Jérémy (Red Tigers) : « Tant que ça aidera le CH de Lens et les enfants, on ne s’arrêtera pas »
Ce mercredi, au Centre Hospitalier de Lens, les Red Tigers procéderont à la distribution des jouets collectés depuis quelques semaines auprès des supporters du RC Lens. En compagnie de John Bostock, Mouaad Madri et Cyrille Bayala, accompagnés d'Eric Sikora qui parraine l'opération du « Noël des Enfants », la section de supporters lensois offre non seulement des cadeaux mais aussi un inoubliable moment de bonheur aux enfants hospitalisés, apportant des sourires et un moment de répit entre les soins.
Organisateur de cette collecte depuis l'origine, Jérémy Sauvage, des Red Tigers, revient sur les origines du « Noël des Enfants », sur l'organisation des collectes et la générosité des supporters lensois, évoque quelques souvenirs marquants des éditions précédentes et ne manque pas de remercier les partenaires privés qui aident au succès de cette opération.
Depuis 2005, les Red Tigers organisent leur collecte de jouets pour les enfants du Centre Hospitalier de Lens. Comment est venue cette idée ?
« L’idée vient d’un article vu dans le journal où l’hôpital de Lens indiquait la difficulté d’organiser un Noël pour les enfants admis en pédiatrie. Nous étions trois amis à prendre cette décision d’aider l’hôpital. Je les ai appelés pour leur projet : ils se sont montrés très surpris au départ de la démarche, mais en même temps très content. Cela s’est fait naturellement sans organisation particulière. »
Lors de la première édition, pensiez-vous la reconduire l’opération chaque année ?
« Rien n’était calculé, on s’est laissé guider par le projet sans penser à forcément le reconduire. Les choses se font faites vraiment naturellement. »
L’image de supporters « ultras » des Red Tigers, parfois pointés du doigt, a-t-elle constitué un frein lors des débuts de l’opération ? Et aujourd’hui ?
« Nous avons entendu des discours selon lesquels on ferait cette opération de manière intéressée, pour se rattraper. Mais il s’agit d’une minorité : la grande majorité des gens est derrière nous. Notre groupe, notre tribune est le reflet de la société. Comme tout le monde, on a des défauts, on fait des erreurs. Mais on montre qu'on est capable de choses positives, que ce soit dans l’animation des tribunes ou dans l’action sociale. La preuve en est : la liste des partenaires qui nous soutiennent et qui nous font confiance. »
Au sujet de la collecte, comment s’organise-t-elle ? Pour l’édition 2017, quand avez-vous commencé à travailler sur le projet ?
« C’est un projet qui couvre trois à quatre mois. On a commencé en septembre 2017 avec une réunion avec les partenaires, on organise les différentes collectes au stade. La grosse journée ayant lieu le 10 décembre, où on emballe les cadeaux. »
Chaque année, combien de jouets collectez-vous environ ? Remarquez-vous une augmentation régulière des dons des supporters ?
« Les supporters lensois ont toujours été généreux depuis le début de l’opération. Nous avons rencontré des difficultés lors de la délocalisation à Amiens. Depuis deux ans, on sent une augmentation des dons par les partenaires. Pour Noël, ce sont 500 cadeaux qui vont être distribués. D’autres serviront pour les anniversaires en cours d’année. On est environ à 2000 cadeaux, c’est énorme. Cela nous permet de distribuer en pédiatrie, en pédopsychiatrie et, depuis cette année, également au centre Saint-Exupéry. C’est un centre où les enfants sont admis à l’année. Grâce aux dons, on peut aider trois services. »
Vous évoquez des partenaires qui vous aident, vous offrent des lots de cadeaux, à l’image de Picwic Liévin. Quels sont-ils ?
« On retrouve naturellement les enseignes de magasins de jouets comme Picwic, Silverlit Ouaps, qui est un fournisseur national de jeux. Ensuite, on a un partenariat avec le Louvre-Lens, le Racing Club de Lens, des commerçants de Lens. Les principaux partenaires restent les supporters, que ce soit le simple supporter ou par les associations comme les North Devils , Lens Capitale par exemple. Les sections organisent des collectes. »
Avec le RC Lens, comment cela se passe au niveau du soutien apporté par le club ?
