Patrice Bergues : « Une Gambardella, quand on est entraîneur de jeunes, c’est le titre rêvé »
Un an après la remontée en Ligue 1 du RC Lens, le club Sang et Or voyait ses jeunes talents remporter la coupe Gambardella. Parmi ces jeunes joueurs, on retrouve notamment Frédéric Déhu, Philippe Brunel, Robert Malm, Pegguy Arphexad, Wagneau Eloi… et, à leur tête, un certain Patrice Bergues.
Alors que les CN U19 lensois affrontent ce samedi Monaco en finale de la Coupe Gambardella, MadeInLensest allé à la rencontre de l’entraîneur, qui évoque ses souvenirs du parcours et de la victoire des Sang et Or cette saison-là.
Quel souvenir gardez-vous de cette victoire en coupe Gambardella, il y a 24 années déjà ?
« C’est comme si c’était hier. Le plus beau souvenir d’une carrière, notamment parce que c’était le premier titre. Une Gambardella, quand on est entraîneur de jeune, c’est le titre rêvé, il n’y a rien de mieux. Au départ de la compétition, cela paraissait impossible, irréel. Le groupe dont je disposais ne m’était pas inconnu puisque je les avais entrainés depuis la catégorie « cadet ». Cette compétition, à ce moment-là était l’aboutissement d’un travail, une formidable aventure. »
Il y avait de la qualité dans cette équipe…
« Forcément, quand on va au bout, il y a de la qualité, mais je crois que l’on peut dire qu’il y avait au-delà des individus une formidable force collective. Cette équipe jouait avec moi en division d’honneur. Un niveau au-dessus de la classe d’âge. Un seul jouait chez les pros, Fred Déhu. Petit à petit, pendant la saison, on a fait travailler ce groupe collectivement. Fred Déhu est venu est venu s’entrainer avec nous. Notre équipe était solide. »
Il y avait aussi du talent…
« Pegguy Arphexad dans les buts, Déhu en défense centrale, Gombert, Chouya, Deblock au milieu, Eloi, Malm, Brunel et Valériano en attaque. Nous disposions des moyens pour faire la différence. »
La Gambardella n’était-il pas l’objectif de la saison ?
« Non, pas vraiment. Une coupe n’est pas une science exacte. En quart de finale, nous jouons contre Nice et nous gagnons 12 tirs au but à 11. Cela ne peut pas se prévoir. Tout aurait pu s’arrêter à ce moment-là…En finale, on ne gagne que 1 à 0…J’ai récupéré, il y a peu une vidéo de 3 minutes de cette rencontre par le service communication du club lyonnais. Nous avions été dominé dans le jeu, notre chance venait d’un Robert Malm, un véritable poison devant, il allait vite, on s’en est servi… »
De votre longue carrière d’entraineur, où se situe ce titre ?
« C’était le premier titre. On s’en souvient. J’avais succédé à Jean Dombrowski à la tête du centre de formation. Jean avait remporté de nombreux titres de champion de France avec les cadets lensois. Personnellement, si je l’avais remplacé, je n’avais, après quatre saisons, jamais dépassé les quarts de finale. Cela représentait pour moi, avant ce titre, un goût d’inachevé. Je savais que notre objectif consistait à former des joueurs. Mais je savais aussi que le club n’avait pas remporté ce titre depuis 1958. A l’époque de Jean Deloffre. Un bail… »
Le niveau de la Gambardella a-t-il évolué ?
« Je ne sais pas. J’ai bien vu des matches mais je ne sais pas le dire. Mon regret, pour cette rencontre, c’est qu’elle s’est déroulée devant une centaine de personnes un mercredi après-midi. Quand je vois que la rencontre est désormais télévisée, qu’elle se joue au stade de France, cela fout les boules… »
Daniel Leclercq a eu le même tour…
« Oui, je m’en souviens bien. Quand il avait joué sa finale, je m’étais déplacé pour suivre cette rencontre. Je me rappelle de ce duel entre Patrick Vieira et Wilson Oruma. Cette rencontre avait abouti à une défaite des Lensois, perdue de très peu… »
Propos recueillis par Pascal Guislain pour MadeInLens
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