Eric Sikora : « Au départ, on n’a pas voulu tout révolutionner »

Dans son interview sur le bilan qu'il tire de cette première partie de saison, Eric Sikora revient sur la qualité de son effectif et sur sa vision du jeu.

Les jeunes et les plus expérimentés : 

« Aujourd'hui, il y a un groupe de 20 à 23 joueurs susceptibles de tous jouer. Les jeunes ont montré, que ce soit en championnat ou en Coupe de France, qu’ils sont capables d’aider l’équipe et de relever le défi. Cela permet aux soi-disants titulaires de pas s’endormir. A partir du moment où tu as de la concurrence, tu dois te donner à fond, tu dois te sublimer, tu dois être performant. Cela te fait avancer individuellement mais ça fait avancer aussi le collectif. Aujourd'hui, c’est peut être ce qui fait qu’on a des résultats intéressants parce que, quand tu as un groupe de 15 à 16 joueurs, tu sais que tout le monde doit jouer et, donc à l’entraînement, tu te donnes un peu moins. Même la veille de match, on est obligé de calmer un peu tout ça parce que ça joue, ça tacle, ça fait des efforts. Comme je le disais tout à l’heure, ce n’est pas un groupe de tricheurs. Dès qu’on leur met un entraînement en place, que ce soit physique, athlétique, du jeu ou du travail devant le but, ils sont toujours en train de se donner à fond et, quand on se donne à fond, on est toujours récompensé le week-end. C’est la meilleure façon de se préparer. On joue comme on s’entraîne : on s’entraîne bien, on a plus de chance de l’emporter le week-end ou, en tout cas, d’être performant. »

Le système de jeu

« Au départ, on n’a pas voulu tout révolutionner. C’est ce que j’ai dit dans la première partie. Même s'il y avait eu huit points en huit matchs, il y a des choses qui avait été intéressantes dans certains matchs. Après, il a peut-être manqué un peu de réussite pour aller gagner des matchs où on a fait nul, ou un peu plus de réussite contre Monaco en première mi-temps. Après ça fait 4-0 mais tout n’était pas négatif non plus. Il y avait un schéma : on l’a gardé en modifiant certaines choses. Après, c’est l’animation aussi. On peut dire qu'on joue en 4-1-4-1, en 4-5-1 ou en 4-3-3,: ce sont les joueurs sur le terrain qui font évoluer les choses. Aujourd’hui, on a une organisation en place à la perte du ballon. Par contre, quand on l’a, c’est pour sortir de derrière en mettant de la largeur, de la profondeur et en ayant une certaine liberté dans les 40 derniers mètres. Il faut qu’on insiste là-dessus. Il faut qu’on enchaîne, ne pas se poser de question, le faire à 100% et ne pas avoir peur de rater ou de se dire que, derrière, on est remplacé. Je pense aussi qu’on défend mieux maintenant car on panique un peu moins. Tu peux modifier, comme on a fait à Tours, avec deux joueurs devant la défense et Firas en 10, pour un peu plus gêner Bérenguer. Après, on peut éventuellement jouer avec deux attaquants et deux milieux de terrain mais, comme aujourd'hui on a des résultats et que ça fonctionne, on reste dans ce schéma-là. Comme ça, tout le monde sait ce qu’il a à faire. A Tours, on a bien fini en inversant les pointes. »

Les changements dans la manière de procéder

« On a mis les joueurs à leur place. Je pense que, dans la tête, quand tu sais où tu joues toute l’année, c’est quand même mieux. C’est peut-être dans nos idées, dans le fait de faire jouer. Peut-être que, dans le discours, c’est différent. Chacun a sa façon de faire. On ne peut pas dire qu’on est dans le vrai et qu’on a raison : chaque entraineur est différent. Il y a de la réussite ou il n’y en a pas. On sait très bien qu’aujourd’hui, les entraîneurs sont jugés sur leurs résultats. Aujourd’hui, tout le monde est content, tout le monde est satisfait de ce que l’on fait. Mais ça peut évoluer aussi dans l’autre sens. C’est pour ça, quand on parle d’objectifs et qu’on dit : "on est toujours là pour les 43 points", ça fait sourire. Quand on regarde Le Havre, qui était quasiment une équipe qui jouait pour descendre et qui, aujourd’hui, est à deux points de nous, on se rend compte que le championnat est très compliqué. C’est pour cela qu’on reste mesuré par rapport à ce qu’on a mis en place. Je sais très bien qu’il y a des personnes qui, aujourd’hui, voient Guingamp à 4 points et se dise nt : "et si on gagne là, et si on gagne à Istres, on est dans les trois premiers". Le classement, qui est là, est une évidence. Mais, quand tout va bien, tout le monde s’enflamme : "on va remonter, on va faire ceci, on va faire cela". Et il suffit de deux résultats négatifs pour dire que l’on va descendre et que tout est noir. Et on repart dans le même cycle qu’il y a deux mois et demi. C’est pour cela qu’on est très réservé par rapport à ça. C’est un championnat qui est très compliqué, très difficile. Quand on regarde les résultats d’hier, c’est Monaco qui cale un peu. Si on arrive à prendre des points par rapport à ces équipes-là, c’est vrai qu’on va les rattraper. Mais l'objectif prioritaire, c’est 43 points. Si à la trêve, on a 30 points, il restera cinq matchs à gagner pour se sauver. Et il en reste 19. C’est largement dans nos cordes. Après, on verra ce qu’on peu faire. »


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