1997-1998 - le RC Lens en route vers le titre : épisode 7 - OM - RC Lens
Il y a 20 ans, le RC Lens sortait d'une saison calamiteuse et se trouvait à l'aube d'une saison fantastique à l'issue de laquelle les Sang et Or arrachaient le titre de champion de France à Auxerre.
Pour fêter les 20 ans de cette saison exceptionnelle, MadeInLens.com vous propose de vous replonger dans cette saison au travers d'une série d'articles qui vous feront revivre les moments-clés de ce championnat.
Pour ce septième épisode de notre série « 1997-1998 - le RC Lens en route vers le titre », nous revenons sur ce match exceptionnel du Racing dans un stade Vélodrome en reconstruction avant la Coupe du Monde 1998. Entre un OM plutôt bien parti et promis à une belle saison et des Sang et Or offensifs mais qui n'ont pas confirmé leur succès initial contre Auxerre, la rencontre est disputée, âpre, mais ce sont les joueurs de Daniel Leclercq qui l'emportent finalement.
En raison de l'actualité chargée de ce début de semaine, nous avons décalé la parution de cet article du 22 au 24 août.
4e journée : OM - RC Lens : 2-3 (2-2)
23.753 spectateurs
Arbitre : Jean-Claude Puyalt
RC Lens :Guillaume Warmuz, Jean-Guy Wallemme, Frédéric Déhu, Éric Sikora, Yoann Lachor, Michaël Debève, Stéphane Ziani (José Pierre-Fanfan 83'), Philippe Brunel, Vladimír Šmicer, Anto Drobnjak (Wagneau Eloi 60’), Tony Vairelles
Entraîneur : Daniel Leclercq
Avant ce déplacement périlleux au Vélodrome, le bilan du RC Lens est mitigé : après la belle et prometteuse victoire contre Auxerre, les Lensois ont perdu contre le cours du jeu face à Strasbourg puis ont concédé un nul vierge à Bollaert contre Le Havre.
Autant dire que la visite sur la Canebière ne va pas s'apparenter à une promenade de santé. Les Olympiens sont invaincus après 3 journées (2 victoires et 1 nul) et, même si l'effectif actuel n'a pas l'aura de ses devancières, il comporte quelques noms bien connus de la planète football. Dans les buts, on retrouve l'international allemand Andreas Köpke protégé par Laurent Blanc, le libéro de l'équipe de France. Au milieu, Claude Makelele joue le rôle de gratte-ballon et Xavier Gravelaine est en charge d'animer la ligne offensive où on retrouve notamment l'ex-Lensois Titi Camara.
Du côté artésien, c'est l'attaque qui marche au ralenti. Anto Drobnjak, si efficace les saisons précédentes, n'a toujours pas trouvé les filets adverses. Pour ne pas arranger les choses, gêné par des problèmes de dos, le monténégrin ne s'est pas entraîné de la semaine et reste incertain jusqu'à quelques minutes de la rencontre. Finalement, Daniel Leclercq décide de prendre un risque en l'alignant au coup d'envoi.
Le début de match ne va pas rassurer le Druide. Dès la 5e minute, Laurent Blanc ouvre le score acrobatiquement à la suite d'un coup franc.
Ça commence plutôt mal mais Tony Vairelles va vite remettre les Lensois sur le droit chemin. Une accélération côté droit suivi d'un grand pont lui ouvre le chemin du but. Déséquilibré dans sa course par un défenseur olympien, il obtient un penalty tout à fait justifié. Qui pour le tirer ? Drobnjak bien sûr ! D'une frappe sèche en plein milieu du but, il permet aux Lensois de revenir au score et aussi d'inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs (16e).
Le match s'équilibre. Les Marseillais restent dangereux notamment par le duo Gravelaine-Camara mais les Lensois ne sont pas en reste. Sur une récupération au milieu de terrain, Stéphane Ziani adresse un amour de ballon à son copain Anto. D'un coup de tête smashée, le néo-Lensois inscrit le second but de son équipe. Les Sang et Or sont devant au panneau d'affichage ! (1-2 à la 35e). L'efficacité, qui leur avait fait défaut à Strasbourg, est cette fois-ci de sortie !
