Le RC Lens rejoue sa plus mauvaise partition
Une semaine après son précieux succès contre le Stade Brestois (1-2), le RC Lens entendait confirmer et ainsi se rapprocher du podium à l'occasion de la réception de l'AC Ajaccio qui restait sur deux revers consécutifs. Mais comme bien trop souvent, les Artésiens ont lâché de précieux points face à une équipe présumée inférieure. Un quatrième nul depuis le début de saison au stade Bollaert-Delelis, où le Racing n'a pris que dix points en sept matches. Un parcours qui ne ressemble en rien à celui d'un club promu en fin de saison alors que le RC Lens, actuellement sixième, se montre depuis le début de saison incapable de monter sur le podium
Un déficit d'engagement et de rythme
A l'image d'un début de match où les coéquipiers de John Bostock se sont montrés particulièrement amorphes. Incapables de mettre du rythme et de verticaliser son jeu, les Artésiens se heurtaient un bloc équipe ajaccien bien en place. Si Kévin Fortuné réclamait un penalty après un accrochage avec Fall (14e), ce sont bel et bien les Ajacciens qui se montraient les premiers dangereux sur une frappe de Madri prolongée en corner par Douchez (25e). Dans la foulée et à la suite d'une série de corners corses, Cissé, seul au point de penalty, ne cadrait pas sa tête (28e). Finalement, la seule offensive artésienne était à mettre au crédit de Klonaridis, à la suite d'un exploit individuel sur le flanc droit (30e). A la mi-temps, aucune des deux équipes n'avaient cadré le moindre tir.
Un sursaut concrétise par Fortuné
Bousculés par le public de Bollaert-Delelis, les Sang et Or revenaient des vestiaires avec un tout autre état d'esprit. Excepté une reprise de volée de Cavalli qui frôlait la barre transversale de Douchez (57e), ce sont bien les Artésiens qui se montraient les plus dangereux. Et comme bien souvent, c'est John Bostock qui prenait les commandes du jeu lensois. A la réception d'une offrande de l'international trinidadien, Benjamin Bourigeaud manquait sa volée au coeur de la surface de réparation (60e). Trois minutes plus tard, c'est Cristian Lopez qui se mettait en évidence en prolongeant sur le poteau un coup franc du même Bostock (63e). Au bord de la rupture, Ajaccio était sauvé par la maladresse de l'Espagnol sur un centre appuyé de Klonaridis (70e). Sauvé jusqu'ici par son poteau ou par le manque d'efficacité adverse, Jules Goda finissait par s'incliner sur une frappe lointaine et déviée de Kévin Fortuné (1-0, 71e).
Une série d'erreurs individuelles qui coûte cher
Une ouverture du score qui récompensait le bon quart du RC Lens, qui pensait dès lors s'imposer et ainsi suivre le rythme du peloton de tête. Pour autant, Ajaccio ne rendait pas les armes, conscient qu'il y avait quelque chose à tirer de ce déplacement en Hauts-de-France. A la suite d'une perte de balle au milieu de terrain, Nouri éliminait avec beaucoup trop de facilité Karim Hafez, avant de trouver Madri qui ne se faisait pas prier pour égaliser à bout pourtant (1-1, 76e). Au contact avec le buteur corse, Anthony Scaramozzino se montrait bien trop attentiste pour intervenir et empêcher les siens de signer une nouvelle contre-performance. En effet, les Lensois ne se relevaient pas de cette égalisation et devaient se résoudre à ce partage des points. Déjà le quatrième depuis août au stade Bollaert-Delelis, loin d'être la forteresse espérée par Alain Casanova au début de la saison.
Romain PECHON
LENS - AJACCIO : 1-1 (0-0)
24 248 spectateurs.
Arbitre : M. Fautrel.
Buts : Fortuné (71e) pour Lens ; Madri (75e) pour Ajaccio.
Avertissements : Fall (16e), Nouri (29e).
LENS : Douchez (c.) ; Hafez, Duverne, Cvetinovic, Scaramozzino ; Klonaridis (Autret, 81e), Bostock, Bourigeaud, Zoubir (Gérard, 67e) ; Cristian, Fortuné.
