Sylvain Robert : « Si une solution juridique permet de faire sortir Hafiz Mammadov pour permettre au RC Lens de s’en sortir, il ne faut pas s’en priver »
Comme nous vous le proposons régulièrement sur MadeInLens, notre rubrique « La Parole à » vous propose des interviews de personnalités qui nous apportent leur point de vue sur le Racing Club de Lens ou le football en général.
Après une première partie d’interview consacrée à l’Euro 2016 à Lens et au stade Bollaert-Delelis, MadeInLensa souhaité interroger Sylvain Robert sur le RC Lens, qui réalise une saison correcte sur le terrain mais connaît toujours de sérieuses difficultés au niveau extrasportif.
Après l’Euro, il y aura le retour au championnat. Y aura-t-il une équipe dans le stade Bollaert-Delelis la saison prochaine ?
« Je suis comme tout le monde. Je suis les épisodes. Ma grande difficulté, comme pour tout le monde, vient du fait que les informations sont rares. J’ai, comme tout le monde, suivi avec intérêt une possible reprise du club par Grégory Maquet. Tout tourne toujours autour d’une même personne : Hafiz Mammadov. Va-t-il venir ? On n’en sait jamais rien. A son crédit, on peut rappeler qu’il a mis 24 ou 25 millions d’Euros dans le club. S’il ne l’avait pas fait, on ne parlerait plus du Racing. Toute la difficulté vient de son silence actuel. Pourquoi ne dit-il rien ? Le plan de Grégory Maquet semblait tenir la route. Le Racing attire encore. Il ne faut pas gâcher les chances de reprise. Tant de clubs sont tombés faute de repreneurs… Le RC Lens n’est pas dans cette situation. Lens est un nom qui parle dans l’inconscient collectif du football. Il ne faut pas gâcher cette chance. Il ne faut pas manquer ce rendez-vous. Si une solution juridique permet de faire sortir Hafiz Mammadov pour permettre la pérennité du club, il ne faut pas s’en priver. »
Il y a quelques semaines, Grégory Maquet a affirmé qu’il vous avait rencontré. Est-ce vrai ?
« C’est vrai. On s’est vu trois fois. On a parlé de beaucoup de choses. Nous n’avons pas parlé énormément de son plan de reprise, mais plutôt des relations entre le club et la ville. Il a également parlé de son projet d’entreprise. Grégory Maquet est un chef d’entreprise. Il a un projet sportif et un projet économique pour le club. J’ai rencontré trois fois Grégory Maquet. Son projet est plus structuré que celui d’Hafiz Mammadov que je n’ai vu que 15 minutes, même s’il a mis 25 millions. »
Comme les supporters lensois, vous êtes donc dans l’incertitude concernant le dossier du Racing ?
« Je suis le dossier avec attention, chaque jour. Le RC Lens n’est pas un petit sujet. On ne le traite pas à la légère. En même temps, c’est un sujet privé. Les relations de la ville avec le club sont contractuelles. Ce qui nous importe, c’est que le club demeure à un niveau professionnel. Il faut que le club vive. Il y a des salariés, des jeunes en formation, un public. Il y a beaucoup de choses à sauver. »
Un mot sur la saison sportive du club Sang et Or ?
« Si Lens n’avait pas eu ces difficultés financières, il n’aurait pas fait appel à ses jeunes. Ils nous donnent de la fraîcheur dans le jeu et dans l’esprit. Certains joueurs n’auraient peut-être jamais percé sans ces difficultés. Il faut bien dire qu’à une époque, c’était les transferts qui faisaient l’équipe, et non pas le centre de formation. Ces difficultés ont imposé un nouveau mode de fonctionnement au club. Le bilan est positif : ces jeunes ont tenu une demi-saison en Ligue 1 la saison dernière. Avec des moyens encore plus faibles, ils sont dans le haut de tableau cette année. Quand on parle du Racing, on ne parle pas que de l’équipe première mais aussi des équipes de jeunes. »
Propos recueillis par Pascal Guislain pour MadeInLens.com
MadeInLens vous donne rendez-vous troisième et dernière partie de l’interview de Sylvain Robert, consacrée cette fois-ci aux projets autour du stade Bollaert-Delelis.
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