RC Lens - Amiens SC : focus sur l'adversaire
Quatre ans, c’est le temps qu’il aura fallu à l’Amiens SC pour retrouver la Ligue 2. Au terme d’une saison 2011/2012 particulièrement médiocre, le club samarien s’incline une dernière fois à Troyes (2-0), la vingtième défaite d’une cuvée indigne du statut du club. Bon dernier, l’Amiens SC retrouve alors le National et y pataugera pendant trois saisons. Une période durant laquelle le club a connu bon nombre d’entraîneurs (De Taddeo, Echouafini, Michel et Pelissier) et de joueurs (plus de 40 joueurs différents). Une instabilité chronique qui débouche sur des résultats inférieurs aux ambitions du club (9e en 2012/2013, 6e en 2013/2014, 11e en 2014/2015). A l’hiver 2014, Bernard Joannin, président de l’Amiens SC, décide de nommer Christophe Pélissier à la tête du club. L’ancien entraîneur de Luzenac débarque en Picardie avec l’objectif de reproduire l’exploit ariégeois avec le club samarien d’ici juin 2017.
Une montée plus rapide que prévue
Finalement, l’Amiens SC a décroché son ticket pour la Ligue 2 dès la première saison complète du Revélois à la tête du club. Troisièmes d’un championnat de National particulièrement serré et nivelé vers le bas, les hommes de Christophe Pélissier ont signé une deuxième partie de saison canon, restant invaincus pendant treize matches de mars à juin. Après plusieurs intersaisons agitées, les dirigeants amiénois décident alors de miser sur la continuité. Si sept joueurs ont rejoint les rangs amiénois à l’intersaison – Nathan Dekoke (Saint-Etienne), Bakaye Dibassy (Sedan), Guy Ngosso (Angers), Charly Charrier (Luçon), Quentin Cornette (Montpellier), Réda Rabei (Wasquehal), Yannick Mamilonne (Poissy) – la colonne vertébrale demeure similaire à celle de la saison dernière (Gurtner, Adenon, Monconduit, Bourgaud, Tinhan). Surtout, l’Amiens SC n’a perdu aucun acteur principal de la remontée. Si les jeunes joueurs du club ont été prêtés, Alioune Ba (Quevilly-Rouen), Morgan Mauquit (Dieppe), Samuel Betina (Croix), le seul Samir Henaini, en fin de contrat, n’a pas été conservé. Reste à démêler les dossiers Haddou-Héloïse, une procédure de licenciement étant lancée à l’encontre des deux joueurs, pour l’instant toujours sous contrat avec le club. Seul « survivant » de la traumatisante saison 2011/2012, Julien Ielsch, parti entre-temps au Red Star, est le symbole de cette équipe d’Amiens en phase de reconquête et qui ambitionne avant tout de conserver sa place en Ligue 2.
Un début de saison encourageant
Pour le premier match de championnat contre Reims, l’Amiens SC, pourtant en supériorité numérique, concède le match nul (1-1). Une rencontre au cours de laquelle Christophe Pélissier ne titularise que deux recrues (N’Gosso et Charrier). Pour autant, l’équipe amiénoise démontre d’ores et déjà de belles dispositions, symbolisées par un milieu de terrain technique et particulièrement apprécié par bon nombre d’observateurs. Après une première sortie encourageante, Amiens s’incline lors de la 2e journée de championnat, chez l’autre promu et champion en titre du National, le RC Strasbourg. Une défaite marquée par l’expulsion d’Aboubakar Kamara, qui fera son retour contre Lens, et une incapacité amiénoise à se montrer dangereuse en infériorité numérique. Quelques jours plus tard, le prometteur début de saison amiénois est freiné par une élimination précoce en Coupe de la Ligue. Pour son entrée en lice, l’équipe entraînée par Christophe Pélissier cède contre Clermont (2-1) dans un match pourtant dominé de la tête et des épaules. Il faudra attendre la 3e journée de championnat et la réception de Niort, candidat désigné à la montée, pour que les efforts samariens soient récompensés par une toute première victoire, grâce à un doublé de Jonathan Tinhan (2-0).
Une équipe joueuse et ambitieuse
Si le projet de jeu amiénois n’a pas toujours été compréhensible la saison dernière, Christophe Pélissier évoque depuis le début de saison son ambition de se maintenir par le jeu, ne faisant aucun complexe vis-à-vis de ses adversaires. Pour y parvenir, le technicien amiénois s’appuie sur un traditionnel 4-3-3, où la part belle est faite aux joueurs de couloir. Privé de Gope-Fenepej jusqu’en octobre, Christophe Pélissier peut compter sur des remplaçants convaincants jusqu’ici avec Richard Soumah (suspendu pour le match contre Lens) et Quentin Cornette, qui pourrait connaître sa première titularisation en championnat face au club Sang et Or. A la pointe de l’attaque, Jonathan Tinhan semble avoir pris une option dans son duel avec Aboubakar Kamara, même s’il n’est pas exclu que les deux joueurs soient alignés ensemble. Défensivement, Jordan Lefort a profité de la blessure de Mathieu Fontaine (ex-RC Lens) pour s’imposer dans l’axe aux côtés de Khaled Adenon. Quant au milieu de terrain, le trio N’Gosso-Monconduit-Charrier est installé et semble avoir déjà annihilé toute concurrence. Aussi ambitieux qu’il soit, l’Amiens SC a également ses limites. Les difficultés sur coups de pied arrêtés défensifs ont été particulièrement visibles depuis le début de la saison. Que ce soit contre Reims, à Strasbourg ou à Clermont, l’Amiens SC a cédé sur ce genre de phase de jeu. Le RC Lens pourrait bien en profiter en mettant à profit la grande taille d’Abdoul Ba. La rencontre pourrait également basculer sur le duel opposant Abdellah Zoubir à Oualid El Hajjam.
Quoi qu’il en soit, c’est un match particulièrement ouvert et difficile qui se profile pour le RC Lens. Ainsi, prendre de haut une équipe aussi rugueuse et dangereuse que l’Amiens SC serait une erreur. Tâchons que le RC Lens aborde la rencontre avec l’état d’esprit adéquat et puisse mettre à profit sa supériorité technique et la vivacité de ses joueurs offensifs pour faire plier le roseau amiénois.
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