Gervais Martel et la procédure du RC Lens et de Lorient contre Amiens
Contestée par le RC Lens et le FC Lorient, la montée en Ligue 1 de l'Amiens SC a fort peu de chances d'aboutir et a commis beaucoup de tort à l'image du club lensois, notamment auprès de ses supporters . Gervais Martel revient en détail sur ce qui a poussé le club Sang et Or à lancer cette procédure, notamment la volonté de défendre le club lensois.
Le président lensois évoque également le cas de Grenoble, monté en Ligue 1 « politiquement » au détriment d'un sauvetage du RC Lens en Ligue 1 en 2008, mais l'absence de cadeaux faits au Racing, omettant notamment la montée en Ligue 1 « en force » en 2014 après plusieurs refus de la DNCG face aux problèmes extrasportifs et financiers du RC Lens.
« J’ai appris, cinq jours avant le dernier match de la saison, qu’il y avait un certain nombre de problèmes au sein d’Amiens, notamment avec le rôle de son directeur sportif. J’en ai parlé avec un club qui jouait la montée et je n’ai pas voulu porter de réserve. Je suis quelqu’un qui respecte le sport et le terrain et on a fini quatrièmes. Sauf que, derrière, il y a eu un barrage entre Lorient et Troyes et que, cinq jours après le résultat du barrage, le club de Lorient m’a appelé en disant qu’il avait des éléments sur Amiens et que ce club était en faute car un directeur sportif ne peut pas être agent de joueurs. Lorient a voulu faire une réclamation et ça pouvait nous concerner, et dans les sanctions possibles, si le club d’Amiens n’avait pas été en règle, il peut y avoir un avertissement, un blâme, un retrait de points. Et quand on parle de retrait de points, ça veut dire que si on retirait des points à Amiens, Lens finirait non plus quatrième mais troisième, et là je suis pleinement dans mon rôle de défenseur de mon club.
Personne n’a jamais fait de cadeaux à Lens. En 2007-2008, à la fin de la saison, j’envoie une réclamation à la LFP avec un dossier fait par des avocats spécialisés à Paris. Ce dossier a été déposé au conseil d'administration de la Ligue. Ce dossier portait sur le fait que 40 % des parts de Grenoble étaient vraisemblablement détenues par la mafia japonaise. Je donne le dossier, et j’ai été retoqué. Grenoble est monté pour des raisons politiques, je peux le dire maintenant parce qu’il y a prescription. Un nouveau stade était construit, avec un nouvel actionnaire qui avait promis. Résultats, il a tellement promis que le club a explosé en plein vol un an plus tard. Avec le dépôt de bilan de Grenoble, Lens n’aurait jamais dû descendre en Ligue 2 et Grenoble n’aurait jamais dû monter en Ligue 1.
On n’a jamais fait de cadeaux à mon club. L’année dernière, avec l’histoire entre Sochaux et Lens, Sochaux qui attaque parce que Lens est monté mais est remonté de manière logique et respectable. Sochaux a attaqué quand même. Je me suis dit “même s’il y a une chance sur 1000 que tout ce que j’ai dit soit vérifié, je défends mon club”. Je respecte l’adversaire et les résultats, mais je suis dans une position où je défends mon club. Si demain Lorient était repêché ou rejouait les barrages, on me demanderait pourquoi je n’ai pas défendu mon club. Alors je l’ai fait.
J’ai entendu dire que le président de la communauté d’agglomération d’Amiens avait accueilli le RC Lens, mais merci Amiens, ils nous ont reçus parce que personne ne voulait de nous. Mais quand on dit accueillir, il y a une différence entre ça et payer 1,2 millions d’euros. Nous avons payé 1,2 millions d’euros pour jouer à Amiens en Ligue 1. Donc je ne dois rien à personne. Cette somme a été payée, ils nous ont reçus, ça a été très compliqué, j’ai fait mon boulot. Et dans cette affaire là, j’ai simplement envoyé une réclamation derrière celle de Lorient. On verra ce que ça va donner. Il y a une enquête de la Ligue. »
Propos recueillis par Pascal Guislain (RBM 99.6FM) et trancris par Eddy pour MadeInLens.com
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