John Utaka : « Si Lens me demande de venir, alors oui, je viens »
La Ligue des Champions, l’époque Joël Muller, le début de Francis Gillot. Des buts rentrés dans l’histoire. John Utaka n’a rien oublié. Le Nigérian a démarré sa carrière européenne en Artois. Outre le RC Lens, le véloce attaquant a décroché un titre de champion de France à Montpellier, a traversé la Manche (Portsmouth), a pris ses quartiers en Turquie. Le voici aujourd’hui libre de tout contrat.
A 33 ans, John Utaka reste affûté et disponible. Comme l'ancien Lensois l’a été le temps d’une demi-heure d’un sympathique entretien.
John, après vos 2 saisons passées à Sivasspor, que devenez-vous ?
Comme je l’ai toujours fait, je m’entraîne. Je me prépare pour éventuellement être prêt à relever un nouveau challenge. Aujourd’hui, je m’entraîne sur un terrain à côté de Douai. Parfois dehors, parfois en salle de sport.
Vous avez terminé votre contrat cet été en Turquie. Une volonté de votre part ?
Effectivement, je souhaitais rentrer en France. J’ai réalisé ce que je voulais là-bas. Et lorsque le challenge se termine, il faut tourner la page.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Cela s’est très bien passé. La première année, nous nous sommes qualifiés pour l’Europe. Malgré tout, c’est devenu plus compliqué après. C’était « so-so », pas fameux quoi. Bien sans être exceptionnel. Sur un plan personnel, je me sentais plutôt bien. J’ai fait des efforts, comme d’habitude. J’ai essayé de progresser comme je le fais à chaque fois depuis le début de ma carrière. Et donc faire le maximum pour laisser une bonne trace de mon passage.
Un mot sur le championnat turc ?
Il est plutôt bon, loin d’être simple. Il est différent de la Ligue 1 en France. Mais vous savez, chaque championnat est différent. Il existe de belles équipes. Dans les stades, c’était chaud mais super, avec de nombreux fans, un peu comme en Angleterre. J’aime bien car ça te pousse à faire encore plus d’efforts.
Vous parlez de progression. A 33 ans, peut-on encore réellement progresser ?
Bien évidemment. Toujours même. J’ai le même état d’esprit qu’à mes débuts. La même discipline aussi. Le haut-niveau, c’est comme ça. Il faut respecter une certaine conduite.
Encore plus le cas maintenant ?
Oui, il faut faire attention. Ne pas manger n’importe quoi pour garder la forme. C’est pour cela que je parle de discipline. C’est un sacrifice à faire au niveau diététique, préparation. Ce n’est pas évident si tu ne t’entraînes pas avec une équipe. Il faut donc fournir des efforts supplémentaires. Moi, j’ai mon propre programme.
Lens, Rennes, Montpellier, l’Angleterre, la Turquie… auriez-vous aimé avoir une meilleure carrière ?
Je suis content déjà de ma carrière. Il m’est arrivé de belles choses dans chaque équipe. Finalement, quand tu regardes, le club dans lequel tu évolues n’est pas le plus important. Il faut simplement réaliser de belles choses. Un trophée reste un trophée, à Arsenal ou à Chelsea. Et puis j’en ai gagné à Montpellier, à Portsmouth, au Qatar et en Egypte. J’ai toujours essayé d’avancer.
Le titre du côté de Montpellier reste donc un beau souvenir ?
C’était magnifique (silence). J’étais heureux car j’ai passé beaucoup d’années en France. Et j’ai au moins gagné cela.
Vous avez aussi disputé la Ligue des Champions, dans l’Hérault mais aussi à Lens…
Oh que oui. Nous avions joué contre le Milan AC. C’était la belle époque. Nous avions une bonne équipe. On jouait aussi le Bayern. Il n’y a que de beaux souvenirs.
Dans une interview donnée l’an passé, vous considériez que votre but face au Milan reste le premier fait marquant dans votre carrière en Europe.
Au-delà de ça, l’ensemble du match fut beau. Je me rappelle de l’égalisation de Daniel (Moreira, Ndlr). Tout le monde était à fond. Cela restera dans ma mémoire, y compris mon but, oui. Parfois, il m’arrive de le regarder encore ce match.
Donc que du positif en Sang et Or…
On a fait de beaux trucs, honnêtement, avec les joueurs comme Guillaume Warmuz, Rigobert Song… Non, nous avions une belle équipe.
Depuis, Lens n’est plus le même club. Que pensez-vous de la situation actuelle ?
Parfois, le football se veut bizarre. Il y a des choses qui arrivent. Je suis triste, car c’est un grand club qui doit rester en Ligue 1. Ils ont quelques facilités notamment avec le centre de formation, de bons jeunes joueurs. Mais, c’est le football. Et à votre question, il n’y a malheureusement pas de réponse.
Lens vous appelle demain, allez-vous dépanner ?
Avec plaisir. Si Lens m’appelle, je viens. J’aime vraiment ce club. C’est certain. J’ai débuté professionnel en Europe du côté de Lens. C’est un club à part pour moi. Il ne faut jamais oublier le passé. Néanmoins, il y a beaucoup de paramètres. Je ne décide pas. Mais si le club me demande de venir, alors oui, je viens.
La Ligue 2 vous conviendrait-elle si la L1 vous fait les yeux doux ?
C’est certain que je préfère la L1. Le compétiteur que je suis prend toujours le dessus. J’ai des objectifs. J’ai encore de belles choses à faire. Et la compétition m’intéresse.
En France ou à l’étranger ?
En France, notamment.
Pour y finir votre carrière ?
On peut dire ça comme ça.
Propos recueillis par Laurent Mazure
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