Exclu MadeInLens - Jean-Luc Lamarche, Henri Michel et l'arrivée de Marc-Vivien Foé au RC Lens
De tous les joueurs qui ont marqué l’histoire du RC Lens en devenant Champions de France en 1998, Marc-Vivien Foé tient une place de choix, tant comme joueur avec le maillot lensois ou celui d'autres clubs qu'en deshors des terrains et par son décès tragique lors de la Coupe des Confédérations 2003 sur la pelouse du stade Gerland.
Dans une interview exclusive pour MadeInLens, Jean-Luc Lamarche revient sur le processus ayant abouti au recrutement du regretté milieu de terrain camerounais. Des anecdotes inédites confiées sur un transfert difficile conclu par l’ancien directeur sportif et recruteur des Sang et Or, qui avait alors eu l’aide du regretté Henri Michel.
Comment fait-on venir un jeune talentueux comme l’était Marc-Vivien Foé ?
« C’était une information que j’avais eue de gens qui gravitent en Afrique : il fallait vérifier tout de suite. Je suis allé à Yaoundé. Je vais vous raconter une anecdote. Je suis arrivé là-bas parce qu’ils devaient jouer contre le Zaïre, il me semble, en match amical avec Henri Michel comme sélectionneur. Ce jour-là, Lens jouait le quart de finale de la Coupe de France contre le PSG qu'on a gagné 1-2. Quand j’arrive à l’hôtel à Yaoundé, qui arrive devant moi ? Henri Michel, que j’avais vu peu de temps avant. Il me dit : « j’ai deux nouvelles pour toi, une bonne et une mauvaise. La bonne, vous venez de battre le PSG ! » Donc je lui ai offert un coup. « La mauvaise, par contre, c’est que notre match est annulé. » Les adversaires n’étaient pas venus. Je lui ai dit que j’étais vraiment embêté parce que j’étais venu exprès pour voir Marc-Vivien Foé… Henri Michel, vraiment un mec bien, me dit : « bon, écoute, c’est embêtant, je comprends. Demain, je vais faire un entraînement et je terminerai par une partie jouée. » Et moi, j’ai réussi à voir le joueur dans la journée pour prendre contact, et le lendemain, je suis allé voir l’entraînement. Déjà, quand je l’ai vu, je me suis dit qu’il était vraiment au-dessus du lot. Je me suis : « C’est bon, on peut le faire tout de suite. » Et puis voilà. Je devais rester trois jours, je suis resté la semaine et, à la fin de la semaine, une heure avant que je reprenne l’avion du retour, l’affaire était pliée avec le club et le joueur. »
Henri Michel n’avait pas fait de difficultés pour que Marc-Vivien Foé signe au RC Lens ?
« Non, pas du tout. La preuve, il s’était vraiment comporté de façon remarquable : il y avait simplement une concurrence avec l’AJ Auxerre et compagnie. »
Quel a été ton transfert le plus difficile ?
« Marc-Vivien Foé, ça a été compliqué. Il y avait la Coupe du Monde qui se profilait et on était quand même en mars-avril. Cela a été beaucoup de travail. J’avoue que j’étais rentré vidé de cette semaine-là. Cela a été complexe, mais ça reste un grand souvenir. Et la classe de ce monsieur… Ces gens-là avaient une vraie reconnaissance. Quand il était en Angleterre, il m’est arrivé d’aller y voir un match quand j’étais au PSG : il était venu me chercher à l’aéroport et il s’occupait de moi pendant son week-end. Quand j’étais à Paris et qu’il venait, il prévenait systématiquement : il passait à la maison et il offrait des fleurs à ma femme. C’étaient des gens avec une vraie reconnaissance, comme Wagneau Eloi a eu une vraie reconnaissance aussi. »
Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens
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