Gervais Martel : « J’ai réfléchi à mes erreurs »

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Pour Le Monde, le président du RC Lens se livre et revient sur l'année dernière, où il avait été contraint de quitter la présidence du club lensois. Gervais Martel souligne que cela lui a permis de faire de point, de comprendre ses erreurs et de chercher de nouveaux partenaires, dont certains semblaient peu sérieux.

Vous êtes-vous dit que vous reviendriez aux commandes du RC Lens lorsque vous avez quitté le club, en juillet 2012 ?

« Je me suis toujours dit que j’allais revenir. Cela m’a permis aussi de réfléchir pendant un an à mes erreurs. Je ne me suis jamais défaussé de ça. Un président, il n’est pas là que pour parler de 98, il est là pour assumer tout ce qui a été fait. Donc cela m’a permis de réfléchir pendant un an. Je me suis demandé comment Lens avait connu  ces moments-là. On peut dire toutes les conneries qu’on veut, l'élément financier est primordiale. La descente en Ligue 2 a été fatale pour un club structuré comme nous qui était taillé pour être dans les 5 premiers du championnat  de 98 à 2007. C’est comme si on avait la meilleure bagnole du monde et qu’on avait oublié de mettre les pneus. C’est injouable. On a dû faire face à ça : l’élément financier. Ensuite il y a eu les hommes. Il y a eu une réflexion sur une « restructuration » au niveau de la direction du club. L’élément fondamental est d’avoir quelqu’un qui ait réussi aussi dans des passages difficiles. Du National à la L2 à Valenciennes, de la L2 à la L1 et puis réussir au PSG : quand Antoine  quitte Paris ( en décembre 2011), le PSG est premier du championnat. C’est quand même pas rien. Il connaît la région et a un certain nombre de valeurs. J’avais déjà essayé de le faire venir il y a deux ou trois ans. Tout ça m’a permis d’avoir le recul nécessaire qu’on n’a peut-être pas quand on est dans le feu de l’action en permanence. Souvent, on est poussé par le vent quand ça marche bien. Mais quand ça marche mal, on est poussé par la tempête. Ca veut dire qu’on ne prend pas assez le temps de poser les valoches et de faire un arrêt sur image et de réfléchir. Cela m’a permis de regonfler mes batteries ou de remettre de l’oxygène dans les bouteilles. Cela ne m’empêchait pas de suivre l’équipe. Après, c’est l’avenir qui nous dira si on a bien fait. Pour l’instant, il n’y a rien qui va mal. »

Dès votre départ du club, en juillet 2012, vous vous êtes mis en quête d'un repreneur...

D’abord, il fallait trouver un actionnaire qui avait, tant qu'à faire, de l’argent. J’ai rencontré des farfelus, des gars qui m’ont fait déplacer dans des endroits impossibles pour rien. Donc il m’a fallu du temps, de la chance, du travail, avec les gens  comme Jocelyn Blanchard (le directeur sportif), Jean-Pierre Papin (ex-entraîneur du RC Lens), Olivier Dacourt ( joueur lensois en 1999-2000) avec qui j’étais la première fois où on a été à Bakou. A Bakou, maintenant, j’ai un visa permanent. Donc j’y vais souvent avec Hafiz (Mammadov, actionnaire du club depuis juillet 2013) . Je sais que pour lui la politique des jeunes est essentielle. C’est un peu la raison pour laquelle il a voulu nous accompagner. Faut avoir envie d’aller dans un club de Ligue 2. Mais nous, on est Lens. Si on est en là c’est qu’on a mérité d'y être. Point final. A Lens, il y a des infrastructures, une situation géographique extraordinaire, le musée du Louvre qui est ouvert, les supporteurs. C’est quand même fabuleux. Je connais  mon club par cœur. Je savais que j’étais en capacité de pouvoir remettre le club sur les rails tout en étant accompagné par un actionnaire intéressant. »


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