Thiriez répond au collectif "SOS Ligue 2"
Alors que le collectif "SOS Ligue 2" s'oppose depuis un moment aux horaires de matchs fixés à 18h45, le président de la LFP, Frédéric Thiriez, leur répond dans une lettre relayée par le site Foot-National.
La lettre de Frédéric Thiriez :
A lire la pétition musclée qui circule chez les supporters de Ligue 2, la LFP et beIN SPORT s’apprêteraient à «tuer les stades de deuxième division» en avançant les matches à 18h45 le vendredi. Et de crier au «scandale», de dénoncer la «marchandisation du football», en menaçant de «monter à Paris» et de «boycotter» la nouvelle chaîne.
Permettez que je vous apporte, avec la franchise qui caractérise nos relations, les quelques éclaircissements que je vous aurais volontiers donnés, si vous les aviez demandés.
Premièrement, sachez que nous avions proposé aux chaînes intéressées par la Ligue 2 plusieurs horaires possibles pour le multiplex : le samedi après-midi, le vendredi soir et le lundi soir, en leur demandant de préciser chaque fois leur offre financière et l’heure souhaitée du coup d’envoi. Nous n’avons reçu de propositions que pour le vendredi 18h, le samedi 14h30 et le lundi 20h45. Les clubs ont d’abord écarté l’idée de jouer le lundi soir ou le samedi après-midi. Restait l'offre de beIN SPORT pour le vendredi à 18h, intéressante financièrement, mais avec les forts inconvénients que vous savez pour les spectateurs. C’est pourquoi cette offre n’a pas été retenue. Un petit groupe de présidents a été chargé avec moi de négocier avec la chaîne un horaire plus tardif, si possible 19h00.
Cette négociation a eu lieu le 13 juin. beIN SPORT, malgré notre insistance, n’a pas accepté 19h, mais 18h45. Pourquoi ? Parce que la chaîne, dont je rappelle qu’elle a sauvé le football de la faillite en investissant fortement sur la Ligue 1 après la défection d’Orange, diffuse son grand match de Ligue 1 à 20h45. Le multiplex de Ligue 2 ne pouvait donc pas débuter à 19h, sauf à déborder sur l’horaire du grand match. Nous avons donc tous accepté 18h45, dans l’ esprit de compromis qui animait aussi nos interlocuteurs. Par définition, un compromis ne satisfait complètement personne... Mais il permet d’avancer. Et nous ne reviendrons pas en arrière.
Deuxièmement, ne cédez pas trop, s’il vous plaît, à la facilité de la stigmatisation du «foot-business» et de la «marchandisation du football» ! Car il sera vite répondu que vos clubs en sont grandement bénéficiaires. Il ne vous a pas échappé que l’année dernière, la LFP a distribué aux clubs de Ligue 2 une somme de 93 m€ au titre des droits TV. Cela représente la moitié de leur budget. Sachant que les droits du championnat de Ligue 2 ont rapporté 10 m€, c’est un peu comme si la Ligue 1 rétrocédait 83 m€ de ses propres droits à la Ligue 2, finançant ainsi la totalité de la masse salariale des joueurs de Ligue 2. Cette solidarité, nous l’avons voulue tous ensemble et elle fait honneur au football professionnel français. Nous lui devons d’avoir, de l’avis unanime, la meilleure deuxième division d’Europe ! Raison de plus pour ne pas cracher dans la soupe… et pour accompagner beIN SPORT dans ses efforts, qui donneront à la Ligue 2 une exposition télévisuelle sans précédent.
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