Olivier Dacourt et "Je ne suis pas un singe", documentaire sur le racisme dans le football

« C'était au moment de la sortie de notre premier documentaire, le 6 janvier 2018 (Ma part d'ombre). Le même jour, Blaise Matuidi a reçu des cris de singe lors d'un match à Cagliari. Ça faisait écho à ce que nous a raconté Zlatan Ibrahimovic sur le racisme. Il a expliqué que ça avait été très compliqué pour lui quand il était plus jeune en Suède, parce qu'il ne s'appelle pas Svensson ou Eriksson. On ne s'attend pas qu'un mec comme Ibrahimovic parle du racisme puisqu'il est blanc. Quand j'ai vu ce qui était arrivé à Matuidi, je me suis demandé : qu'est-ce qu'il doit ressentir ? Finalement, l'arbitre n'a rien mis dans son rapport. C'est comme s'il ne s'était rien passé. Je me suis dit : c'est pas possible. »

Le racisme est un sujet extrêmement sensible et difficile à aborder dans le football : « Je l'ai vu comme tout le monde à la télé, mais pas vécu sur le terrain. Moi je faisais abstraction de tout ce qu'il y avait autour. Mon seul souvenir c'était en Alsace. Je me souviens du terme « Schwarzkopf », « tête noire ». Mais quand on est jeune, on ne comprend pas. (...) C'est un sujet sensible. Les joueurs n'ont pas envie de faire de vagues, généralement. Quand l'équipe de France a gagné la Coupe du monde, on a dit que c'était l'Afrique qui avait gagné. Je dis bravo à un mec comme Samuel Umtiti. Le fait que lui s'exprime là-dessus dans le documentaire, c'est exceptionnel. Je tairai les noms, mais il y en a qui ne m'ont même pas répondu. »