Nicolas Caraux : « Le Crédit Agricole en a décidé autrement »

Nicolas-Caraux-RC-Lens
Désormais à Greenock Morton en Scottish Championship (D2 écossaise), l'ancien gardien lensois Nicolas Caraux se confie pour L'Equipe. Il évoque notamment sa situation au RC Lens et son départ de l'Artois en juin 2012, les décisions du Crédit Agricole alors à la tête du club lensois, mais aussi les difficultés pour retrouver un club ensuite.

« Malheureusement, il y a eu les problèmes financiers et l’arrivée du Crédit Agricole. Et là… Ils ont réagi comme une banque quoi. Je sais que la situation était compliquée mais ils n’ont pas cherché à comprendre. Tous ceux qui étaient en fin de contrat ont dégagé, des employés, des formateurs. C’était dur de voir Lens dans cet état-là. Très dur. 

Après deux saisons en CFA, je pensais être prêté en National pour jouer à un niveau supérieur. J’ai eu deux clubs intéressés : Créteil et Paris FC. Problème, vu que Lens ne voulait pas me prolonger, un prêt n’était plus possible. J’ai longtemps parlé avec les dirigeants du club et les entraîneurs. Sportivement, eux pensaient que ça valait le coup pour tout le monde. Mais le Crédit Agricole en a décidé autrement on va dire. Pourtant, ouais, je n’étais pas à 10 000 euros par mois, loin de là (rires).

Pour faire simple, j’ai ensuite eu quelques touches mais il y avait toujours un problème. En Ligue 2, on me trouvait trop inexpérimenté. En National, j’étais trop cher. Vu que j’étais professionnel, je devais signer un contrat fédéral. Et même le minimum, « à la charte » comme on dit, c’est aux alentours de 3 500 euros. C’était trop pour les clubs de National.

J’aurais pu jouer en CFA mais… En fait, j’avais peur de ne plus jamais revoir le monde professionnel si je descendais trop bas et que je perdais mon statut pro. J’ai donc fait les stages UNFP où j’ai beaucoup appris, notamment en parlant avec les autres joueurs au chômage de leurs expériences. Plein revenaient de l’étranger, comme Philippe Billy qui était à l’Impact Montréal. D’autres avaient joué en Grèce, en Ecosse, à Chypre. Et moi qui étais totalement fermé à l’étranger, j’ai commencé à m’ouvrir. Avant, je me disais que ce serait un échec de devoir quitter la France pour jouer au football. En gros, j’aurais été un raté de ne pas réussir ici. C’est un peu français de ne pas vouloir quitter son pays aussi (rires). Puis en leur parlant, j’ai vu que ce n’était pas un échec. Au contraire. »


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