Sow : « Je n'étais pas stable »
Dans L'Equipe, le milieu de terrain malien du RC Lens revient sur sa période difficile et sur ses dernières semaines, qui l'ont vu littéralement se transformer et redevenir un titulaire du milieu lensois.
Samba Sow, vous êtes en passe de retrouver votre meilleur niveau...
J'ai connu des moments difficiles. Dans ma tête, cela ne passait pas très bien. Je n'étais pas en confiance. On ne me mettait pas dans de bonnes conditions pour montrer ce que je sais faire. J'ai douté. Je suis un jeune joueur. J'ai fais des choix qui allaient me mettre en difficulté, un peu "borderline". Je n'aime pas critiquer les gens. Je suis aussi coupable de ce qui est arrivé. Ça me fait plaisir d'entendre que je reviens bien. Sikora «ne me met aucune pression»
[...] Vous n'êtes plus le même joueur ni le même homme...
Je n'ai pas perdu mon jeu. Je n'étais pas le plus nul, je ne suis pas devenu le plus fort. Disons que je revis. Je retrouve le sourire, l'envie de venir à l'entraînement. Sans frein à main. A un moment donné, je ne faisais que douter. On m'a jugé comme si j'avais trente, trente cinq ans. Alors que je viens de commencer ma carrière. Je suis à Lens depuis mes quinze seize ans. Tout est arrivé très vite. Je suis passé du CFA en équipe première en un temps record. Je n'avais pas vécu de moments difficiles pendant ma formation. Là, j'estime être rentré de plain pied dans le milieu. Ça m'a fait mal d'entendre que je ne voulais plus rien faire que dormir. J'ai toujours couru même si je n'y étais pas dans ma tête. Quand tu es moins bon, ce n'est plus pareil. On évoque ton salaire. J'ai entendu que je gagnais 100 000 euros. Je n'ai jamais eu ça. Je voulais partir, mais je n'avais pas de proposition concrète. Je pensais m'exiler en Tunisie, pour changer coûte que coûte. Je ne savais plus quel était le bon choix pour moi. J'ai même eu tendance à changer plusieurs fois d'agent (il travaille désormais avec les frères Boisseau, ndlr). Je n'étais pas stable.
Quel est désormais votre état d'esprit ?
Je ne me pose plus de questions. J'ai la chance de jouer. Pour un joueur, c'est l'essentiel, non?? Je ne calcule pas. Je suis sous contrat jusqu'en 2014. J'ai accepté de baisser mon salaire par deux (de 70 000 à 35 000 ? mensuels, ndlr) en l'étalant sur deux ans pour faire un geste. J'aurai pu être libre en juin 2013. Mais comme Lens m'a tout donné, j'ai accepté (de faire baisser la masse salariale, ndlr) car ce club m'a permis de devenir pro.
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