Piqué au vif, l'OM ne va pas tarder à réagir par l'intermédiaire de leur maître à jouer du soir, Xavier Gravelaine. Le fantasque milieu de terrain multiplie les actions de classe depuis le début de match. Et c'est grâce à une merveille de coup-franc en pleine lucarne qu'il permet aux siens de revenir au score juste avant la mi-temps (2-2 45e).
Si le spectacle est au rendez-vous, Rolland Courbis n'a pas vraiment l'air d'apprécier la prestation de ses joueurs. Il sort Colleter et Camara. Jambay et Marc Libbra les remplacent. Malgré ces deux changements, les Lensois ne s'affolent pas et continuent de jouer tous les coups à fond. Et sur un centre de Yohann Lachor, qui s'élève au-dessus de tout le monde ? Anto Drobnjak bien sûr ! Pour la troisième fois de la soirée, Andreas Köpke ne peut que constater les dégâts (3-2 56e).
C'est sûr, Daniel Leclercq va le dispenser d'entraînement toutes les semaines ! A bout de forces, le héros des Sang et Or laisse sa place à Wagneau Eloi. Ce dernier, feu follet de service, se crée quasiment dans la foulée une énorme occasion mais Köpke remporte cette fois-ci le duel et permet à ses coéquipiers de rester dans le match.
Bien entendu, les Marseillais se ruent à l'attaque pour arracher l'égalisation mais l'arrière-garde lensoise tient le choc. Alors qu'on joue les dernières minutes de la rencontre, un homme en noir va venir apporter son aide à l'équipe locale. Sur un contact (?) dans la surface de réparation lensoise, monsieur Puyalt désigne le point de penalty. Même certains Marseillais sont surpris ... Laurent Blanc se présente alors devant Guillaume Warmuz, marque un léger temps d'arrêt et place son ballon sur la gauche du portier lensois. Ce dernier se détend alors parfaitement et repousse la tentative de l'international français. Grâce à cet arrêt déterminant, Gus permet aux Sang et Or de remporter trois points précieux qui démontrent tout le potentiel de cette équipe.
A cet instant de la saison, les supporters s'enthousiasment avec cette équipe offensive et généreuse.
Jusqu'où peut-elle aller ? Nul ne le sait. Mais une chose est certaine : avec ces garçons, on ne va pas s'ennuyer cette saison !
Souvenir de Thomas
A l'été 1997, j'avais 14 ans et, comme tous les ans, je partais en colonie de vacances. Cette année-là, j'avais été retenu pour une colonie « football » à Bénodet, en Bretagne, avec des jeunes de toute la France. Je ne jouais pas en club, j'aimais bien jouer seulement et étais très loin du niveau affiché par la plupart des adolescents présents.
Nous étions dans des grandes tentes de 6 et, parmi mes voisins de chambrée, j'avais un Marseillais. Le RC Lens sortant d'une saison pourrie, je ne m'attendais pas à un exploit à Marseille et, ce soir-là, sur un transistor, une bonne partie de la colonie suivait avec ferveur les rencontres en multiplex, chacun supportant son club et j'étais le seul supporter lensois du groupe. S'il m'a énormément chambré lors de l'ouverture du score de l'OM ("à la Marseillaise" dira-t-on), il était moins fier lorsque Lens a mené 2-2, redevenu chambreur à 2-2, mais je n'oublierai jamais sa tête médusée, déconfite lorsqu'Eugène Saccomano a hurlé « But à Marseille !!!! », annonçant le triplé d'Anto Drobnjak. Après le pénalty de Laurent Blanc repoussé par Guillaume Warmuz, il a préféré quitter la soirée pour rejoindre son lit… Bizarrement, il ne m'a pas parlé pendant quelques jours…
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