La Parole à : Luc Piralla (commissaire de l'exposition RC Louvre)

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Depuis le 16 avril et jusque novembre prochain, le Louvre - Lens propose une exposition baptisée « RC Louvre ».

Organisée en parallèle de l'Euro 2016 à Lens, cette exposition rassemble de nombreux objets et témoignages de la passion des supporters du RC Lens au stade Bollaert-Delelis, collectés durant quelques semaines pendant l'été et l'automne 2015 auprès du public Sang et Or, mais aussi des vidéos d'archives de matchs importants de l'histoire du club lensois.

A cette occasion, et comme nous le faisons régulièrement dans notre rubrique "La Parole à", MadeInLens a rencontré Luc Piralla, directeur par intérim du Louvre-Lens et commissaire de l'exposition, qui revient sur l'origine et la philosophie de la collecte et quelques éléments que le public peut y retrouver.

Comment est née l’idée d’une exposition au Louvre Lens sur le RC Lens ?

« C’est l’Euro qui en a été à l’origine. On s’est dit, comme pour la collecte 14-18, pourquoi ne pas faire une collecte et voir ce que les supporters ont chez eux ? Des objets, des témoignages… il y a tellement à dire de cette passion qu’est le football à Lens… Cette recherche nous a permis de nous pencher sur le supportérisme en France mais plus particulièrement à Lens, ville hôte. Cette expo est la conséquence de cette recherche de mémoire. Très vite, nous avons eu des retours. Nous ne sommes pas loin du stade Bollaert-Delelis. Nous sommes dans le pavillon de verre, à deux pas du stade que l’on voit très bien. Le projet de collecte a donc vite pris forme alors que, dans les autres sites, ils n’ont pas eu ces retours. »

D’autres collectes vont avoir lieu dans d’autres villes hôte ?

« Oui, d’autres villes, comme Toulouse, sont actuellement en plein travail. Nice, avec son musée national du sport, le fait également. Bordeaux aussi. Nice travaille plus dans le domaine du sport et de l’Euro. Pas autant que Lens et son travail d’histoire locale. Le musée de Lyon travaille sur la relation foot et religion. Nous sommes la seule exposition à présenter les résultats de la grande collecte Euro 2016… »

Cette expositione est-elle amenée à voyager ?

« Non, pas en tant que telle. Elle ne va pas voyager. Par contre, les témoignages et certains objets iront à Nice au musée national du sport. Qui sait si les différentes collectes en France ne vont pas amener la création d’une autre exposition… »

Donne-t-on facilement des objets quand on est supporter ?

« Tout dépend de l’âge ou de la situation familiale. L’exposition montre le caractère patrimonial de la passion du foot. La passion se transmet de la mère à l’enfant ou du père à l’enfant, du frère à la sœur. Si cette transmission cesse. Si, par exemple, le fils habite trop loin ou n’a pas la passion du foot, le père donne alors plus facilement pour que l’objet reste vivant. »

Avez-vous eu un bon retour pour votre appel au don ?

« On a eu plus de 70 personnes qui ont répondu à l’appel. Cela représente 20 heures de témoignages et de captations. Si 70 personnes, cela peut sembler peu par rapport au public de Bollaert-Delelis, ces 20 heures nous donnent de la matière pour pouvoir travailler un certain nombre de sujets. Nous sommes donc assez satisfaits. Je rencontre mes autres collègues des autres villes hôtes, je ne suis pas certain du tout qu’ils soient capables d’avoir autant de retour que nous… »

Vous avez fait pleurer Georges Lech…

« Je crois qu’il s’est presque fait pleurer tout seul… Les anciens ont pu nous raconter leur histoire avec ce club qui les a vus grandir. Georges a vu une vidéo dans laquelle il se rappelait qu’il était venu à Lens pour que son père ne soit plus au fond de la mine mais qu’il remonte au jour et le directeur sportif de l’époque, Henri Trannin, avait réussi cette performance. Ces témoignages nous ont rappelé ce lien si particulier entre le club de foot qu’est le RC Lens et la population locale. Lens n’est pas un club comme les autres. Les Houillères ont laissé des traces dans l’histoire locale. »

Quel objet vous a le plus surpris ?

« En termes de surprise, on n’avait aucune idée sur ce qui pouvait nous être apporté. Toutefois, nous avons eu des objets auxquels on ne s’attendait pas. Nicolas Zalewski nous a amené un tabouret. Il lui a été fabriqué par son grand-père pour qu’il soit plus grand et qu’il puisse voir la rencontre dans le Kop de la Marek, malgré sa petite taille. Cet objet indique clairement qu’à Lens, on va plus tôt qu’ailleurs au stade. Cet objet-là, je l’aime beaucoup. Je pense que cette exposition est à voir et à revoir. Elle est tellement riche… Il y a notamment trois heures de vidéo. Il me semble difficile de la voir en une seule fois. Il faut prendre le temps pour tout connaître. »

Jusqu’à quand dure cette exposition ?

« Jusqu’au 7 novembre, si on pense avoir le temps, il faut savoir que le temps passe vite. Pensez à venir vite pour ne pas manquer. Je tiens à préciser que cette expo n’explique pas l’histoire du club. Par contre, on peut revivre quelques moments-clés comme la finale de la Coupe de France 75 ou RC Lens - Lazio. Ces rencontres ont un sens pour les supporters. »

Propos recueillis par Pascal Guislain pour MadeInLens


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