En plein dans le MIL : La montée en Ligue 1, réalité ou doux rêve ?

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Durant cette semaine, MadeInLensvous propose un débat sur la montée. Après un début de saison catastrophique, le Racing Club de Lens semble lancé à la poursuite d'une troisième place qui lui tend aujourd'hui les bras, ne se trouvant plus qu'à trois petites longeurs. Mais, la possibilité pour les Sang et Or d'accrocher une montée en fin de saison relève-t-elle de la réalité ou d'un doux rêve ?

Pour réponde à cette question, Laurent Mazure et Thomas Vandaële sortent leurs arguments. Vous, chers lecteurs, faites-en de même en venant débattre avec nous via les commentaires ci-dessous ou les réseaux sociaux, on vous attend !

 L’avis de Laurent Mazure :

Oui, le RC Lens peut monter. Non, ce RC Lens ne terminera pas sur le podium. Partons de ce point. En l’espace de quelques mois, les Sang et Or ont su déjouer tous les pronostics. Fin juillet dernier, au regard de la faiblesse apparente du collectif et, surtout, d’un recrutement raté, je percevais mal le Racing version 2015-2016 viser autre chose que le ventre mou. Après deux mois de compétition, il fallait même parler maintien. Et puis, et puis…un groupe est né. Un collectif s’est soudé. Depuis octobre, il fait face.

Toutes les lignes ont hissé leur niveau. La faiblesse collective s’est transformée en une cohésion spectaculaire. Les jeunes émergent. Le casting estival raté a pris la porte et/ou se trouve rangé dans les rayons de la Gaillette. Sur le pré, ce n’est pas toujours beau. Pas toujours "orgasmique" mais ça gagne. Ce Lens prend ses points. Beaucoup sont arrachés dans les derniers instants. De la simple chance à un signe, il n’y a qu’un pas. A 13 journées de la fin, la bande d’Antoine Kombouaré ne pointe qu’à trois longueurs du podium. Tout est permis. Même ce doux rêve.

Mais il est encore temps de se réveiller. Pour le supporter, croire en l’élite répond à une logique implacable. Semaine après semaine, il est vrai que nous affirmons que cet état de grâce (appelons un chat un chat) ne durera pas. Sauf que les Artésiens n’ont perdu qu’une fois sur les 15 derniers matchs. En élargissant notre spectre, affirmons simplement qu’il reste un ticket. Dijon et Nancy ne devraient pas rater la montée. Sur la ligne de départ, Le Havre, Clermont, le Red Star, Metz, Lens et Auxerre. Un seul élu pour 6 candidats.

Dans le jeu, difficile de faire pire que le Racing. A l’exception d’une belle première mi-temps contre Bourg-en-Bresse en décembre, d’une autre alléchante contre Brest, il est difficile de dégager une domination outrancière des coéquipiers de Wylan Cyprien face à leurs adversaires. De plus, les Artésiens ont montré leur limite face aux cadors (ou concurrents directs). Nancy a été malmené à Bollaert en novembre. Mais même bousculé, l’ASNL n’a pas craqué. Dijon a également été secoué. Mais le leader de l’antichambre n’a pas perdu. Au Havre, les Lensois n’ont pas existé et ont logiquement été balayés. Lens a arraché 3 points contre Tours et le Red Star sans vraiment les mériter.

Pas convaincu ? Depuis de trop longues semaines, l’absence d’un banc handicap Antoine Kombouaré. L’entraîneur lensois ne peut faire tourner comme il le souhaiterait. Ce collectif n’a aucune marge de manœuvre. Ce n’est pas le dernier mercato qui l’a renforcé, au contraire. La fraîcheur jouera un rôle prépondérant dans le fameux sprint final. La fraîcheur physique et mentale. Le RC Lens a-t-il les armes ? Pas certain. D’autant que d’ici-là, il faudra affronter de redoutables adversaires. Clermont, Auxerre ou encore Nancy. Un déplacement à Nîmes, l’autre à Sochaux. Avant de recevoir Metz et Christian Bekamenga pour l’ultime levée. Mais dans 13 journées, il y a fort à parier que la formation chère à Gervais Martel terminera en roue libre, à une tranquille 7e place. Et ça, déjà, c’est miraculeux.