« Cette année, cela se passe vraiment bien : on est très soutenu par le club. Un clip a même été réalisé avec les joueurs, Eric Sikora est devenu le parrain de l’action. Tous les ans, le club nous offrait 200 places à remettre aux enfants le jour de la distribution. Cette année, ils nous ont donnés 10 abonnements. Cela nous permet, tout au long de l’année, d’emmener les enfants voir les matchs. Cela rajoute encore plus de sens. Le club joue vraiment le jeu. Pour les réunions de préparation, le club nous prête des locaux au stade Bollaert-Delelis, facilite les liens avec les joueurs et le staff. Il va également inviter les personnels de pédiatrie ou de pédopsychiatrie à assister à un match. Cela fait vraiment plaisir d’être soutenu par le club, d’avoir une bonne entente et une bonne écoute. »
Cette année, John Bostock, Cyrille Bayala, Mouaad Madri et Eric Sikora seront présents pour la remise des jouets. Qui décident de la participation de ces joueurs ?
« C’est le club qui décide, un peu Eric Sikora aussi. Il y a certaines années où on a eu du mal à parler aux entraîneurs ou aux joueurs avant l’action : on avait toujours un ou deux joueurs qu’on pouvait contacter, qu’on voyait à part et qu’on pouvait faire venir. Le club s’arrange pour faire venir des joueurs qui savent pourquoi ils viennent. John Bostock, tous les enfants le connaissent et ça donne du sens de le faire venir. Après, on sait qu’ils ne peuvent pas mettre tous les joueurs au même endroit. Souvent, ils m’en parlent avant et on acte leur venue. »
Quel est le retour de ces joueurs après leur participation ? Sont-ils particulièrement touchés de remettre ces jouets avec vous ?
« J’ai tout connu depuis quelques années au niveau des émotions ressenties. On a eu des joueurs très émus, des joueurs heureux de participer à l’action, certains qu’on ne faisait pas revenir l’année d’après, d’autres qui voulaient vraiment revenir. J’ai vécu toutes les émotions possibles avec les joueurs. Pour la plupart, ce sont des parents et ils sont vraiment impliqués, touchés. Les retours sont positifs, quand ils se rendent compte de l’importance qu’ils ont auprès des enfants, ils sont heureux. »
Et pour les enfants, comment vivent-ils ce moment ? Sont-ils heureux de voir quelques-unes de leurs idoles leur remettre ces jouets ?
« On a des enfants qui veulent à tout prix voir les joueurs et d’autres qui veulent juste voir le père Noël. Mais voir les joueurs est très important pour les enfants. On les sent impressionnés, ils sont presque étonnés de les voir à côté d’eux, ils ne s’attendent pas à parler avec eux. Quand les enfants rencontrent les joueurs, c’est un moment de joie et un moment particulier pour eux. Souvent on laisse les enfants et les joueurs ensemble : ils ont des questions, des échanges se créent. Chaque rencontre est différente mais toujours pleine d’émotion. »
- Dans toutes ces collectes, s’il y avait une image à retenir, quelle serait-elle ?
« Je ne retiens pas une image. Je me souviens des sourires des supporters qui me rapportent des cadeaux, des joueurs qui sont heureux mais aussi émus. Beaucoup d’images correspondent au Noël des Enfants. Un enfant nous a marqué : c’est le petit Hugo, qui était atteint d'une leucémie. Eric Carrière l’avait vu, il était très ému et il nous a dit qu’il donnerait le coup d’envoi d’un match. Il a donné le coup d’envoi de Lens-Nancy en Coupe de la Ligue, ça a été une forte émotion pour l’enfant et pour ses parents. Depuis l’enfant a guéri, Eric Carrière l’a revu quelques fois, nous on l’a aidé et on l’a fait revenir au stade, lui a offert des cadeaux. Mais les images viennent autant des supporters qui offrent que des enfants qui reçoivent. »
- Pensez-vous déjà à l’édition 2018 ? Avez-vous d’autres projets caritatifs avec les Red Tigers ?
« Nous n’avons pas d’autres projets. Celui là nous prend trois à quatre mois, c’est déjà énorme mais j’invite les autres sections de supporters à lancer des projets ou à continuer. Je pense au KSO qui a collecté de l’argent pour la petite Zoé, aux Bollaert Boys qui font le Téléthon, aux autres sections qui travaillent avec l'hôpital de Béthune ou d’Arras. Et c'est magnifique. Nous, ce qu’on fait avec le Noël des Enfants est déjà très bien : on va se cantonner à ça et, pour l’année prochaine, on réfléchit déjà. Le partenariat prend de l’ampleur, ça nous booste à continuer tous les ans et, tant que ça aidera l'hôpital et les enfants, on ne s’arrêtera pas. »
Propos recueillis par Thomas et transcrits par Eddy pour MadeInLens.com
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