Nolan Roux parle argent sans complexe

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L'ancien attaquant du RC Lens, Nolan Roux, s'est confié au Figaro sur le côté financier du footballeur professionnel.

Il évoque ses débuts à la Gaillette jusqu'à son rôle de buteur titulaire au LOSC en passant par la gestion de son patrimoine.

 

 

 

 

Être footballeur professionnel, ça ressemble à votre rêve d'enfant?
«Oui et non. Je ne voyais pas ça comme un travail. Jusqu'à 14, 15 ans le foot était un hobby. Mon père a été joueur puis entraîneur. Il connaissait bien le milieu et ne m'a pas poussé quand on m'a proposé d'intégrer le centre de formation de Lens. Il savait que ce ne serait pas facile. Et c'était vrai, sur la vingtaine de jeunes qui étaient avec moi au centre de formation, la génération de 1988, nous ne sommes que deux à être professionnels aujourd'hui. Je suis resté en relation avec des amis, l'un est routier, l'autre travaille dans l'immobilier. Pour percer et durer, il faut beaucoup de travail, mais aussi du mental et de la chance.»

Vous vous souvenez de votre premier salaire?
«Au centre de formation, la première année, à 15 ans, je gagnais 400 euros par mois. Ensuite, j'ai eu un contrat aspirant, je gagnais 900 euros par mois. Je suis devenu professionnel à 20 ans avec 3 000 euros par mois. Deux ans plus tard, c'était 3 600. Ensuite, j'ai été transféré à Brest et là mon salaire est passé à 5 000 euros. C'est dans ce club, dans cette ville à laquelle je suis encore très attaché, que j'ai «explosé» sportivement. Mon salaire a suivi et est passé de 5 000 à 50 000 euros par mois. Et puis je suis arrivé à Lille, lors du mercato hivernal en janvier 2012 et aujourd'hui je gagne 120 000 euros par mois.»

Que dire à ceux que les salaires faramineux du foot font bondir?
«Je comprends. Quand je suis passé de 5 000 à 50 000 euros, ça a été un choc. Mais l'aspect financier récompense l'aspect sportif. C'est lui qui est le moteur. Jouer, c'est d'abord du plaisir. Sinon cela ne marcherait pas. Je n'oublie pas que je gagne énormément d'argent par rapport à beaucoup de gens, mais il faut être conscient que tout peut s'arrêter d'un jour à l'autre. On peut revenir de 100 000 à 10 000 euros ou à rien du tout après de mauvaises performances, une blessure. Rien n'est acquis.»

Comment gérer de tels montants?
«Il faut arriver à garder une certaine distance avec l'argent. Je crois que c'est une question de caractère et d'éducation. Depuis mes premiers salaires, j'ai mis de l'argent de côté. J'ai 25 ans, si tout va bien, j'ai encore une dizaine d'années devant moi pour jouer. Je ne sais pas encore ce que je ferai après. Mais je suis conscient qu'il faut que je construise mon patrimoine, celui de ma famille aujourd'hui. Mon père m'a appris que dans le foot tout va très vite, tout peut s'arrêter d'un coup, on est sur un siège éjectable.»

Sur quels placements misez-vous pour préparer l'avenir?
«Je place mes primes dans un contrat d'assurance-vie. J'essaie de répartir, de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. J'ai acheté en décembre la maison dans laquelle je vis à Lille. Je commence aussi à investir dans l'immobilier ou dans le cinéma pour défiscaliser et ne pas payer trop d'impôts. Il faut que je me donne les moyens de vivre, de faire vivre ma fille, quand je ne jouerai plus.»

Vous déléguez la gestion de votre patrimoine?
«Je m'appuie sur un conseiller financier de l'UFF, qui me propose des placements, qui met en place une stratégie. Mais je ne délègue pas, c'est mon argent, je ne veux pas qu'on fasse n'importe quoi avec.»


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