Maître Pardo (avocat de Charles-Kader Gooré) : « Si cette condition est maintenue, nous nous retirons »

Charles Kader Goore RC Lens 02
Alors que le tribunal de commerce de Paris a exigé de Charles-Kader Gooré de déposer les fonds destinés à la reprise du RC Lens sur les comptes d'une banque européenne, l'homme d'affaires ivoirien menace clairement de retirer son offre et son avocat, Maître Pardo, en détaille les raisons et la colère pour L'Equipe.

« Le conciliateur a posé une nouvelle condition. Que l'évidence des fonds vienne d'une banque européenne. Nous sommes une société africaine. Depuis le début, notre banque est une banque nigériane, la banque ACCS (Access Bank Pic Nigeria). C'est une des premières banques d'Afrique, qui plus est bien connue. Nous considérons que cette condition est discriminatoire. En conséquence, si cette condition est maintenue, nous nous retirons alors que nous avons l'évidence des fonds. Tout le monde sait que CKG est une société africaine. L'une des motivations de Charles-Kader Gooré est de démontrer que les entrepreneurs africains peuvent parfaitement proposer des solutions pérennes pour des clubs comme Lens. Ce n'est pas parce que M. Mammadov n'a pas tenu ses engagements que nous ne sommes pas capables de les tenir. C'est comme si on disait à une société française, "vous pouvez faire un investissement en Afrique mais avec une banque africaine." Donc, on peut accepter que des grands footballeurs soient africains mais pas de grands entrepreneurs? Qu'on vienne nous dire qu'on ne veut plus d'Africains dans le football alors. C'est choquant dans le monde du sport qui, par définition, est un monde sans discrimination. Et cela est dirigé contre nous. Car je viens d'apprendre que dans le projet (concurrent) Solferino, c'est Gervais Martel qui serait président du club. C'est un jeu dans lequel nous ne rentrerons pas. Attendons que cette conditions soit retirée et espérons que ce n'est pas l'Etat français qui exige cette condition. Il faut bien comprendre que M. Gooré veut dynamiser le centre de formation et montrer qu'un africain est capable de réussir là où un européen a échoué. »

Quelque part, cette exigence de la part des autorités françaises peut aussi se comprendre. On se rappellera les nombreux démêlés du club Sang et Or et d'Hafiz Mammadov avec sa Bank of Azerbaïdjan...


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