Entraîneur : Alain Casanova.
AC AJACCIO : Goda ; Fall, Abdallah, P.-A. Cissé, Lippini ; Gakpa (Ouwo, 74e), Abergel (Vincent, 89e), Boe Kane, Nouri ; Madri, Cavalli (c.) (Frikeche, 78e).
Entraîneur : Olivier Pantaloni.
C’est une mauvaise opération et personne n’a cherché à masquer la réalité de la production (et surtout du résultat) derrière l’une ou l’autre excuse. Après la rencontre, l’entraîneur lensois a parlé de « première période médiocre », de « scénario moyen » et de « cadeau offert à l’adversaire » pour résumer le match de son équipe qui n’est donc pas parvenue à valider la prestation aboutie une semaine plus tôt face à Brest.
« On n’a pas beaucoup vu le ballon »
Il faut aussi souligner le bilan indigne d’un prétendant à la montée en se penchant sur le bilan provisoire des Lensois à domicile : dix points sur vingt et un et pas un succès depuis celui obtenu face au Red Star (2-0, le 30 septembre). « Ce n’est pas à la hauteur d’une équipe qui a de l’ambition », a reconnu Casanova.
Pour résumer ce match, on dira que le Racing a dû se gratter la tête afin de provoquer les espaces et les opportunités susceptibles d’inquiéter Ajaccio. Puis, il a eu l’opportunité de gagner à l’usure, après une tenue constante du ballon qui aurait pu déstabiliser les Corses si elle avait été accompagnée d’un d’agressivité, de vitesse et de justesse dans les derniers mouvements. Enfin, Lens a dû se résigner au partage après l’égalisation de Madri (75e), quelques instants après le but de Fortuné bien aidé par Boe Kane sur le coup (70e). « On n’a pas beaucoup vu le ballon, mais on a su inscrire un but sur l’une de nos rares – pour ne pas dire la seule – opportunité de la partie », s’est réjoui l’entraîneur corse Olivier Pantaloni qui accroche un point inespéré.
Peu d’occasions
C’est dommage parce que les Lensois ont bêtement perdu deux points alors que tous les autres candidats du haut de tableau ont conclu positivement la journée. Ce mardi matin, ils restent derrière Amiens (5e). Ce n’est pas la préoccupation immédiate d’Alain Casanova. L’entraîneur lensois répète que la compétition est encore longue et qu’il faut d’abord s’attacher à ce que son équipe peut offrir dans le jeu.
Mais en dépit de sa mainmise sur le jeu, Lens a longtemps ronronné devant une équipe corse compacte et disciplinée. Si l’on excepte le but, les Artésiens n’ont pas eu beaucoup d’occasions pour inquiéter le portier corse Goda : un duel entre Fall et Fortuné qui aurait pu jouer plus finement le penalty (14e), Klonaridis trop gourmand à la sortie de deux dribbles (30e), Cristian malchanceux (tête sur le poteau droit, 62e) ou trop court sur un service de Klonaridis (70e). C’était quand même trop insuffisant dans la zone de vérité.
LENS - AJACCIO : 1-1 (0-0)
Stade Bollaert-Delelis.
24 248 spectateurs.
Arbitre : M. Fautrel.
Buts : Fortuné (70e) pour Lens ; Madri (75e) pour Ajaccio.
Avertissements aux Ajacciens Fall (16e), Nouri (29e).
LENS : Douchez (cap.) ; Hafez, Duverne, Cvetinovic, Scaramozzino ; Klonaridis (Autret, 81e), Bostock, Bourigeaud, Zoubir (Gérard, 67e) ; Cristian, Fortuné.
Entraîneur : Alain Casanova.
AC AJACCIO : Goda ; Fall, Abdallah, P.-A. Cissé, Lippini ; Gakpa (Ouwo, 74e), Abergel (Vincent, 89e), Boe Kane, Nouri ; Madri, Cavalli (cap.) (Frikeche, 78e).
Entraîneur : Olivier Pantaloni.
Commenter cette actualité (...)