Chamois Niortais - RC Lens : l'antisèche
En entame du championnat de France 2016/2017 de Ligue 2, le RC Lens a concédé le match nul sur le terrain des Chamois Niortais. Plutôt dominateurs sans pour autant mettre en grand danger leurs adversaires, les Artésiens ont frôlé la correctionnelle dans le temps additionnel, où la tête de Dabasse a fui, de peu, le cadre du but de Nicolas Douchez. Que retenir de ce premier match de la saison ? Quels sont les principaux enseignements de la première sortie sous les ordres d’Alain Casanova ?
Tour d’horizon avec l’antisèche du match sur MadeInLens.
ENTRÉE
Un 352 encore en rodage
Qui dit nouveau schéma dit temps d’adaptation. Après plusieurs années dans un 433 « mobile », capable de se transformer assez aisément en 442 « losange », Alain Casanova a apposé sa patte personnelle en distillant un 352 très italien (Juventus et sélection nationale). Le problème est que ce type de schéma, à trois défenseurs, est très exigeant et demande un travail tactique très important. Or, la culture tactique en France est assez limitée. J’en veux pour preuve que les schémas tactiques avec trois défenseurs sont très peu utilisés dans les équipes de jeunes, où l’indéboulonnable 433 règne en maître.
Cela débouche donc sur des joueurs ne disposant que de très peu de repères naturels en 352 et dont les mouvements ne sont pas toujours idéaux. Il faudra du temps et beaucoup de patience avant que cette nouvelle approche tactique soit parfaitement maîtrisée par les joueurs du RC Lens. A moins qu’Alain Casanova en revienne rapidement et décide un retour au 433. Perplexe.
PLAT DE RÉSISTANCE
Une première relance insuffisante
Dans la lignée des limites du 352 d’Alain Casanova, on peut évoquer la faiblesse de la première relance artésienne. Déjà visible lors de la rencontre amicale contre Arsenal, cette lacune a sauté aux yeux de bon nombre d’observateurs, vendredi soir. Le trio défensif Landre - Cvetinovic - Ba s’est montré incapable de sortir convenablement le moindre ballon. Si le Mauritanien a tenté, en début de seconde période, de verticaliser un minimum ses sorties de balle, il a dû se résoudre à revenir à l’essentiel au regard de son déchet technique dans l’exercice. Véritable premier relanceur, Loick Landre s’est contenté de petites passes à deux mètres en direction des joueurs à proximité (Cvetinovic, Bellegarde, Zedadka). Quant à Cvetinovic, il n’a pas réellement été impliqué dans cette phase de jeu.
Cette limite pourrait très vite devenir un gros problème pour le Racing. Niort l’a remarqué et ne s’est pas privé pour venir presser cette première ligne de relance en début de seconde période. Sans demander l’impossible au RC Lens, à savoir un premier relanceur du niveau de Leonardo Bonucci, il est essentiel de trouver une solution rapide à cette inquiétude légitime. Un autre défenseur central, plus technique, à l’instar de Taylor Moore, pourrait avoir un rôle à jouer. Inquiétant.
Une attaque stérile
Le RC Lens a débuté la rencontre sans le moindre avant-centre de métier, un problème insoluble tout au long de la rencontre. Après une première période poussive, Abdellah Zoubir est monté en puissance lors du deuxième acte. Mathias Autret a certes été sur courant continu, mais sans la moindre facétie permettant de faire basculer le match. Surtout, le Racing a manqué d’un référent. Un joueur capable de peser sur la défense, de servir de point d’appui à ses partenaires, de prendre la profondeur afin de proposer d’autres solutions qu’une simple passe dans les pieds. Teddy Chevalier et Kévin Fortune auront certainement leur mot à dire dans les semaines à venir. Problématique.
DESSERT
Les signaux positifs de la jeune garde
Certes, tout ne fut pas parfait, mais la jeune garde lensoise a été à la hauteur de l’événement. Titulaire au poste de latéral droit, Akim Zedadka a livré un match sérieux. Solide défensivement, il a sans doute manqué un peu d’audace dans sa participation offensive. Jean-Rincer Bellegarde a rendu une copie correcte et tout en sobriété devant sa défense. Toujours bien placé en position défensive, il a su colmater quelques brèches lorsque Bostock ou Zedadka abandonnaient leur zone. Quelques éclairs lorsqu’il porte le ballon, mais il semble capable d’encore plus s’il prend un peu plus confiance en lui. Quant à Mounir Chouiar, tout n’a pas été parfait dans son entrée. Cependant, le jeune milieu offensif artésien a démontré un vrai bagage technique qui devrait lui permettre de faire son trou au plus haut niveau. Encourageant.
L’ADDITION
Un comportement d’ensemble satisfaisant
En résumé, cette première levée du championnat de France de Ligue 2 2016/2017 a débouché sur une première sortie artésienne encourageante. Si tout n’est pas encore parfait, il y a une réelle volonté de mettre en place un jeu collectif s’appuyant sur une maîtrise collective et une mainmise sur le jeu. Cependant, certaines limites naturelles de l’effectif sont apparues au grand jour dans un schéma tactique qui ne pardonne pas la moindre faiblesse. Il reste donc du travail avant de trouver le « juste équilibre » et de permettre au Racing de surfer sur la voie du succès. Quoi qu’il en soit, les hostilités sont lancées et nous attendons avec impatience la prochaine opposition, contre Tours, vendredi prochain au stade Bollaert-Delelis. En espérant déceler, d’ores et déjà, des signes de progrès dans le camp artésien. Avenir
Commenter cette actualité (...)