« Les médias nous avaient enterrés mais Lens va le faire »
Une déclaration signée Adamo Coulibaly. Il y a tout juste un an, Lens battait Nice 2-0 à Amiens. S’en suivait un départ en vacances avec le sentiment du devoir accompli. Condamnés dès le coup d’envoi de la saison à la relégation, les Sang et Or passaient la trêve hivernale hors zone rouge. Novembre et décembre furent alors probants et ramenaient l’espoir d’un maintien. Raté. L’euphorie des fêtes avait vite laissé place aux mines déconfites. La deuxième partie de saison fut cataclysmique.
Un an après. Sur le même score, un Racing convainquant vient à bout de Bourg-en-Bresse. Bollaert chante, danse, fête ses protégés. Cela n’a pas été toujours le cas depuis août. Retrouver les sourires donne du baume au cœur. Cela réchauffe l’esprit. Un Noël avant l’heure. Ce dimanche, lendemain de succès, le RCL pointe à deux longueurs du podium. Inespéré voici encore deux mois. Impensable cet été. « Les médias nous avaient enterrés. » Cette phrase résonne encore. Certains d’entre nous ne laissaient, fin juillet, aucune place aux doutes. Non, ce Lens-là ne pourrait pas prétendre au podium final. Finir dans la première partie de tableau demeurait déjà un exploit. Nous sommes-nous trompés ?
Ceux qui parlent montée aujourd’hui sont les mêmes que ceux qui avaient émis des doutes sur un possible maintien. C’était il y a simplement deux mois. Aux portes de la zone rouge, Lens ne parvenait pas à trouver la bonne formule. Antoine Kombouaré paraissait désemparé et désarmé devant une équipe apathique, d’une faiblesse indigeste et portée par un seul joueur : Mathias Autret. La grande majorité des recrues sombrait. Les cadres ne donnaient pas satisfaction et les jeunes peinaient à s’imposer dans un onze sans cesse passé à la machine par le coach. Et depuis ? 9 matchs sans défaites. 3 victoires consécutives.
D’où provient ce changement ?
Le groupe n’a quasiment pas bougé. Seul Simon Banza multiplie les apparitions. Chacun, ou presque, a simplement élevé son niveau de jeu. Chacun sauf les recrues déjà dépassées et (enfin) écartées. Les jeunes dominent le collectif lensois. Jean-Philippe Gbamin, Abdoul Ba, Benjamin Bourigeaud, Wylan Cyprien ont incontestablement une grande part dans ce renouveau artésien. D’ailleurs, seul le dernier semblait dans les plans de Kombouaré en début de saison. Les cadres répondent enfin aux attentes. Pablo Chavarria va mieux, Pierrick Valdivia aussi. Derrière, Joris Delle n’a plus encaissé depuis 3 matchs, Kenny Lala et Jordan Ikoko font leur job. Mathias Autret reste Mathias Autret et règne par sa qualité technique. C’est bien, c’est mieux, mais…
Mais l’effectif paraît encore limité. En qualité mais surtout en quantité. Ca ne vous rappelle pas l’hiver 2015 ? A peu de chose près. L’an dernier, les Sang et Or ne possédaient que 17-18 éléments capables de batailler jusqu’au mois de mai. Idem aujourd’hui. Qui plus est, le mercato hivernal doit passer par là. Lens devra se délaisser de quelques éléments. Car le club vit toujous au-dessus de ses moyens. On aimerait croire en un hiver heureux, en un printemps chaleureux et en un été lumineux. La réalité devrait rattraper la fiction. Ce Lens terminera assurément dans les 12 premiers. Peut-être même dans le premier tiers. Mais pas sur la boîte. En reconstruction, il ne faut d’ailleurs pas lui souhaiter. La chute ne pourrait faire que plus mal. Et en Artois, on peine de plus en plus à se relever.
Pour répondre à Adamo : « C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens »
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