles que nous traversons. En espérant les revivre un jour.

Nicolas Zatti


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