Exclusif MadeInLens - Yassin Mohamed : « J’ai aimé mon aventure avec le RC Lens »
Formé au RC Lens, le défenseur Yassin Mohamed a quitté les Sang et Or en 2013 pour tenter sa chance en Belgique et en Espagne. L’ancien lensois est aujourd’hui un joueur du Penya Encarnada, qui évolue dans le championnat d’Andorre. Pour MadeInLens, le joueur revient sur son parcours, son apprentissage du football au RC Lens et ses souvenirs avec les Sang et Or.
Comment se passe votre intégration en Andorre ?
« Ça se passe plutôt bien sur le plan personnel depuis que j'ai ma licence. Après, sur le plan collectif, c'est un peu moins bien car on est à la dernière place. Cet été, j'ai déjà eu des propositions pour signer au FC Lusitanos, également en Andorre, qui a participé à plusieurs tours préliminaires de Coupe d'Europe et qui a joué dernièrement contre West Ham. Au tout début, je suis surpris, je me demande d'où ça vient. J'avais eu le directeur sportif du club qui est français. Tout était ok et j'avais signé le pré-contrat et je m'étais mis d'accord avec eux mais pour un problème de papier, je n'ai pas pu les rejoindre. Et cet hiver, il m'a recontacté parce qu'il avait entendu que Penya Encarnada cherchait un latéral gauche et je signe mon premier contrat professionnel. »
Que pensez-vous du niveau du championnat d'Andorre ?
« Pour avoir joué en Espagne, je ne suis pas surpris du niveau. C'est un football très technique, différent de celui qu'on pratique en France ou en Belgique par exemple. Mais je trouve que c'est un bon niveau, ça ressemble à de la troisième division espagnole. »
On va revenir en France. Vous souvenez-vous de vos débuts dans votre premier club ?
« Oui. J'ai commencé à Anzin Saint-Aubain parce que je suis originaire d'Arras et j'ai fais mes débuts à peu près à 4-5 ans. J'ai joué à Anzin jusqu'à mes 11-12 ans et j'ai rejoint Arras chez les Benjamins et je suis resté là bas trois saisons et demi. La dernière année, on avait une très belle équipe et on avait gagné la Coupe de la Ligue contre le Racing Club de Lens 3-1 et c'est là que j'ai eu des propositions dans des clubs plus huppé ; il y avait le RCL, Amiens, le LOSC, Boulogne-sur-Mer et Dunkerque. »
Et quand vous recevez ces demandes, comment vous réagissez ? Vous vous voyez faire une carrière professionnelle ?
« Non, au départ le football, c'était pour le plaisir. En intégrant Arras, je me suis dit qu'on jouait contre des clubs pros, d'autres bonnes équipes de la région comme Wasquehal, Dunkerque, Croix et ça m'a donné envie de travailler encore plus. Je pense qu'à partir d'Arras, j'ai vraiment voulu tenter ma chance et quand les sollicitations sont arrivées, c'est là qu'on se dit que le travail paye toujours. »
Et pourquoi avoir choisi Lens ?
« J'ai choisi Lens car je suis supporter depuis tout petit. J'ai toujours été voir les matchs à Bollaert, c'est un des meilleurs clubs formateurs en France. Dès que Lens s'est manifesté, je n'ai pas hésité une seconde. »
Est-ce que vous avez des souvenirs marquants de Bollaert ou de matchs ?
« Non mais je me souviens d'Aruna Dindane que j'aimais beaucoup, Charles Itandje qui venait toujours signer des autographes lors des tournois à Arras, Jussie, Seydou Keita. Je me souviens surtout de cette époque en Ligue 1 avec l'ambiance dans le stade. »
Vous intégrez le Centre de formation du RC Lens. Comment se passent vos débuts ?
« Je ne vais pas vous mentir, c'était compliqué pour assimiler les séances d'entraînements. La préparation physique a été compliquée car avant, à Arras, je m'entraînais trois fois par semaine alors qu'à Lens on s'entraînait tous les jours voir deux fois par jour. Petit à petit, je me suis senti mieux et avec de la persévérance, j'ai bien progressé. Intégrer un centre de Formation, c'est une plongée dans l'inconnu. On découvre tout, il y a des horaires à respecter, un nouveau mode de vie, il y a l'école en même temps que le football. Il ne faut pas perdre de temps et vite prendre le rythme. Et on n'est plus regardé surtout quand on représente le Racing Club de Lens. On doit être exemplaire. »
Est-ce que vous vous souvenez de vos coéquipiers à cette époque ?
« Oui, d'ailleurs je suis toujours en contact avec certains d'entre eux. Je suis très proche de Yanis Si Mohammed qui joue à Romorantin, de David Faupala qui vient de s'engager en Ukraine ou encore de Sofiane El Bekri qui est à Tarbes en CFA. »
Est-ce que des fois, il y a eu des matchs où vous avez senti que votre carrière pouvait décoller ?