 

L’avis de Thomas Vandaële :

Le Racing Club de Lens peut-il monter en fin de saison ? Maintenant que le projet des deux montées au lieu de trois semble enterré, concentrons-nous sur la possibilité pour le RCL d’accrocher cette fameuse troisième place. Troisième place seulement ? Oui, car dans l’absolu, Dijon et Nancy semblent intouchables cette saison et se dirigent vers la Ligue 1 au rythme d’une escorte présidentielle !

En tentant de se détacher un peu des résultats récents, si on revient sur la saison du Racing, il est légitime de croire en la bonne étoile artésienne. Un effectif très largement remodelé, des matchs de préparation effectués en grande partie avec les joueurs de CFA, un début de saison catastrophique, une équipe qui a touché le fond… puis qui est remontée, au point de ne plus se trouver qu’à 3 petits points du FC Metz, actuel troisième de ce championnat. Lens, c’est également une dynamique presque incroyable, avec une seule et unique défaite en 15 matchs de championnat. Imaginez un peu le supporter tombant dans le coma en septembre qui se réveille aujourd’hui… Il y a de quoi demander à y être replongé immédiatement tant la situation semble inimaginable !

Donc Lens est sur une dynamique plutôt correcte, si l’on excepte le faux-pas au Havre, mais celle-ci va être confrontée à un élément majeur : le mercato raté. Quand les concurrents directs se renforçaient avec par exemple un Christian Bekamenga signant un retour en forme tonitruant au FC Metz ou, dans une moindre mesure, Fernando Aristiguieta venant renforcer le secteur offensif du Red Star FC alors qu’il fut annoncé à Lens, le Racing se contentait de voir deux éléments partir sans remplacement. Aujourd’hui, au gré des blessures, on se retrouver avec le jeune Simon Banza comme seul vrai attaquant de pointe. Si le retour de Jonathan Nanizayamo est attendu, tout comme le fut celui de Pablo Chavarria, il va sans dire que l’effectif, notamment sur le plan offensif, semble trop juste pour atteindre un tel objectif. Oui, aujourd’hui les milieux de terrain marquent et participent au jeu, mais c’est valable quand l’opposition est faible et que ces demi ne sont pas obligés de suivre leurs seules prérogatives habituelles.

Face à ce manque de turnover et donc de solution, une éclaircie apparait dans le ciel du Pas-de-Calais : le calendrier. Eliminé prématurément de toutes les coupes nationales, mais ayant également déjà affronté sur la phase retour le leader dijonnais et les concurrents directs que sont le Red Star ou Le Havre, ou même encore Brest, Lens voit son calendrier s’alléger doucement. Les Sang et Or n’auront plus que des matchs le week-end et auront également pas mal de possibilités pour prendre des points en accueillant à domicile des mal-classés. C’est un fait, le calendrier roule pour le Racing jusqu’à la fin de saison.

Mais attention, si Lens s’approche du podium et semble en mesure de tutoyer la montée, c’est un leurre. Hormis quelques équipes, le championnat est d’une faiblesse sans nom et a du coup permis à Lens une remontée qui n’aurait pas eu lieu en Ligue 1 ou à l’étranger. Aujourd’hui, Lens se prépare pour un sprint final dans lequel les adversaires directs (Le Havre, le Red Star, Clermont ou Metz) semblent mieux emmenés. Comme en cyclisme, à un bon sprinteur, il faut un bon train, et celui du Racing semble trop faible pour bousculer la concurrence, la faute notamment à une gestion déplorable. Alors aujourd’hui, les Sang et Or vont espérer jusqu’à la dernière journée et nous empêcher de nous ennuyer dans une fin de championnat dans le ventre mou, mais le verdict risque d’être sévère. Je vois bien Lens terminer au pied du podium, à la 4e ou 5e place, battu sur le fil, la faute à un effectif décidément trop faiblard.


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