RC Lens - AC Ajaccio : Une victoire qui ne masque pas les lacunes
Après le coup de massue subi en fin de rencontre contre Nîmes, le RC Lens retrouvait rapidement le stade Bollaert-Delelis pour le premier tour de Coupe de la Ligue contre l’AC Ajaccio. La météo pluvieuse d’avant match étant à l’image du début de saison. Un match qui devient une habitude puisque c’est la troisième fois consécutive que les deux équipes s’affrontent à ce stade de la compétition. En 2015, les Acéistes s’étaient imposés aux tirs aux buts après un score de 0-0. L’année dernière, les hommes d’Alain Casanova avaient livré une belle prestation en infligeant un sévère 3-0 aux Ajacciens. 1-1 la balle au centre donc. C’est dans un stade Bollaert Delelis aux tribunes clairsemées, que s’est déroulée cette rencontre.
Sifflé face à Nîmes, Alain Casanova a gardé une colonne vertébrale avec les titularisations de Cvetinovic et de John Bostock. Néanmoins, il procède à une revue d’effectif avec les premières titularisations d’Enzo Ebosse, Moussa Sylla, Guillaume Beghin, Habib Habibou et de la nouvelle recrue Drankler.
Après la présentation de Clément Chantôme, la première mi-temps va ressembler à un chemin de croix pour Alain Casanova. Les chants appelant à sa démission se succédant, à l’opposé le nom de Sikora sera scandé. Malgré cette ambiance délétère envers le coach lensois, le Racing rentre bien dans la partie. Exerçant un pressing très haut sur les joueurs ajacciens. Kévin Fortuné se procure ainsi deux occasions coup sur coup : la première avec un face à face perdu contre Goda, le portier corse dès la deuxième minute, puis avec une frappe sur coup franc à l’entrée de la surface qui va raser la cage.
Ce début en fanfare pouvait nous faire espérer une meilleure rencontre que contre Nîmes. Mais comme vendredi dernier, le soufflet tomba bien vite. L’absence de fond de jeu était criante, John Bostock passant la plupart du temps au niveau des défenseurs centraux. Et les meilleurs enchaînements de passes côté artésien se faisaient entre Jérémy Vachoux et ses défenseurs centraux. Cela provoqua plusieurs fois les sifflets et moqueries du public de Bollaert.
Côté ajaccien, le jeu était beaucoup plus fluide, avec un Mathieu Coutadeur à la baguette. Les sorties de balles étaient propres et les appels en profondeurs des attaquants (bien aidés par les largesses lensoises) firent passer des frayeurs dans les travées.
Heureusement Vachoux a la main chaude et repoussa plusieurs tentatives à la 7e, 10e et 30e minute. C’est fort logiquement que les Corses ouvrent le score à la 38e minute par Mathieu Coutadeur, à la plus grande joie des trois courageux supporters ajacciens ayant fait le déplacement. On peut noter la présence de 3 stadiers pour les encadrer... Sécurité maximale à Bollaert…
Les Lensois peuvent s’estimer heureux de ne rentrer aux vestiaires, sous la bronca, qu’avec un seul but de retard, tant les Corses ont dominé cette première mi-temps, au contraire des Sang et Or qui semblaient complètement perdus sur le terrain.
Alain Casanova se décide alors à faire preuve d’audace (oui oui d’audace) et procède à deux changements en faisant rentrer Koukou et Lemos. Ces changements semblent s’avérer payants puisque l’équipe redémarre sur les chapeaux de roue en obtenant une série de corners et voyant une frappe d’Habibou repoussée par Goda. Heureusement pour le public de Bollaert, les joueurs suivent à nouveau à la lettre les consignes de leur entraîneur et le jeu redevient brouillon et sans ligne directrice, Ajaccio remettant le pied sur le ballon et imposant le tempo à la rencontre.
Le tournant du match a eu lieu à la 65e minute avec la sortie d’Habib Habibou (sous les vivats) pour Cristian Lopez. L’entrée du buteur espagnol transfigura le Racing. A la 75e minute, John Bostock, transparent jusqu’alors, délivra une superbe passe en profondeur pour Kévin Fortuné. Son ballon piqué n'est pas assez puissant mais Lendric qui avait bien suivi, pousse le ballon dans les filets. 5 minutes plus tard, sur la première vraie action construite, Lopez donne l’avantage au Racing. Après les trois coups de sifflet de l'arbitre, le kop, en fin connaisseur, appela son goleador espagnol, pour effectuer le premier clapping de la saison.
L’essentiel est là, la qualification. Mais ce résultat positif ne peut pas masquer les manques considérables constatés lors de la rencontre : un plan de jeu absent, des joueurs apathiques et donnant l’impression de n’avoir aucune consigne tactique. Alain Casanova s’offre quelques jours de répit mais il faudra montrer autre chose dès samedi pour un déplacement périlleux à Sochaux, sous peine pour le coach artésien de subir de nouvelles désillusions. Le stade Bollaert-Delelis lui a bien fait entendre ce soir : le seuil de tolérance est dépassé.
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