Marc Westerloppe au coeur d'une polémique liée au fichage ethnique au Paris Saint-Germain

Un fichage ethnique dans le recrutement

Le Paris Saint-Germain, pour qui l'ancien lensois assurait le recrutement en dehors de l'Île de France jusqu'en 2017, a lancé une enquête interne et confirmé l'existence d'un tel fichage, tout en assurant ne pas avoir été au courant. Les accusations portent plus précisément sur la catégorisation des joueurs sur les fiches mises à la disposition des observateurs, qui contenait une section « origine » proposant ainsi plusieurs choix : « Français », « Maghrébin », « Antillais », « Africain ». Un type de fiche déjà utilisé au RC Lens, apprend-on, avant que Marc Westerloppe ne parte au club de la capitale en 2013.

Est notamment visé un cas spécifique en 2014, celui de Yann Gboho, jeune milieu du FC Rouen sur lequel Marc Westerloppe aurait tardé à se positionner malgré la qualité du joueur.

Lors d'une réunion le 14 mars, il aurait alors déclaré : « On ne va pas revenir sur ce sujet. (...) Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris », ajoutant « Si le recrutement a été ouvert au national, c’est dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris, c’est une demande de la direction. »

La version du Paris Saint-Germain remise en cause ?

Une situation et des propos alors contestés en interne et qui mettent à mal la version du club parisien, qui affirmait ne pas avoir été au courant. Le directeur général délégué du club parisien, Jean-Claude Blanc, aurait ainsi été informé des propos de l'ancien Lensois, qui justifiaient d'un licenciement pour faute grave, lors d'une réunion le 16 juin 2014.

Lors de cette même réunion, la directrice des ressources humaines du PSG aurait également indiqué qu'Olivier Létang, directeur sportif, aurait tenu les mêmes propos. Marc Westerloppe aurait alors été convoqué à un entretien préalable à une sanction, avant d'être blanchi par le club parisien.

Formé au RC Lens en tant que joueur, Marc Westerloppe en a ensuite l'un des formateurs jusqu'en 2013. Il avait notamment détecté Wylan Cyprien et convaincu les dirigeants lensois de recruter le milieu de terrain, ou un certain Kylian Mbappé qu'il avait failli enrôle en Artois avant de jouer un rôle actif dans son arrivée à Paris. En dehors des implications juridiques d'une telle affaire (un tel délit est passible de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende), difficile de dire pour l'instant quelles en seront les suites pour le formateur, qui évolue désormais au Stade Rennais, dont le président n'est autre qu'Olivier Létang.

Source : L'Equipe