RC Lens - Niort : un dénouement aussi heureux qu'en 1988 ?
Vendredi soir, le Racing Club de Lens jouera contre Niort un match décisif dans le cadre la montée en ligue 1. Cela nous rappelle un air de déjà vu datant du 4 juin 1988. Retour sur cet épisode incroyable de l'histoire du RC Lens.
Saison 1987-1988 : A l'aube de la dernière journée du championnat de France de Première Division, la situation du RC Lens est très compliquée.
En effet, le Racing pointe à la 19e place et se retrouve en position de relégable. Le hasard du calendrier fait bien les choses car il s'avère que le dernier visiteur se nomme Niort, qui compte alors un point d'avance sur les Lensois.
Comment en est-on arrivé là ? Plusieurs raisons peuvent être avancées. D'abord, l'effectif est limité en quantité et en qualité, même si on y retrouve des Gaëtan Huard, Hervé Arsène ou autre Philippe Vercruysse. Ensuite, faute de moyens financiers, des jeunes de 20 ans comme Eric Sikora ou Jean-Guy Wallemme sont incorporés à l'équipe première et poussés très vite dans le grand bain. En cours de saison, pour essayer de sauver les meubles, Arnold Sowinski est appelé à la rescousse. Malgré tout, les chiffres sont implacables : 18 défaites en 37 journées, soit quasiment une défaite tous les deux matchs.
Au classement, la lutte fait rage : en dehors du Havre officiellement relégué, Lens et Brest sont à égalité avec 31 points (mais Brest dispose d'une meilleure différence de buts : -20 contre -24) et le PSG et Niort ont 32 points. Rappelons qu'en 1988, une victoire rapporte deux points, et non trois comme aujourd'hui.
Pour se sauver, c'est simple : il faut d'abord que le Racing l'emporte tout en espérant que Brest, en déplacement au Matra Racing, ne fasse pas mieux qu'un nul. Quant au PSG, sa tâche semble plus aisée car il se rend au Havre, lanterne rouge.
Pour se donner davantage de chances, la direction du club Sang et Or, sous l'impulsion d'un certain Gervais Martel (qui n'était alors pas encore président) décide alors de la gratuité des places. Il faut se souvenir que les affluences enregistrées au stade Bollaert en 1988 étaient très modestes, les matchs se déroulant régulièrement devant 10 000 spectateurs ou moins.
C'est donc avec le soutien de plus de 42 000 "invités" que Lensois et Niortais allaient en découdre.
De ce match, il me reste trois souvenirs plutôt précis : en premier lieu, la réaction du public après avoir appris l'ouverture du score par le Matra contre Brest - de nombreux spectateurs avaient emporté avec eux une radio de poche pour se tenir informés de l'évolution des autres scores.
Ensuite, c'est le silence qui a suivi le but de Didier Tholot, l'avant-centre des Chamois à la 24e minute. À cet instant, Niort menait 0-1. Autour de moi, tout le monde disait "c'est fini, on va descendre".
Quant à la dernière chose marquante, c'est la folie qui a envahi les travées de Bollaert après le doublé de Chérif Oudjani et le but de William N'Jo Léa.
Grâce aux réalisations de ces deux fils d'anciens joueurs, (Chérif est un des fils d'Ahmed - un personnage incontournable de l'histoire du Racing - et William avait comme papa un très grand joueur de l'ASSE), le RC Lens reprit les devants (3-1).
La tension refit son apparition dans le stade lorsqu'à deux minutes de la fin, Brest a égalisé au Matra Racing. Heureusement le score ne bougea plus et c'est dans une liesse générale que les Lensois accrochèrent cette 17e place largement suffisante à leur bonheur.
29 ans après, vendredi 19 mai 2017, nous allons être confrontés au même type de soirée : celui d'être obligé de l'emporter tout en espérant un faux pas de nos adversaires directs au classement. Avec, espérons-le, un dénouement aussi favorable qu'il y a une trentaine d'années et qui nous fera basculer dans une folie joyeuse et festive.
Nicolas Zatti
Cette soirée exceptionnelle sera à suivre en live radio sur MadeInLens.com avec nos partenaires de RBM 99.6FM !
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