Francis Gillot : « Je n'avais plus l'énergie nécessaire »

- Pourquoi avoir coupé six mois après Bordeaux ?

« Je voulais souffler. Ça faisait neuf ans sans coupure... A un moment donné, il faut savoir dire stop. Il me restait un an de contrat. Mais je n'avais plus l'énergie nécessaire. J'ai préféré partir plutôt que rester et faire l'année de trop. »

- Le métier d'entraîneur ne laisse donc aucun répit ?

« Aucun, c'est tous les jours. Les joueurs peuvent récupérer. Les jours de repos, ils font ce qu'ils veulent. Pas le staff. Pour nous, il n'y a pas de week-end, c'est stade tous les jours. On joue samedi soir, on s'entraîne dimanche matin. Il n'y que le dimanche après-midi libre. Mais bon, on est tellement défoncé qu'on dort... Et lundi c'est reparti. Quand tu fais ça pendant neuf ans de suite, tu laisses des plumes. Tu es fatigué. Moins lucide. Ton corps a besoin d'une coupure, ta tête aussi. »

- Combien de temps pour récupérer ?

« Il a fallu trois mois. Pour les entraîneurs, les trêves sont trop courtes. Un mois, ça ne suffit pas. Moi en vacances, je dors toute la première semaine. Je peux aller dans n'importe quel pays, je ne le vois pas. Je dors tard le matin, je fais une sieste. Les journées passent et je suis dans mon lit. Puis il reste quinze jours. Entre le téléphone pour le recrutement et la préparation de la saison... C'est l'accumulation qui fatigue. Et entre les saisons, on ne récupère pas correctement. »