Défait par le Paris FC, le RC Lens dit adieu (ou presque) à la Ligue 1
Rapidement menés au score après une erreur de relance de Gbamin, les Lensois ont couru après le score durant l'ensemble de la rencontre, sans jamais parvenir à inverser la tendance. Cette neuvième défaite de la saison douche les derniers espoirs de montée, surtout après les succès du Havre (3-1 contre Nîmes) et du Red Star (1-0 contre Bourg-en-Bresse).
A deux journées de la fin de saison, le RC Lens se trouve désormais à quatre points du podium, il se pourrait même qu'il soit officiellement exclu de la course à la montée en cas de succès de Metz à Dijon.
RC Lens : Vachoux – Ikoko (Lala, 79e), Landre (cap.), Ba, Scaramozzino – Cyprien, Gbamin, Bourigeaud (Banza, 79e) – N’Diaye (Lalaina, 67e), Nanizayamo, Autret.
Paris FC : Thébaux (cap.) – Cantini, Lybohy, Pierre, Keita – Perreira de Sa, Jean-Tahrat, Gamiette, Bamba (Ayari, 70e) – Grange (Fauvergue, 83e), Diarra (Camara, 63e).
But : Jean-Tahrat (3e) pour le Paris FC.
Avertissements : Autret (53e) pour Lens ; Thébaux (25e), Camara (90e+3) pour le Paris FC.
Une entame catastrophique
Le "syndrome de Bollaert" aurait-il de nouveau tétanisé les joueurs artésiens ? Une semaine après l'accroc nîmois, les coéquipiers de Loïck Landre sont apparus très crispés, comme paralysés devant l'enjeu. Pris à la gorge par un bon pressing parisien, le RC Lens est vite mis en danger. Après une première situation chaude dans les premières secondes de la rencontre, le Racing donne le bâton pour se faire battre par le biais d'une relance manquée de Jean-Philippe Gbamin. A la réception de cette relance dévissée, Medhi Jean-Tharat reprend de demi-volée aux seize mètres et mystifie Jérémy Vachoux (0-1, 3e). Lens se retrouve rapidement et logiquement mené par la lanterne rouge du classement. Le début d'une longue et triste soirée pour le public du stade Bollaert-Delelis.
Incapable de sonner la révolte, les Nordistes subissent les assauts parisiens dans un premier quart d'heure particulièrement raté. Lancé en profondeur dans le dos de la défense, Cheick Fantamady Diarra tente sa chance mais manque le cadre (9e). Quelques minutes plus tard, c'est Romain Grange qui se retrouve seul aux seize mètres, sa frappe frôle la lucarne de Jérémy Vachoux (16e). Sans une certaine maladresse, les hommes de Jean-Luc Vasseur auraient pu faire le break et tuer tout suspense. Apathiques, les Lensois ne parviennent pas à porter le danger sur le but d'Alexis Thébaux. La première tentative digne de ce nom est à mettre au crédit de Benjamin Bourigeaud qui manque de peu le cadre (22e). S'ensuit une succession de centres qui ne trouvent pas preneur (13e, 29e, 32e) à l'exception d'une tête cadrée de Jonathan Nanizayamo mais qui n'inquiète guère le portier francilien (24e).
Les Lensois ont peut-être livré leur pire première période de la saison et regagnent les vestiaires la tête basse, sous les sifflets de la Marek.
Un sursaut sans conséquence
Le Racing revient des vestiaires avec de bien meilleures intentions. L'envie qui semblait faire défaut en première mi-temps est désormais visible. Cependant, les hommes d'Antoine Kombouaré frôlent la correctionnelle sur un contre emmené par Diarra. Alors que l'attaquant parisien filait au but, il est bien repris en dernier recours par Anthony Scaramozzino (49e). Déterminés à revenir au score, les Lensois pèchent par excès de précipitation. Face à un bloc parisien discipliné et bien regroupé, les approximations artésiennes se multiplient en milieu de terrain. Des passes ratées dans la phase de construction en passant par les centres mal ajustés dans la phase de conclusion, le Racing facilite la tâche de son adversaire en raison d'un criant manque de précision.
