Eric Sikora : « Je suis content de ce qu’Abdellah Zoubir a fait »

En difficulté ces dernières semaines, le groupe du RC Lens a également vécu la colère des supporters lensois et des soucis extrasportifs, notamment avec Abdellah Zoubir qui reste pris en grippe par une frange du public de Bollaert-Delelis. Pour Eric Sikora, ses joueurs ont été touchés par la colère du public lors du match contre Bourg-en-Bresse Péronnas et l'entraîneur des Sang et Or revient sur les sifflets entendus lors de la sortie d'Abdellah Zoubir contre Châteauroux, regrettant quelque part d'avoir remplacé le milieu offensif en fin de match.

« C’est un groupe qui a été touché. Quand tu les vois rentrer de l’échauffement avant le match contre Bourg-en-Bresse, quand tu les vois à la mi-temps et à la fin dans le vestiaire, je peux dire que les joueurs ont été très affectés et, aujourd’hui, peut-être qu’entre eux ça leur a donné de la force pour se réunir, se consolider encore un peu plus. C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas eu de joie ou de choses particulières sur les buts. Après, ça leur appartient. Je peux comprendre, même si les insultes envers eux continuent toujours.

De toute façon, c’est moi qui prend la décision de faire jouer Abdellah Zoubir : il est performant et il jouera. Sur la position du public, une partie a sifflé, une autre a applaudi. Des gens ont des positions mais, quoiqu’il arrive, ça ne me fera pas changer ma façon de voir Zoubir. Je suis content de ce qu’il a fait et il reste performant : c’est le principal. Je ne pensais vraiment pas qu’il y aurait ça. Si je me doutais qu’il y aurait un truc comme ça, je ne l’aurais pas sorti. On l’a sorti parce qu’il avait fait beaucoup d’efforts et on voulait apporter plus de fraîcheur et fermer avec Kévin Fortuné, c’est uniquement pour ça. Quand tu sors un joueur et qu’il prend ça dans la tête, tu te dis “si j’avais su, je ne l’aurais pas fait”. Mais Abdellah est assez solide pour passer au-dessus de ça. Quand il est sorti, je lui ai dit 2-3 mots, il doit aussi savoir qu’une partie du public sera comme ça avec lui jusqu’au bout : à lui de les faire taire par ses prestations. Je suis content de ce qu’il fait :  tu auras toujours une partie du public qui sera contente et une autre qui sera contre, tu n’empêcheras jamais les gens de vouloir critiquer, la critique est facile. Quand ce sont des sifflets, ça touche, mais il y a des paroles qui sont beaucoup plus blessantes sur certains joueurs et c’est un peu plus embêtant. Mais c’est comme ça : il faut faire avec, faire abstraction, être dans sa bulle et ne se consacrer qu’au football. »

Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) pour MadeInLens