RC Lens - Troyes : les notes de MadeInLens
Après trois défaites consécutives, dont une piteuse élimination de la Coupe de France à Bergerac, les Lensois étaient attendus au tournant ce soir. La réception de Troyes, concurrent à la montée, était l'occasion pour les hommes de Casanova de se rassurer, de se mesurer à un rival à leur hauteur au classement, et si possible de redonner le goût de la victoire au public de Bollaert-Delelis.
Fort de ces différents objectifs, ce match de la 23e journée de Ligue 2 suscitait légitimement beaucoup d'attente. Une attente qui a d'entrée de jeu semblé peser bien lourd sur les frêles épaules lensoises du moment. Les Sang et Or débutent le match en étant contracté, et les transmissions sont délicates face à des Troyens décidés à leur mettre la pression dans les premières minutes. Ce pressing haut des Aubois ne survivra pas à cette entame de match, et ce sont progressivement les artésiens qui prennent la possession du ballon, jouant beaucoup sur la largeur, mais une possession au final assez stérile. En effet, si ce premier acte se traduit par une petite dizaine de frappes lensoises, ce sont en réalité des statistiques en trompe l'oeil, tant Samassa, le portier troyen, rejoint les vestiaires sans avoir eu à s'employer.
Le deuxième acte ne verra pas les dynamiques s'inverser, même si les joueurs de Jean-Louis Garcia mettent un peu plus le nez à la fenêtre par moment. Côté lensois, si la possession est toujours au rendez-vous, la faiblesse de l'animation offensive, que ne peuvent compenser à eux seuls Fortuné et Lopez, ne permet pas d'espérer bousculer des Troyens confortablement installés dans leur moitié de terrain. Alain Casanova, qui a peut-être les oreilles qui commencent à siffler, avait pourtant innové en proposant un 4-3-3 dans lequel Koukou entrait en sentinelle, permettant à Bourigeaud et Bostock d'évoluer un cran plus haut. Néanmoins, ce système demande des dédoublements des latéraux sur les ailes, que l'on a trop rarement vu ce soir. La frilosité n'a donc pas quitté les rangs lensois, ni les plans de leur entraîneur, comme en témoigne le remplacement d'un Zoubir encore bien décevant...par Gérard au lieu de faire entrer un attaquant supplémentaire. Il est vrai que la défense lensoise était en grand danger ce soir...
Au final, si ce résultat nul et vierge vient stopper l'hémoragie lensoise, il n'est pas rassurant outre mesure, tant les Sang et Or se sont montrés peu dangereux face à une équipe auboise pourtant bien inoffensive ce soir à Bollaert-Delelis. L'ambition reviendra sans doute avec la confiance, mais celle-ci est comptée, tout comme le temps pour la retrouver, sur le chemin de la montée...
Retrouvez les notes MadeInLens des joueurs artésiens ainsi que les appréciations des principaux protagonistes de la rencontre.
Les notes du RC Lens :
Douchez (5.5) - Oparé (4.5), Duverne (6), Cvetinovic (5.5), Lala (5.5) - Koukou (5.5) , Bourigeaud (6), Bostock (4.5) - Zoubir (4.5) puis Gerard (73e), Fortuné (6.5), Lopez (6)
Entraîneur : Alain Casanova (4.5)
Remplaçants : Vachoux, Zedadka, Gerard, Autret, Erasmus
Les déceptions :
John Bostock :
Une nouvelle fois décevant. Il a clairement perdu son emprise sur le jeu lensois, en même temps que sa superbe. Pourtant placé (théoriquement) un cran plus haut, il n'a pas davantage réussi à s'extirper de la masse, comme depuis quelques semaines désormais. Est-il tabou d'envisager de le faire souffler un peu, tout en testant une autre organisation au milieu ?
Abdellah Zoubir :
Ce n'est plus le même joueur depuis la trêve hivernale. Le feu follet virevoltant sur son aile qui provoquait et donnait le tournis à ses vis-à-vis ne tente plus de dribbles ou presque et ne crée plus les différences que l'on attend de lui. On sent clairement que la confiance est en berne chez le franco-marocain, de quoi là aussi faire jouer le turnover...
Le manque d'ambition dans le jeu offensif :
Certes, tois défaites consécutives, dont la dernière indigeste en terres périgourdines, laissent forcément des traces. Mais en proposant un 4-3-3 novateur, on aurait voulu voir des dédoublements sur les ailes, des milieux qui se projettent davantage. Au final, si les Troyens ont preque refusé le jeu, les Lensois n'en n'ont pas offert comme on était en droit de l'attendre...
Les satisfactions :
Kevin Fortuné :
Clairement le plus en vue ce soir. Beaucoup de permutation, d'appels de balle, et une conservation de balle vraiment intéressante pour le bloc équipe. Il a un peu baissé de pied durant la seconde période, mais on lui pardonne aisément au vu de son activité. Il aurait pu se montrer plus altruiste sur une percée plein axe après la pause. Enfin, sa tête au bout des arrêts de jeu aurait mérité un meilleur sort, tutoyant le poteau troyen.
Cristian Lopez :
Ce type a une mentalité admirable ! Quelle abnégation dans le pressing, quelle générosité dans ses courses ! Il avait très faim ce soir, et en grattant des ballons dangereux ou en obtenant un pénalty qu'il a failli se voir accorder, il aurait pu faire basculer la rencontre. Clairement un exemple à suivre pour l'ensemble de l'équipe !
Le coaching d'Alain Casanova (4.5) :
Le verre n'est pas rempli ce soir, c'est sûr, mais je le vois plutôt à moitié vide. Et pourtant il aurait pu l'être davantage ! Le coach se décide (enfin) à tenter un coup tactique ? Les joueurs ne l'investissent que timidement... Le score est nul et vierge à un quart d'heure de la fin ? On fait rentrer un milieu en lieu et place de Zoubir... L'innovation ne paiera que si elle est accompagnée d'audace ! Il fallait se rassurer, place maintenant à la reconquête...
La note de Troyes (4) :
Franchement décevant. Les hommes de Jean-Louis Garcia ont clairement manqué d'ambition dans le jeu. Niane, leur artilleur en chef a traversé la soirée comme une âme en peine, sevré de ballons qu'il était. Mise à part la technique en mouvement d'un Nivet toujours ausi élégant à voir jouer, les Aubois, certes bien en place tactiquement, se sont contentés de subir le jeu, gagnant du temps dès que possible. Avec des Sang et Or plus en verve, ils se seraient faits punir sans aucun doute.
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