Les six mois de Stéphane Besle au RC Lens : « des couilles ! »

Stephane Besle RC Lens 05
Stéphane Besle referme sa page lensoise... pour la deuxième fois de sa respectueuse carrière. Comme lors de sa première, il s’en va sans faire de bruit. Sur la pointe des pieds. Personne n’a osé le retenir.

Le communiqué, laconique, résume à lui seul son bref passage en Artois. Deux phrases. 154 caractères. Même pas un petit « bon vent à lui » d’habitude écrit. Cet enfant du Racing Club de Lens subit une seconde déconvenue. Il jouissait pourtant de valeurs appréciables et appréciées des supporters. Ces séduisants arguments ont aussi eu sa tête. On se souviendra simplement d’un mec à la mentalité exemplaire, à la combativité inébranlable. Un joueur qui, du haut de ses 32 ans, portait fièrement ses « couilles » !

Le public de Bollaert-Delelis l’oubliera assez rapidement pour ses qualités de défenseur. Il occultera aussi ses relances et placements approximatifs. En revanche, difficile de tirer un trait sur l’homme. Le seul qui, en août dernier et à l’issue d’une prestation calamiteuse de ses équipiers face au Havre, prend le micro. Devant une Marek électrique, explosive, Stéphane Besle parle au nom du club. Stéphane Besle ne faillit pas. Rien ne l’y oblige. Il n'a renfilé la tunique Sang et Or que depuis deux mois. Un homme couillu.

Quelques semaines plus tard, il sort des habituels poncifs qui envahissent les discours. « Nous sommes des petits cons », lâche-t-il à l’issue d’un piètre spectacle offert par sa formation. A Ajaccio, le RC Lens n’a su ramener qu’un point à 11 contre 9. Stéphane Besle ne décolère pas. Antoine Kombouaré, lui, ne digère pas. La sanction est immédiate. Il est écarté. Officiellement, il s’agit d’un choix « sportif ». A la question de savoir si la mise à l’écart du robuste défenseur lensois avait un lien avec sa sortie médiatique, le coach s’emportait. Notre confrère Joël Domenighetti se trouvait blacklisté. Reste que depuis ce fait, Stéphane Besle n'a joué que 11 petites minutes. A la décharge du technicien lensois, le sportif répond présent. Un choix guère critiquable.

Stéphane Besle ne portait pas le brassard. Il n’avait pas le rôle mais l’envergure d’un leader. Capitaine de route, il était écouté et aimé au sein du vestiaire artésien, et ce même s'il évitait de se mettre en avant. Discret aussi, en retrait parfois. Mis au placard, à l’instar d’autres éléments, il n’a eu d’autre choix que de quitter le Bassin minier. Barré par une concurrence trop acerbe lors de ses débuts, il a cette fois fait les frais de l’entraîneur en place et de l’émergence de quelques jeunes. Couillu mais malchanceux. Bon vent Steph’ !

Laurent Mazure


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