Percheron : Bollaert, « le sentiment d'un véritable gâchis »
Dans L'Equipe du jour, Daniel Percheron, président de la région Nord-Pas-de-Calais explique pourquoi le stade Bollaert ne sera pas rénové. Une décision qu'il semble regretter.
Pouvez-vous nous confirmer que la rénovation du stade Bollaert est impossible aujourd'hui en l'état ?
Elle n'est pas possible. L'accord passé sous l'autorité de David Douillet (ancien ministre des Sports), où la Région se rendait totalement disponible pour être maître d'oeuvre du projet, assumer les faibles risques financiers (emprunt sur quarante ans), collecter les subventions publiques (du département et de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin) et réaliser le stade, a expiré au 30 juin. Nous avons attendu jusqu'au dernier moment. Si Gervais Martel était redevenu propriétaire du RC Lens, les choses se seraient sûrement accélérées.
Vous ne ne pouvez pas emprunter 30 millions d'euros dans la mesure où vous ne savez pas quel sera le prochain propriétaire privé du RC Lens ?
Tout a basculé avec la démarche, que nous respectons, du Crédit agricole Nord de France (CANF). Il est propriétaire du club. Il l'a sauvé une première fois du dépôt de bilan (2008). Il veut rationaliser le club. Il considère qu'il est impossible à gérer dans le format actuel. Un jour, peut-être, le CANF revendra le club. Tout devient flou et incertain. A l'épopée "martelienne" succède une forme de banalisation du RC Lens. On va inaugurer le grand stade Lille (le 18 juillet). Il y a comme une passation de pouvoir dans l'air. C'est dommage. Bollaert et le RC Lens sont plus qu'un club et qu'un stade. Bollaert, c'est une cathédrale qui rassemble le peuple artésien dans les bons et les mauvais moments. Renoncer à cette rénovation, c'est pour moi un véritable crève-coeur.
D'autant qu'il faudra sécuriser le stade à moyen terme...
Il faudra le rénover mais nous n'aurons plus le droit d'intervenir dans le cadre d'un bail emphytéotique (Bollaert est exploité par le RC Lens jusqu'en 2052 moyennant 400 000 euros annuels). Nous pouvions le faire dans le cadre de la loi sur l'Euro 2016. Il faut que le prochain repreneur ait les épaules très larges. Le Louvre-Lens va démarrer (le 4 décembre). L'UNESCO est là. Quelque part, on peut avoir le sentiment d'un véritable gâchis.
Photo :La Voix du Nord
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