Puis, c'est Jordan Ikoko qui se signale sur une frappe déviée que Gbamin tente de prolonger devant Alexis Thébaux (60e). Si les Parisiens se contentent de défendre depuis le début du deuxième acte, ils demeurent menaçants en contre-attaque. Face à l'incapacité de ses joueurs à faire basculer le destin de la rencontre, Antoine Kombouaré procède alors à son premier changement. Peu en vue, Dème N'Diaye cède sa place à Lalaïna Nomenjanahary (67e). Si le Malgache tente d'apporter sa vivacité sur le front de l'attaque artésienne, il est rapidement rattrapé par le climat ambiant et tombe dans les mêmes travers que ses coéquipiers. Le Racing se montre réellement dangereux dans les dernières minutes de la rencontre. Wylan Cyprien touche la barre sur une frappe lointaine (81e), tandis que Loïck Landre manque l'égalisation à bout pourtant (90e+1).
Place à l’extra-sportif
Le RC Lens enchaîne donc une deuxième défaite de rang au pire des moments. Revenus de nulle part après un début de saison catastrophique, les Lensois payent certainement les efforts produits au cœur de l'hiver. Antoine Kombouaré est conscient que ses joueurs ont laissé échapper la montée en l'espace d'une semaine : « Le regret, c’est qu’on a voulu entretenir l’espoir jusqu’au bout, jusqu’au dernier match. Mais aujourd’hui, la montée, c’est fini. » Loïck Landre, particulièrement fébrile hier soir, emboîte le pas de son entraîneur : « Il ne faut pas se mentir, c'est terminé. On vient de prendre cinq buts en deux matchs. c'est un signe. » Hormis un concours de circonstance extrêmement favorable, le RC Lens n'évoluera pas en Ligue 1, la saison prochaine. Certes, Metz resterait à portée de tir en cas de défaite contre Dijon, mais Lens a aussi laissé échapper deux autres concurrents, en l'occurrence le Havre et le Red Star.
L'avenir du RC Lens se joue désormais en coulisses. La procédure de conciliation lancée, les candidats à la reprise du club avaient jusqu'à ce vendredi pour transmettre leur offre de rachat. Si Gervais Martel espérait encore une remontée du club pour mettre fin au processus, il apparaît désormais utopique d'espérer une telle issue. L'avenir du club devrait donc se faire par la voie juridique. Reste désormais à savoir quelle(s) offre(s) concrète(s) le conciliateur du tribunal de commerce de Paris va désormais transmettre à l'actionnaire majoritaire du club, Hafiz Mammadov. Charles-Kader Gooré, dont la transparence du dossier a été contestée, aurait bien transmis une offre de 2,5 millions d'euros. Cependant, des doutes demeurent sur sa capacité à réunir les fonds mais aussi sur leur éventuelle provenance. Quant au fonds de pension anglais, aucun élément concret permet de confirmer l'existence réelle d'une offre. Une offre de 8 millions d'euros a été évoquée ce matin dans la presse, une telle somme - uniquement pour racheter les actions de la Holding - apparaît comme assez farfelue au regard de la situation et du type de candidat à la reprise, à savoir un fonds de pension.
En cas d'échec du processus de conciliation, Gervais Martel pourrait être amené à déposer le bilan de la Holding, si cette dernière se retrouve en cessation de paiement. Un nouvel appel d'offre serait alors lancé et le mot de la fin reviendrait alors au conciliateur du tribunal de commerce de Paris, après examen des différentes candidatures. Quant à Hafiz Mammadov, il apparaît en position de faiblesse et semble dépourvu de levier juridique pour contrer le processus de cession. Le RC Lens est donc rentré dans le money time de sa saison, non pas sur le plan sportif puisque la montée est désormais inaccessible, mais bien en coulisses puisque l'avenir du club devrait désormais se régler par la voie juridique.
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