La parole à : Johnny Fudal, auteur de « Star des années 2050 »

Star des annees 2050 MadeInLens
Régulièrement, au travers de notre rubrique « La Parole à », MadeInLensvous propose des interviews de personnalités qui nous apportent leur point de vue sur le Racing Club de Lens ou le football en général.

Ce mercredi, nous vous proposons de découvrir l'univers de Johnny Fudal, supporter lensois exilé à Lyon depuis 2010.

Surtout, il est l'auteur du livre Star des années 2050, un roman d'anticipation et de fiction dans lequel il évoque une version futuriste du football dans 35 ans, entre suprématie des pays asiatiques, ligues fermées et imbrication forte des supporters dans la gestion de l'équipe via les réseaux sociaux.

 

Depuis ton jeune âge, tu es donc supporter lensois ?

« Oui, depuis que je suis tout petit. Je suis né à Tourcoing et j’ai vécu dix ans à Liévin, dans le quartier de Calonne. Ça fait cinq ans maintenant que je suis à Lyon, mais je suis toujours autant supporter du Racing Club de Lens. »

Quand on est de Tourcoing, on est plutôt supporter lillois, non ?

« Non, quand on connaît un peu le football, on est supporter lensois (rires). »

Supporter donc, mais exilé.

« Je suis toujours les infos et les matchs. La saison dernière, j’étais allé voir Lyon – RC Lens dans le parcage lensois avec une section de supporters e la région, les Chti Boys 69. Et c’était un coup de chance car on avait battu l’OL avec un but de Lalaïna Nomenjanahary. J’avais fait la même chose la saison précédente en Coupe de France, où on gagne en prolongation, et j’étais aussi dans le parcage. J’attends le prochain Lyon – Lens quand on remontera en Ligue 1. »

Comment est venue l’idée d’écrire un livre ?

« Ça fait longtemps que j’adore l’écriture. J’ai fait un stage sur un site lensois et j’ai eu des petites amorces d’écriture. Avant, j’avais fait des études de lettres modernes. J’adore écrire, j’ai un peu d’imagination. Un jour, je me suis dit que, si je compilais ces flashs d’imagination que j’ai, ça pourrait être intéressant. A la base, c’était pour moi, je ne devais pas le partager. Après, c’était partagé sur un forum de football. Par la suite, j’ai été contacté par un éditeur qui m’a dit : « Les premiers chapitres sont pas mal. Si vous voulez, on écrit un bouquin et le sortir ; nous, on peut le sortir et vous soutenir. » On a une version numérique en PDF et une version papier en vente sur Chapitre. »

Quelle est la thématique de ton ouvrage ?

« La thématique centrale, c’est l’avenir du monde du ballon rond en 2050. Que se passe-t-il à ce moment-là ? On découvre qu’on n’a plus de clubs mais des franchises comme en NBA, qu’on n’a plus de Ligue 1 – Ligue 2 mais des ligues fermées comme avec les grands clubs « européens ». Les grandes franchises sont rachetées par des grandes entreprises, des multinationales principalement asiatiques car les plus grands pays riches sont la Chine, l’Inde, le Japon et le Qatar ont racheté tous les gros clubs, mais pas le RC Lens. On obtient donc une ligue où, chaque week-end, on a des matchs de Ligue des Champions, histoire de faire vendre le football. Depuis que la marque de jeux vidéo EA Sports a racheté la FIFA, on est dans un football orienté très business, mais aussi avec beaucoup d’interactivité, comme dans le jeu vidéo. Quand un joueur est hors-jeu, le terrain s’illumine en rouge pour l’indiquer comme on peut le voir aujourd’hui dans les ralentis de matchs. Après, on a les compositions via des SMS et les réseaux sociaux, les changements faits en incluant des bonus et malus sur les réseaux. Un joueur qui atteint un quota de malus va sortir du terrain pour faire entrer celui qui est le chouchou du public au niveau du banc...

Du coup, l’histoire commence avec l’équipe de France qui est devenue une équipe amateur car tous les grands joueurs sont partis jouer au Qatar, au Japon, en Inde ou en Chine. Du coup, en France, on n’a que des joueurs amateurs, des ouvriers qui jouent au football pour le plaisir et qui sont en passe de se qualifier pour le mondial de football 2050 au Canada. Ils sont en barrages intercontinentaux et vont se qualifier. La grande particularité de ce mondial, c’est qu’EA Sports a fait les choses en grand en construisant un stade sur Mars pour la finale. »

A ton avis, est-ce pure fiction ou y a-t-il des éléments plausibles ?

« Un peu des deux. Les ligues fermées, les franchises, on va y avoir droit. La planète Mars, c’est un délire mais, en 2022, il y a le projet Mars One pour emmener des personnes vivre sur la planète Mars. Je me suis dit qu’en 2050, on pourrait bien y jouer un match de football. Pourquoi pas.

Après, ça part sur de la fiction, de l’irréel, mais qui pourrait finalement être réel. Ce n’est que dans 35 ans. Et il y a 35 ans, on n’aurait jamais pensé qu’on aurait des community manager, des réseaux sociaux, que le football serait aussi populaire, que l’équipe de France deviendrait championne du monde… Aujourd’hui, en 2015, on ne sait pas de quoi le football sera fait en 2050. On risque d’être sur le modèle américain, avec un sport plus orienté sur le divertissement que sur du sport pur. »

Et la situation du RC Lens, qu’est-ce que ça t’inspire ?

« Ça m’a inspiré la dernière partie du livre où une petite nation a réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde, quelques années après l’histoire. Or il faut alors pouvoir avancer des garanties financières. Ça a été créé en plein feuilleton Hafiz Mammadov l’année dernière, où j’ai grossi le trait et je m’en suis inspiré. L’actionnaire qui était là pour aider le Québec (qui est indépendant sportivement à cette époque) fait des chèques en blanc, est une fausse personne qui s’est déguisée avec une moustache. Derrière, on part sur l’épisode de Luzenac et du RC Lens, mais à l’échelle du Québec en 2050 et pour la Coupe du Monde. »

Propos recueillis par Pascal Guislain pour MadeInLens

Retrouvez l'ouvrage de Jonnhy Fudal « Star des années 2050 » sur le site de la librairie Chapitre


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