Gervais Martel : En 1998, « le plaisir qu’on a apporté aux gens a dépassé notre plaisir »

« C’est quelque chose qu’on ne pourra pas nous prendre, cela a été une année fabuleuse. Elle a relativement mal commencé, on avait eu un début de saison un peu difficile, Tony ne marquait pas un but et ne mettait pas un pied devant l’autre (rires). On avait été gagner à Marseille : cela a peut-être été le déclic. Il y avait vraiment un groupe de copains, un mélange de joueurs du centre de formation, des joueurs qui sont venus de l’extérieur. On avait vraiment une équipe solide et on sentait que rien ne pouvait nous arriver. Même quand on a perdu contre Paris en finale de la Coupe de France 15 jours avant d’aller à Auxerre, j’étais persuadé qu’on allait être champions, mais après c’était difficile. Heureusement que Yoann a sorti son petit but... D’ailleurs, ils sont dégueulasses avec lui parce qu’ils disent tous qu’il voulait centrer, ce n’est pas vrai ! (rires) Ce qui était fabuleux aussi, c’est ce qu’il s’est passé après. Quand on est arrivé à Bollaert à trois heures du matin devant 30 000 personnes… Je ne peux même pas expliquer. On voyait même des gens qui n’étaient jamais venus à Bollaert mais qui avaient entendu ce qui s’était passé. Et dans les yeux des gens, on avait l’impression qu’on leur avait rendu leur fierté. C’est une région extraordinaire qui a été énormément touchée, notamment par l’arrêt de la mine, et ce jour-là, ça a été une renaissance pour eux. Le plaisir qu’on a apporté aux gens a dépassé notre plaisir. »

Source :France 3 - 45 Minutes (propos transcrits par Luc pour MadeInLens)