« Je me souviens d'un Lens - Paris Saint-Germain en U17 Nationaux et notre coach était Hervé Arsène. On a gagné 5-1 sur le synthétique et c'était un match référence pour moi car c'était face à une très grosse équipe. Quand tu es joueur du RC Lens, tous les matchs sont importants, chaque match peut te permettre de décoller. Après, c'est vrai qu'il y a des matchs charnières contre des gros clubs, en Coupe Gambardella ou dans des tournois. J'ai pu faire des tournois internationaux où j'ai pu jouer contre le Bayern Munich, le FC Bâle, Getafe, Hambourg avec le tournoi de Saint-André-lez-Lille, celui de Croix, un autre en Autriche. »
Vous avez parlé d'Hervé Arsène, est-ce qu'il y a de grands hommes qui vous ont marqué pendant votre formation ?
« Au RC Lens, il y a quelqu'un qui me vient tout de suite c'est Didier Dubois. Il m'a été bénéfique dans le sens où dès mon arrivée, il m'a montré que ce n'était pas le centre aéré, qu'il fallait travailler, être sérieux, performant. Il a été très dur avec moi mais il m'a fait prendre conscience qu'il fallait que je me mette au travail. Ensuite, il y a eu Eric Sikora qui a été un grand joueur. Il ne communiquait pas beaucoup avec moi mais tout ce qu'il me disait ça me servait pour la suite. »
Yassin, vous apparaissez dans le groupe de la réserve mais vous n'allez pas avoir l'occasion de faire vos preuves. Est-ce que c'est un regret ?
« Non pas du tout. J'ai aimé mon aventure avec le RC Lens, j'ai profité de chaque moment. Aujourd'hui, je suis très reconnaissant de mes années lensoises, je tiens à remercier tous les coachs, tout ceux qui travaillent dans le club et que j'ai côtoyé. Ce club m'a aidé à devenir un homme et il m'a fait progresser footballistiquement. »
Comment ça se passe au moment de votre départ du RC Lens ?
« A ce moment là, je passe mon bac et j'avais quelques essais à faire. J'avais des contacts avec le LOSC qui était venu me superviser deux fois par l'intermédiaire de Jean-Philippe Cousin. Je suis parti en essai à Sedan et à Dijon, sans résultat. C'était quasiment fait avec le LOSC et au final, rien n'a été signé et j'ai rejoint Mouscron qui était un club associé aux lillois. J'ai réussi à avoir mon bac et à trouver un beau projet derrière donc ça s'est bien passé pour moi. »
Mouscron puis Zulte-Waregem. Vous gardez un bon souvenir de vos années belges ?
« Mon année à Mouscron avec des anciens lensois notamment s'est très bien passée. Ensuite, j'ai signé à Zulte Waregem qui jouait en première division avec Thorgan Hazard et Junior Malenda qui passaient par là et j'avais repris avec l'équipe première de Francky Dury. Il y avait de la concurrence et beaucoup d'internationaux et cette concurrence m'a permis de grandir. »
Pourquoi ce départ pour la réserve de Cordoba ?
« Mes parents sont originaires de Melilla, une ville qui a été colonisée par l'Espagne, je parle couramment espagnol et je possède un style de jeu méditerranéen. Quand j'ai eu cette opportunité de rejoindre la réserve de Cordoue, je n'ai pas hésité parce que le football espagnol est l'un des meilleurs voir le meilleur du monde. Après, quand vous jouez dans une réserve professionnelle espagnole, il y a du changement comparé à une réserve française. En Espagne, la tranche d'âge est de 17-26 ans car les réserves évoluent souvent en troisième division et c'est compliqué de rivaliser avec les autres équipes quand on a des jeunes joueurs, c'est pour cela qu'il y a des footballeurs plus expérimentés pour encadrer le groupe. »
Il y avait une possibilité de vous faire une place en équipe première ?
« Au départ, le but était de s'adapter à la Segunda B et au monde professionnel. A ce moment là, Cordoue est en Liga et ça allait très mal pour eux, ils étaient derniers et jouaient le maintien. Nous aussi avec la réserve. A la fin de la saison, les deux équipes descendent et je fais une nouvelle année avec la réserve mais en Tercera. Cela reste un bon niveau mais il n'y a plus cet aspect professionnel. »
Vu votre amour de ce pays, il n'y a pas eu de contacts avec d'autres clubs espagnols ?
« J'étais avec un agent espagnol. A la fin de mon contrat, j'ai eu plusieurs possibilité, notamment d'aller dans des équipes premières ou dans des équipes réserves en Segunda B. Je laisse mon agent s'occuper de tout et quand il revient vers moi, il me dit qu'il préfère que je signe à Chypre, à l'Omonia Nicosie. Et à ce moment là, je ne comprends pas car je lui avais donné des contacts. J'ai fini ma collaboration car je voulais vraiment rester en Espagne. Il me promettait monts et merveilles, me disait de partir en vacances tranquille et là j'étais déçu. »
Et après ces aventures, qu'est ce qui vous pousse à retourner en Belgique, au RFC Tournai ?
« Après la réserve de Cordoue, je reviens en France où je suis en contact avec plusieurs clubs de CFA. J'ai une discussion avec Michel Reculeau, président de Luçon, avec qui je trouve un accord pour signer en National. Malheureusement, le club dépose le bilan et je me retrouve libre. Je reçois un coup de fil du RFC Tournai, situé pas très loin de chez moi qui me veut et j'arrive dans cette équipe. L'intégration se passe bien et je retrouve des amis ou anciens coéquipiers comme Alan Richard et Quentin Glebocki. »
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