Gervais Martel et quelques souvenirs de ses 30 ans au RC Lens
Président du RC Lens de 1998 à 2012 puis de 2013 à 2017, Gervais Martel était devenu président du conseil d’administration et a quitté ses fonctions ce vendredi. Pour l’ex-président des Sang et Or, ces trente années ont été riches, avec les difficultés financières à ses débuts, la reconstruction et les années fastes jusque 2008 puis de nouveau des années noires. Mais l’ex-dirigeant lensois reste persuadé d’une chose : le RC Lens a tous les atouts pour revenir au meilleur niveau.
« Je retiens plusieurs choses. Quand je suis arrivé, j’étais le plus jeune président de France. C’était difficile : il y avait un trou à l’époque qui peut paraître secondaire aujourd’hui mais qui était de 20 millions de Francs. Ce n’était pas simple : on a été en deuxième division puis nous sommes remontés, on a commencé à stabiliser, on est revenu en Coupe d’Europe en 1995, on a eu le titre il y a 20 ans, la victoire en Coupe de la Ligue, puis quelques années qui ont été superbes parce qu’on a été en demi-finale de Coupe UEFA. Des moments qui ont été formidables et qui ont donné une émotion incroyable aux gens. Ce que je retiens dans l’immédiat, c’est les yeux des gens le soir du titre, car on avait rendu un peu de fierté à cette population qui est exceptionnelle et qui a été durement touché par l’arrêt de l’extraction du charbon dans les années 1980.
Après, cela a été plus compliqué car il y a eu cette descente en 2008 : on a essayé coûte que coûte de maintenir le club sans moyens financiers. Sauf la première année avec Hafiz Mammadov, cela a été compliqué. Je retiens surtout une solidarité de l’ensemble des gens. Lens est un monument et, dans la difficulté, les gens ont continué d’entrer dans ce monument, c’est incroyable. Cela vous donne une volonté, un courage, qui sont décuplés parce que ces gens sont en attente et nous soutiennent encore plus quand on est dans la difficulté. Cette saison, nous avons fait des matches à 34 000 spectateurs, notre moyenne d’affluence doit être la 5e ou la 6e de France : cela veut dire que ce club ne va jamais mourir et qu’il va repartir. Je fais donc un parallèle entre l’émotion avec les victoires, la fierté que les gens ont retrouvée et le fait que, dans la difficulté, les gens aient été toujours là. Les montées, les descentes, la seconde division… Cela a été difficile pour eux pendant pas mal de temps. C’est un peu ce que j’ai dans ma mémoire au moment de quitter le club aujourd’hui. On doit le respecter, mais l’important c’est l’avenir. Et je pense que l’on fait de bonnes choses pour le réussir. »
Source :France 3 Nord-Pas-de-Calais (propos transcrits par Luc pour MadeInLens.com)
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