Ce RC Lens est-il à sa place ?

Evian Thonon Gaillard RC Lens defaite
Oui. Ne rentrons pas dans un questionnement inadapté. Ne dissertons pas trop longuement sur la question. Ne nous emmenons pas dans une hypothèse plus ou moins farfelue avec une réponse d’une franchise pas toujours adéquate par peur de froisser. Bref, ne tournons pas autour du pot.

Un constat

11e après 16 journées de Ligue 2, Lens semble est irrémédiablement condamné à jouer le ventre mou. Incapable de battre Niort mardi dernier à Bollaert-Delelis, le Racing n’a pas fait mieux à Ajaccio ce vendredi même s'il menait 1-0 à 11 contre 9... Les plus optimistes avaient pourtant assuré que le coup était jouable. Bah oui, Lens affrontaient 4 faibles équipes mal classées d’ici à mi-décembre : Niort, Ajaccio, Nîmes et le Paris FC. Pour le faible, dirons-nous simplement qu’ils approchent grandement du niveau actuel artésien. De pars les résultats que le contenu. Allez dire qu’un Nîmes est plus moche à regarder que ce Lens et vous n’y connaissez assurément rien à la Ligue 2. Le décor se plante aisément. 16 levées, 4 victoires. A un moment, le réaliste exclu d’emblée le pessimiste. La vérité est implacable.

Les causes

Parfois, le football se veut mathématique. Mieux vaut additionner que soustraire. A Lens, la soustraction marche apparemment mieux (au passage, merci le duo franco-azéri). Le schéma se veut explicite. Le Lens de 2013 n’a plus rien à voir avec celui qui a entamé l’exercice 2015 en Ligue 2. La grande majorité des joueurs a pris la poudre d’escampette. En 2 ans, le Racing a perdu Aleaddine Yahia, Yoann Touzghar, Jérôme Le Moigne, Alphonse Areola, Ahmed Kantari, Ludovic Baal, Marcel Tisserand, Alharbi El Jadeyaoui, Adamo Coulibaly, Danijel Ljuboja, Baptiste Guillaume… Rien que ça (et encore, il en reste). Soit un onze de départ en entier… et pas tiré par les cheveux.

Parmi les « cadres » dont Kombouaré peut encore compter, combien répondent-ils présents ? Loïck Landre semble loin de son meilleur niveau. Pablo Chavarria ne parvient plus à enfiler les buts, Pierrick Valdivia tricote plus qu’il ne domine le milieu lensois et, enfin, Lalaïna Nomenjanahary souffle le chaud et le froid. Mais les recrues dans tout ça ? Elles ont été choisies minutieusement par Antoine Kombouaré. Elles doivent sûrement être en état de dépanner. Mieux, de soulager, de faire progresser et de solidifier l’édifice.

Un recrutement raté

Lens a chopé un Guirane N’Daw dont personne ne voulait, surtout pas Metz son ancien club, bien heureux de refourguer la marchandise. Lens a enrôlé un serial buteur qui ne cadre plus (Christian Bekamenga). Lens a fait venir un robuste latéral gauche en la personne d’Anthony Scaramozzino. Il peine grandement à retrouver ses jambes européennes (Vignal style). D’ailleurs, ces 3 joueurs ont été mis au frigo par le technicien kanak. Tout sauf un hasard. Et le reste ? Joris Delle fait ce qu’il peut, au milieu d’une défense qui nage à reculons. Stéphane Besle prend de l’âge et manque de spontanéité (ça se voit). Patrick Olsen aimerait se montrer. Mais on ne voit que sa tête émerger depuis le banc. Ses jambes restent sous la couette depuis un combo râteau-roulette non digéré par AK. Devant, Jonathan Nanizayamo n’était pas le 3e attaquant de Tours pour rien.

Dieu Autret

Non, Lens compte surtout sur un Mathias Autret qui a miraculeusement signé en Artois (a-t-il été envoûté ?). Sur un Jordan Ikoko et un Kenny Lala plutôt satisfaisants. Et sur un Cvetinovic qui porte le rôle de taulier derrière. Arf, le voici blessé…

Des jeunes trop seuls

Inquiétant n’est-ce pas ? Ce Racing, déjà si jeune l’an dernier, doit compter plus que jamais sur son vivier. Benjamin Bourigeaud, Wylan Cyprien, Jean-Philippe Gbamin. Bizarrement un trio aligné contre Niort. Un trio qui montre tout son talent, son potentiel. Une sorte de poumon pour une équipe malade. C’est la force vive du club. La seule. Oh, il y a bien un tout jeune Taylor Moore ou encore un Aristote Madiani qui souhaiteraient percés. Ils doivent se contenter que de brèves apparitions, malgré leur rendement (surtout l’Anglais) excellents (quand ils jouent à leur véritable poste). Antoine Kombouaré a ses raisons que la raison ignore.

Un résumé donc : des cadres défaillants, 3 recrues fantomatiques, 4 moyennes et 3 convaincantes, plusieurs départs non remplacés à leurs justes valeurs, des jeunes peu mis en exergue, 3 cadres d’une vingtaine d’années sur qui tout repose, un génie. Vous l’avez cette réponse à notre question ?

Oui, Lens est à sa place.

Laurent Mazure


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