Qui était André Delelis ?

Le RC Lens est marqué par son passé et, par ses infrastructures, rend hommage à ses origines et à des figures marquantes de son histoire. Les noms des tribunes Tony Marek, Xercès Louis, Elie Delacourt, Max Lepagnot, Henri Trannin, en constituent quelques exemples. De même que le nom du stade : Félix Bollaert - André Delelis.

Qui était André Delelis ?

Né le 23 mai 1924 à Cauchy-à-la-Tour, André Delelis devient maire de Lens en 1966 jusque 1998. Elu député socialiste de 1967 à 1981, puis nommé ministre du Commerce et de l’artisanat sous le gouvernement Mauroy entre 1981 et 1983, il devient ensuite sénateur du Pas-de-Calais de 1983 à 1992.

Passionné par sa ville et supporter inconditionnel du RC Lens, il est l’un des acteurs majeurs de l’histoire du club dans les trente dernières années du XX^e siècle. C’est en effet lui qui est à l’origine du rachat du stade Félix Bollaert par la mairie en 1976. A cette époque, les Houillères n’ont plus les moyens d’entretien l’enceinte. En 1974, une convention de mise à disposition gratuite du stade entre les Mines et la mairie, avant qu’André Delelis et la ville de Lens ne décident de racheter le stade en 1976 pour le franc symbolique.

Sous son impulsion, le stade Bollaert est agrandi puis retenu pour recevoir plusieurs rencontres de l’Euro 2004. Les travaux portent la capacité de l’enceinte à 51 000 places. Toujours présent aux côtés du club, il siège au conseil d’administration durant de nombreuses années.

A ce titre, à l’été 1986, il est à l’origine de l’arrivée au club d’un jeune chef d’entreprise, fondateur du journal gratuit Le Galibot : Gervais Martel. Le RC Lens de l’époque est alors dirigé par Jean Honvault et se débat avec des difficultés financières. Au début de la saison 1988-89, après une défaite à Lille, Jean Honvault démissionne et laisse vacante la présidence du RC Lens. Et c’est André Delelis qui est l’un des principaux acteurs de l’arrivée à la présidence de Gervais Martel, alors âgé de 34 ans. L’ancien maire de Lens évoque de ce comité de gestion du club du 24 août 1988 dans l’ouvrage « Gervais Martel : fier d’être lensois »¹ :

« La personnalité de Gervais Martel s’imposait malgré son jeune âge. Il y a eu une espèce d’accord général. Et puis, entre nous, je pense que tout le monde était content de voir quelqu’un prendre la « patate chaude »… Il ne faut pas oublier que le Racing était dernier et que ses finances étaient loin d’être brillantes. Personnellement, je souhaitais cette candidature. Et Gervais s’est imposé. »

Quelques années plus tard, le maire de Lens démontre une nouvelle fois sa passion en étant l’un des fers de lances de la candidature de la ville pour accueillir des matchs de la Coupe du Monde 1998. Et c’est Gervais Martel qui, toujours dans « Gervais Martel : fier d’être lensois », rappelle le rôle d’André Delelis :

« Quand André Delelis m’a dit que Lens était candidate à l’organisation de plusieurs matchs de la Coupe du Monde, je ne l’ai pas cru immédiatement. Mais peu après, quand j’ai réalisé, j’ai compris que le Racing Club de Lens allait grimper dans la hiérarchie. Grâce à qui ? A André Delelis… »²

Et s’il cède son fauteuil de maire de Lens en 1998 à Guy Delcourt, André Delelis reste toujours aux côtés du RC Lens, infatigable supporter de son club de cœur au fil des années.

Après son décès le 4 septembre 2012, Gervais Martel évoque l’idée de modifier le nom du stade et d’apposer le nom de l’ancien maire à celui de Félix Bollaert afin de lui rendre hommage. Le 29 septembre 2012, le conseil municipal de Lens vote une délibération en ce sens. Le stade Félix Bollaert devient le stade Félix Bollaert – André Delelis.

Thomas

Photos :rclens.fr

1) Patrick Robert, Gervais Martel : fier d'être Lensois, éditions La Voix du Nord, 2005, p. 61
2) Ibid, p.134